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Comment les robots pourraient nous aider face à la crise sanitaire
©STR / AFP

La Minute Tech

Alors qu'un hôpital de Wuhan s'est équipé de douze robots afin de soulager son personnel médical et de limiter son exposition au virus, l'hôpital Circolo de Varèse (Italie) teste de véritables robot-infirmiers.

Daniel Ichbiah

Daniel Ichbiah

Daniel Ichbiah est écrivain et journaliste, spécialisé dans les jeux vidéo, les nouvelles technologiques, la musique et la production musicale.

Il est l'auteur de nombreux best-sellers tels que La Saga des jeux vidéos, Les 4 vies de Steve Jobs, Rock Vibrations, Le Livre de la Bonne Humeur, Bill Gates et la saga de Microsoft, etc. Daniel Ichbiah a aussi écrit : Qui es-tu ChatGPT ?

Parmi les biographies musicales écrites par l’auteur figurent celles du groupe Téléphone, de Michael Jackson, des Beatles, d’Elvis Presley, de Madonna (il a également publié Les chansons de Madonna), des Rolling Stones, etc. 

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Atalntico : Un hôpital de Wuhan s'est équipé de douze robots afin de soulager son personnel médical et de limiter son exposition au virus. Les robots ont pour mission de livrer les repas, de prendre les températures et de désinfecter les installations. L'hôpital Circolo de Varèse (Italie) teste même de véritables robot-infirmiers équipés de tout le matériel nécessaire pour contrôler l'état des patients (fièvre, examen de la gorge, etc.). Cette épidémie de Covid-19 pourrait-elle marquer l'arrivée massive des robots dans les services de santé ? Quels sont leurs atouts ?

Daniel Ichbiah : Cela fait plus de 20 ans que les robots sont utilisés dans le domaine médical en particulier au Japon et les atouts sont multiples. Ainsi, les robots d’aide à la chirurgie existent depuis les années 90 et le principal acteur Intuitive Surgical (robots Da Vinci et Zeus) arguent que ces robots engendrent une satisfaction du patient sans précédent : absence de douleur, efficacité accrue, réduction énorme des rechutes, etc.. Les vidéos d’Intuitive Surgical montrent un coureur qui a pu entamer un marathon trois semaines après une opération du cancer ou une adolescente qui reprend une vie normale quelques jours après une opération du cœur !

Par ailleurs, un robot comme Hospi de Panasonic, même s’il principalement aujourd’hiui de maître d’hôtel a d’abord été développé et utilisé pour la distribution des médicaments à des patients dont il mémorise les visages ce qui lui permet de les saluer par leurs noms. Les médecins se servent également de robots comme Hospi pour transporter des dossiers médicaux, radios ou autres documents. Il les décharge ainsi de tâches fastidieuses et leur laisse davantage de temps pour s’occuper des patients. Comme l’a fait remarquer un médecin : « un robot, cela ne le dérange pas de faire tout le temps la même chose ! »

Donc, oui, nous verrons de plus en plus de robots dans les hôpitaux, le problème étant avant tout celui du coût qui reste fort élevé.

Dans cette crise sanitaire et cette période de confinement, les robots peuvent-ils aussi être utilisés pour prendre soins des personnes âgées à domicile, ou pour maintenir le lien social ?

Daniel Ichbiah : Complètement. Le Japon expérimente cela depuis une dizaine d’années car la longévité y est énorme - le Japon possède la population la plus vieille du monde et au train où vont les choses, l’on ne trouvera pas suffisamment d’adultes dans la population active pour s’occuper du troisième âge. Or, par tradition, le Japon est réfractaire à la main d’œuvre immigrée. Le pari du Japon a donc été de suppléer au manque d’aides soignantes en leur substituant des créatures robotisées conçues pour améliorer le confort de vie et la sécurité des doyens.

Le gouvernement japonais a même perçu  un véritable enjeu stratégique dans ces applications d’aides aux personnes âgées. Le Ministère de l'Économie a donc élaboré des directives de sécurité pour ces robots : matériaux suffisamment tendres pour éviter toute blessure, interrupteur d'urgence, capteurs suffisamment nombreux pour parer à toute collusion… L’assistance aux personnes âgées est vouée à devenir le premier marché de la robotique au Japon – il l’est peut-être même déjà. 


Quels sont les domaines pour lesquels il est pour l'instant encore impossible de se passer du personnel soignant humain ?

Daniel Ichbiah :  Si l’on prend  le cas des robots Da Vinci ou Zeus, on voit qu’ils favorisent en réalité la télé-robotique. Le chirurgien est toujours nécessaire. Dans la pratique, avec de tels robots, des instruments miniature sont introduits le corps à partir de plusieurs points d’entrées puis manœuvrés par le praticien. Où se situe l’amélioration par rapport à la normale ? Dans le fait que l’usage des bras robotisés permet un changement d’échelle d’un geste. La main d’un chirurgien pourrait être sujette à des tremblements lors d’une opération sur une zone extrêmement réduite. Grâce à cette télé-intervention, chaque fois que la main du chirurgien se déplace d’un centimètre, la main asservie bouge d’un dixième de millimètre ou moins. Le chirgurgien qui suit le mouvement effectif sur un grand écran peut donc intervenir avec une précision très accrue. 

Les robots médicaux ouvrent également la voie à des opérations à distance qui pourrait être pratiquées par le chirurgien de son choix sans que celui-ci ait à se déplacer. Et donc, zéro risque d’infection. Autant dire qu’un boulevard s’ouvre désormais pour eux.

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