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Agressions de Cologne : ce que l’Allemagne pourrait retenir des exemples égyptien et indien
©Reuters

Revue de blogs

Peut-on faire le parallèle entre les agressions sexuelles de masse à Cologne et celles de la place Tahrir en Egypte ? Confrontée elle aussi aux violences contre les femmes durant les nuits de fête, l'Inde expérimente en "trollant" par SMS les harceleurs.

Claire Ulrich

Claire Ulrich

Claire Ulrich est journaliste et fan du Web depuis très longtemps, toujours émerveillée par ce jardin aux découvertes, et reste convaincue que le Web peut permettre quelque chose de pas si mal : que les humains communiquent directement entre eux et partagent la chose humaine pour s'apercevoir qu'ils ne sont pas si différents et qu'il y a donc un moyen de s'entendre.

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L'Allemagne n'est pas l'unique pays confronté aux brutalités de la nuit du Nouvel An. L'Inde, le Brésil, et d'autres cherchent des moyens d'y remédier. Mais à la suite des agressions sexuelles de masse de Cologne, sur levif.be, dans un billet partagé plus de 7000 fois, la journaliste Laurence d'Hondt a fait un parallèle avec les agressions sexuelles en série de la place Tahrir en 2011, 2012 et 2013, et l'agression de journalistes étrangères. Elle soutient une proposition belge d'imposer dans les centres d'accueil des cours sur la manière de se comporter avec les femmes en Europe car, écrit-elle, une "immmense frustration sexuelle (est) à la base des violences de Cologne".  Extrait :

"On est là dans une forme de violence inédite qui n'entre pas dans un registre connu dans les pays européens, mais qui est en revanche fréquent dans les pays arabes ou la police locale, connaissant ce phénomène, intervient immédiatement à coup de lanières ou de matraque.(...) Il ne s'agit pas d'excuser les comportements de la nuit de Cologne mais de donner un éclairage sur leur origine. L'intégration des migrants passe aussi par la prise de conscience de l'univers sexuel dans lequel ils ont grandi. (...) ''Il n'y a dans la plupart des régions rurales et même urbaines du monde arabo-musulman que le mariage qui donne accès à la sexualité et ce mariage n'est possible qu'en ayant les moyens d'offrir à la femme le montant exigé par sa famille pour l'épouser. En l'absence de moyens, due à l'absence de perspectives économiques, les hommes sont obligés de rester vivre auprès de leur famille et n'ont qu'un seul exutoire à leur sexualité : tenter leur chance auprès de prostituées ou d'étrangères. (...) Hommes et femmes sont poussés à vivre dans des mondes séparés ou la mixité est perçue comme une invitation à la débauche"

Logo de l'application égyptienne anti-harcèlement Harassmap

Que se passe-t-il en Egypte, depuis les violences de la place Tahrir que l'on évoque ? Le harcèlement sexuel dans les lieux publics et les foules est désormais reconnu publiquement.L'inertie de la police a conduit à la création d' initiatives et groupes 'citoyens' de vigilance ou de militantisme. OpAnTish (Operation contre les agressions et le harcèlement sexuel) regroupe des dizaines de milliers d'abonnés, prêts à dénoncer ou à interpeller les autorités, comme le Mouvement Imprint. De son côté, "I saw harassment", (J'ai vu un fait de harcèlement) procède par la dénonciation par témoignage et photos sur les réseaux sociaux.  C'est en Egypte qu'a été créée et lancée dès 2010 une application utilisée depuis dans de nombreux autres pays du monde : La "Harassmap" (la carte du harcèlement) donne aux femmes un moyen de témoigner, de dénoncer, par Internet ou téléphone mobile, par photos, tout fait de harcèlement, en géolocalisant le lieu où elle s'est produite. Un autre mouvement civil égyptien, les Tahrir Bodyguards, qui proposait des cours gratuits d'auto-défense, a été interdit en 2014, sous l'accusation de "former et entraîner des milices armées"...

Illustration de la page Facebook égyptienne Opantish

Inde : avertissements par SMS aux harceleurs

C'est en Inde, où le harcèlement sexuel, appelé "Eve-teasing" (Taquiner Eve) est une plaie de masse, que des mesures ont été prises en amont cette année, avant la nuit du 1er de l'an. Dans l'Etat très peuplé de l'Uttar Pradesh, la police a envoyé aux hommes signalés précédemment pour harcèlement ou agression un SMS d'avertissement : " Vous et votre téléphone êtes toujours sous surveillance. Nous espérons que votre comportement s'est amélioré. Nous vous souhaitons une bonne année". De leur côté, les femmes qui ont signalé avoir été agressées ont reçu un message de soutien, toujours par SMS. Une association d'aide aux victimes d'agression avance le chiffre (invérifiable) de  500 000 SMS envoyés avant ce 1er de l'an.  

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