Les sympathisants UMP privilégient les motions modérées aux droitières<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Trois motions se détachent du reste : celle de "la droite moderne" menée par Luc Chatel (25%) ; la motion "centriste et humaniste" de Jean-Pierre Raffarin (17%) ; et en troisième position "la droite forte" de Guillaume Peltier (16%).
Trois motions se détachent du reste : celle de "la droite moderne" menée par Luc Chatel (25%) ; la motion "centriste et humaniste" de Jean-Pierre Raffarin (17%) ; et en troisième position "la droite forte" de Guillaume Peltier (16%).
©Reuters

« Politico Scanner »

Pour la première fois, lors du congrès de novembre, les adhérents de l'UMP voteront pour des motions. Selon un sondage Ifop, les motions centristes ou modérées arrivent en tête, mais "la droite forte" de Guillaume Peltier gagne de plus en plus de terrain.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

Voir la bio »

Tout d’abord il y a un parallèle à faire avec les souhaits des sympathisants concernant la présidence du parti. Sur ce point, les avis sont relativement forgés et une hiérarchie claire s’impose : François Fillon rassemble presque la moitié des sympathisants (48%) et Jean-François Copé un quart (24%). Les trois quarts des sympathisants penchent donc pour les deux premiers candidats.


Cliquer sur le tableau pour agrandir


En revanche, les choix apparaissent beaucoup plus éclatés en ce qui concerne les motions. Les choses ne sont pas totalement figées pour la présidence mais on observe un ordre beaucoup plus dispersé pour les motions.

Autre élément intéressant : un tiers de sympathisants ne savent pas – ou ne souhaitent pas – se positionner. Ce qui est important.


Cliquer sur le tableau pour agrandir

Premièrement par le fait que la médiatisation et l’information autour de cette procédure nouvelle sont bien moins importantes que la bataille des chefs.

Ensuite, il s’agit d’une démarche relativement nouvelle à l’UMP. Le PS est habitué à ce genre de pratique, alors qu’à l’UMP – qui est un parti assez monolithique – il n’y avait jusqu’à présent pas d’expression des différentes sensibilités de courants.

Troisième élément : les personnalités qui incarnent ces motions sont assez peu connues des sympathisants, à l’exception de Jean-Pierre Raffarin. Il n’y a pas de ténor : Jean-François Copé et François Fillon n’ont pas pris la tête d’une motion et n’ont pas cherché à créer une écurie.

Trois motions se détachent du reste : celle de "la droite moderne" menée par Luc Chatel (25%) ; la motion "centriste et humaniste" de Jean-Pierre Raffarin (17%) ; et en troisième position "la droite forte" de Guillaume Peltier (16%).

Si l’on se situe uniquement sur la base des personnes qui ont exprimé une préférence cela donne : 37% pour Chatel qui est bon premier, 25% pour Raffarin et 24% pour Peltier. Donc il y a une incertitude pour la deuxième place. Par rapport à une étude qui date de juillet, on s’aperçoit que Raffarin a un peu reculé (- 4 points) quand Peltier et Chatel ont progressé de 6 points chacun.


Cliquer sur le tableau pour agrandir

Aucun des deux ténors (Copé ou Fillon) n’a pris la tête d’une motion, ce n’est pas le cas non plus pour Nathalie Kosciusko-Morizet par exemple. A l’inverse, pour le moment aucun des leaders d’une grande motion ne s’est rallié clairement à un des deux principaux candidats. Les deux éléments sont donc dé-corrélés alors que les élections ont lieu le même jour. Il n'y a pas clairement, d'un côté les humanistes qui roulent pour Fillon, et de l'autre la droite populaire pour Copé. La ligne de partage passe au milieu même des motions : Copé et Fillon font à peu près les mêmes scores dans les différents groupes. Il n’y a pas de superposition entre le choix d’un sympathisant pour sa motion et son choix pour la présidence du parti.

Par ailleurs, on observe aujourd’hui une progression de Luc Chatel, qui tient la corde depuis le début, et de "la droite forte" de Guillaume Peltier. Ce qui est intéressant pour ce dernier, c’est qu’il creuse substantiellement l’écart avec "la droite populaire" de Thierry Mariani, seule composante qui était un peu organisée et qui avait un peu d’existence. Idéologiquement, Peltier est d’ailleurs proche de ce mouvement là, il en est l’un des inspirateurs. D’une certaine manière, il s’est mis à son compte. Ce qu’on constate aujourd’hui c’est que Guillaume Peltier marche sur les plates-bandes des soutiens normalement acquis à la droite populaire.

A voir si cette tendance se maintient dans le temps, mais pour le moment Guillaume Peltier gêne la "droite populaire" de par son action politique, mais aussi de par le nom – habile – de sa motion, la "droite forte" qui n’est pas sans rappeler le slogan de Nicolas Sarkozy à la présidentielle ("la France forte).

La droite n’a pas encore fait son deuil d'échec de Nicolas Sarkozy. Et c’est Guillaume Peltier qui se réclame le plus de son héritage, allant jusqu’à pasticher son slogan de campagne de 2012. Dans une UMP qui reste très sarkozyste et pour laquelle l’exercice de choisir des motions reste peu habituel, c’est un vrai atout. 

 Cliquer sur le tableau pour agrandir

Méthodologie : Étude réalisée par l’Ifop sur un échantillon de 2 000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de famille) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Les interviews ont eu lieu par questionnaire auto-administré en ligne du 9 au 13 août 2012.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !