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Le roi d'Espagne abdique : vive la République ?
©Reuters

Revue de blogs

L'abdication du roi d'Espagne a fait exploser sur Twitter les demandes de passage à une République et les appels à référendum.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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A peine l'abdication du roi Juan Carlos diffusée, les hashtags républicains ont explosé sur le Twitter espagnol : ,  .

En quelques heures, des manifestations ont été organisées sur toutes les places publiques des grandes villes d'Espagne, avec une efficacité via les réseaux sociaux acquise depuis les énormes manifestations anti-austérité de 2011 et trois ans d'agitation sociale. Un wiki pour organiser les réunions, rassemblements et présenter les étapes et arguments possibles d'un processus de transition a été mis à jour et publié en un clin d'oeil. Le futur (?) drapeau de la République espagnole fleurit sur toutes les time lines. A Grenade, il a été hissé en place publique.

Si ce n'était à cause des scandales et de la conjonction des mouvements citoyens qui se sont formés pendant la crise, les partisans de la république serait rares sur les places, remarque El Siglo 2:

"Un mouvement minoritaire mais aidé par les scandales. Ces rassemblements pourraient être bien plus importants que la manifestation annuelle des républicains espagnols. En effet, chaque année ces derniers sont appelés à manifester le 14 avril, date anniversaire de la IIe république espagnole, proclamée le 14 avril 1931 et suivie par près de 40 ans de dictature franquiste après la guerre civile (1936-1939). Cette année, un millier de manifestants seulement s'est réuni à Madrid pour conspuer la monarchie. Mais dans ce pays où le soutien à la Couronne a toujours été volatil, la succession de scandales et la santé chancelante de Juan Carlos ont réussi à faire douter plus d'un Espagnol de la légitimité de leur régime. (...) La monarchie a accusé le coup: le 5 janvier dernier, un sondage publié par le journal El Mundo révélait que 62% des Espagnols voulaient une abdication du roi, contre seulement 44,7% en 2013. Comme le note l'Opinion, en avril 2013, pour le 82e anniversaire de la IIe République, le journal de gauche Público a réalisé une vaste enquête sur les réseaux sociaux et 87% des internautes s'étaient alors prononcés en faveur de la République. Un résultat à nuancer car le débat a toujours été marginal en Espagne, mais avec la fin du règne de Juan Carlos, un boulevard s'ouvre pour les républicains."

On le sent à voir les caricatures, plaisanteries ou insultes sur Twitter : les choses n'ont jamais plus été pareilles depuis le scandale de la chasse à l'éléphant au Botswana du roi, alors que l'Espagne se noyait dans l'austérité et les expulsions pour traites impayées.

Etes-vous sûr de vouloir placer ces quinze éléments dans la corbeille ? (Photomontage, compte Twitter Pilar Navarro)

Les éléphants et leur proverbiale mémoire : "Remets-le encore dans le chaudron". (Dessin de Ramon, sur le compte Twitter Subversivos)

Le blogIt's good to be back s'amuse en Belgique : il a vécu la même chose l'an dernier avec le roi des Belges. La crise n'a pas profité aux monarchies supposément rassurantes mais toutes vieillissantes. Pour lui rendre quand même justice, Frédéric Helbert offre une petite révision du règne de Juan Carlos, celui d'un XXe siècle déjà lointain, où il a brillé. Et d'ailleurs, après quelques heures de stupeur silencieuse, les pro-monarchie se sont révéillés à leur tour sur Twitter, avec le hashtag et ont fait riposter par Photoshop une star il faut bien dire vieillissante elle aussi, Julio Iglesias. 

La fin de la monarchie espagnole, est-ce vraiment possible ? Très loin, à New York, le blog du New Yorkertrouve l'idée intéressante mais parie plutôt sur un changement de tête : "Exactement comme les mesures populistes du pape François pourrait bien sauver l'église catholique, remplacer Juan Carlos pourrait sauver la monarchie."

Pendant ce temps, à Montauban, L'indépendant signale une étrange célébration de la République espagnole. La tombe de Manuel Azaña, président de la deuxième république espagnole (mort dans le sud de la France en 1940) est désormais ornée d'un QR Code. L'enregistrer sur son mobile vous redirige vers une page retraçant l'histoire pas gaie de cette République-là, mais soudain à nouveau en pleine actualité. 

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