Bourse : voici pourquoi il faut privilégier les petites et moyennes valeurs aux grandes dans les portefeuilles<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
La croissance du chiffre d’affaires et des résultats des petites et moyennes a été supérieure à celle des grandes. La bourse l’a reconnu et valorisé.
La croissance du chiffre d’affaires et des résultats des petites et moyennes a été supérieure à celle des grandes. La bourse l’a reconnu et valorisé.
©Reuters

Atlantico Bourse

Depuis plusieurs années déjà, nous conseillons à nos clients d’investir dans les petites et moyennes valeurs. Bien nous en a pris : ces segments de marché ont globalement nettement mieux "performé". Sur ces 7 dernières années, les petites valeurs ont "surperformé" les grandes valeurs de plus de 80%.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

Voir la bio »

Le baromètre de la « bourse » dans l’esprit du public et des médias reste le CAC40, mais il y aussi une vie boursière en dehors des grandes valeurs. Depuis plusieurs années déjà,  nous conseillons à nos clients d’investir dans les petites et moyennes valeurs. Bien nous en a  pris : ces segments de marché ont globalement nettement mieux performé. La surperformance a été très importante, sur ces 7 dernières années, les petites valeurs ont surperformé les grandes valeurs de plus de 80%.

Un rappel tout d’abord : qu’est-ce qu’une petite ou moyenne valeur ? Nous estimons qu’une « petite » valeur a une capitalisation boursière entre 100M€ et 1 Milliard €, une « moyenne »  valeur a une capitalisation comprise entre 1 Mad € et 5 Mad €.

La bourse a, malgré tous ses défauts, sur une longue période une logique implacable : la performance économique d’une entreprise finit immanquablement par se traduire dans le cours de la bourse. A l’échelle de l’ensemble des petites et moyennes vs les grandes, on retrouve un schéma comparable : la croissance du chiffre d’affaires et des résultats des petites et moyennes a été supérieure à celle des grandes. La bourse l’a reconnu et valorisé.

Les raisons sont diverses des petites et moyennes valeurs sont plus concentrées sur un métier ou une zone, elles bénéficient plus directement de la performance, même faible de leurs activité. Elles sont globalement, moins endettées, plus mobiles et n’ont pas eu à gérer des sujets liés à la situation de telle ou telle zone géographique comme leurs homologues «  grandes entreprises ». La pureté de leur modèle économique est clairement un grand avantage.

Il faut aussi souligner que le segment est moins exposé aux banques et au secteur financier en général. Or ce secteur a particulièrement souffert depuis 2008… Enfin  il est probable sur un plan strictement boursier que le segment des petites et moyennes valeurs ait plus profité de la politique de la BCE.

Les coûts d’endettement ont baissé, l’activité en zone euro s’est légèrement amélioré sur les coûts des matières premières ont baissé, ce cocktail a été très favorable au segment.

Comme toujours après des périodes fastes nous cherchons à analyser si un investissement performant reste ou non pertinent.

Certains points sont à garder à l’esprit : il n’y a, hélas pas de placement miracle. Chaque support a ses inconvénients. Ce segment en a plusieurs : en période de stress de marché, les petites et moyennes valeurs sont moins  «  liquides ». Pour vendre ses titres en cas de besoin, il est difficile, voire certains jours particulièrement chahutés, impossible,  de vendre dans de bonnes conditions. Lorsque la BCE arrêtera ses injections, il est à craindre une moindre liquidité du marché qui pénalisera le segment et accroitra la volatilité des prix des petites et moyennes valeurs. D’ailleurs si l’on analyse ce qui se passe aux Etats-Unis on constate que depuis l’hiver dernier et la (faible) remontée des taux, le segment des petites et moyennes valeurs a sous-performé les grandes aux Etats-Unis.

Par contre il nous semble, quand on étudie les valeurs une à une en France ou en Europe, que la croissance devrait toujours être supérieure à celle des grandes. De plus, les OPA devraient continuer d’alimenter prioritairement ces valeurs. Leur qualité de « spécialiste » d’un segment identifié d’activité constitue un vivier naturel pour alimenter la croissance de partenaires plus important. Cela s’est vérifié en 2015 et 2016 et devrait se poursuivre en 2017.

Tout ceci nous conduit à désormais commencer à prendre des dispositions dans nos portefeuilles : nous gardons un poids stable sur ce segment mais ce n’est plus le moment de renforcer à court-terme. Nous procédons à quelques arbitrages. Nous nous concentrons sur les valeurs en «  retard » qui pourraient profiter de la timide reprise en zone Euro, ou être de bons vecteurs pour des opérations de croissance externe.

Comme toujours, nous gardons une poche de cash pour saisir des opportunités : l’avantage de ce secteur est qu’il offre toujours des occasions intéressantes lorsque les marchés sont stressés sur courte période. 

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !