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Primaires chez les Républicains : Sarkozy, Juppé, Fillon... rien ne bouge aux yeux des sondés certains d’y participer
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Le calme avant la tempête ?

Malgré la sur-communication faite autour des différents candidats à la primaire des Républicains qui se tiendra en novembre 2016, les Français n'ont pas pour autant davantage l’intention de se mobiliser. Seul 9% ont l'intention d'y participer, et parmi eux 20% auraient voté à gauche en 2012 et 17% auraient voté Marine Le Pen.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Atlantico : Dans cette course engagée par les différents responsables des Républicains pour la primaire, quel est l'intérêt réel des Français ?

Jérôme Fourquet : A l'aune de cette première vague d'enquête nous constatons une très forte stabilité du rapport de force et aussi de l'intérêt général des Français pour cette primaire. Comme si, à l'instar des élections régionales, cette précampagne des primaires ne passionnait pas les foules et qu'elle avait du mal à démarrer. Dans ce cadre là, nous constatons une sorte de hiatus ou de décrochage entre d'une part une sphère politico-médiatique qui réagit au quart de tour à la moindre petite phrase, de venue ou non venue à tel ou tel meeting ; et d'autre part, ce qu'il se passe dans l'électorat de droite ou dans celui qui s'intéresse aux primaires. Dans ce dernier,  les choses apparaissent d'une grande stabilité.

Il y a une fébrilité et une sur-réaction aujourd'hui de tous les évènements qui pourraient donner une consistance particulière à cette course engagée par les différents responsables des républicains : François Fillon qui sort un livre, Nicolas Sarkozy qui sur-réagit aux discours de Hollande après les attentats, Alain Juppé qui est invité dans les émissions…  Pourtant, malgré cette dynamique de course, du côté des températures prises auprès des Français, l'intérêt reste stable : un peu moins de 10 % de Français souhaite y aller.

Quels sont ces 10% de Français qui ont l'intention pour l'heure de voter aux primaires ? Si rien ne change, à quoi ressemblerait le corps électoral ?

Pour l'instant le corps électoral est très homogène. Sans surprise, ceux qui avaient voté Nicolas Sarkozy en 2012 ainsi que les sympathisants des Républicains constituent la principale composante de ce corps : Ils sont environ un sur deux (46,6%). Ils côtoient d'autres électeurs, intéressés par la démarche :  des électeurs qui en 2012 avaient voté centre droit (5%),  gauche (17%) et Front National (17%).

En quoi cette composante politique du corps électoral est déterminante pour le scrutin ? Quel candidat bénéficie de quel soutien ?

La composante du corps électoral à un an reste une vraie inconnue et en même, une vraie clé du scrutin. En effet, ces quatre composantes (Gauche, Centre droit, LR et FN) affichent des préférences très marquées selon les familles politiques. En fonction de s'ils tiendront, ou non, leur intention de participer à la primaire, les résultats finaux pourront être fortement modifiés.

Si effectivement 20% des électeurs viennent de la gauche – ce qui est énorme – l'influence sur le scrutin sera déterminante. Il en est de même pour les électeurs frontistes. L'impact sera réellement significatif, car selon le type d'électorat, les écarts sont extrêmement marqués.

Les électeurs qui viennent de la gauche voteraient à 53% pour Alain Juppé, il creuserait donc un grand écart avec Nicolas Sarkozy sur ce point là, puisque ce dernier ne pourra bénéficier que du soutien de 11% des électeurs de gauche. Toute la question est dons savoir si ces 20% se déplaceront vraiment le jour J. Si tel est le cas, cela serait à l'avantage du maire de Bordeaux.

Il en est autant pour les intentions de votes des centristes. Ils seraient 64% à voter pour Juppé et 4% pour Nicolas Sarkozy. Cet écart est exceptionnellement spectaculaire.

Au cœur de la droite, et plus particulièrement des Républicains, Nicolas Sarkozy devance son rival de 20 points (50% contre 30% pour Alain Juppé). Il en est de même pour le FN, où il rassemblerait le vote de 41% des électeurs, contre 15 % pour Alain Juppé.

Nous distinguons donc deux structures de soutien très marquées : d'un côté celle autour d'Alain Juppé : la gauche et le centre, et de l'autre côté celle autour de Nicolas Sarkozy avec une majorité de Républicains et une forte minorité d'électeurs frontistes.

En fonction donc la composition du corps électoral dans un an, l'arrivée finale sera fortement modifiée.

Qu'en est-il des autres candidats ?

Il y a assez peu de mouvement sur les autres candidats. Bruno Lemaire est à égalité avec François Fillon. Les intentions de vote sont quasiment stables, alors même qu'il a sorti un livre dont nombreux sont ceux qui ont vanté les mérités. Les médias ont rendu compte de cette dynamique, en soulignant que cela lui serait favorable dans les sondages. Pour le moment, nous ne constatons pas la même chose.

Cela renvoi donc à une stabilité assez générale pour l'instant sur ce thème là, alors même que beaucoup décortiquent les moindres faits et gestes des candidats. Pour nous, finalement, cela n'a aucune conséquence comparé aux élections régionales. Pour le moment, les Français s'intéressent davantage à ces dernières qui se tiendront d'ici quelques jours.

Que signifie l'écart des intentions de vote entre le Sud-Ouest et le Sud-Est ?

Dans le Sud-Ouest, 46% des électeurs voteraient pour Alain Juppé (contre 23% pour Nicolas Sarkozy), à l'inverse, dans le Sud-Est 40% voteraient pour Sarkozy contre 29% pour Alain Juppé. Cela renvoi à tout le débat qui a eu lieu sur l'implantation des bureaux de votes sur les différentes circonscriptions.

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