Viol collectif à New Delhi : selon un des auteurs, les victimes "devraient se taire et se laisser faire"<!-- --> | Atlantico.fr
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Mukesh Singh, un des accusés, s'est confié à la BBC
Mukesh Singh, un des accusés, s'est confié à la BBC
©Reuters

Cynisme

Interrogé par la BBC, il assure qu'une femme "décente ne devrait pas sortir après 21h" soulignant qu'il serait prêt à "brûler vive" sa fille ou sa sœur si elle "se déshonorait."

C'était un soir de décembre 2012. Une jeune femme et son compagnon sortaient du cinéma et grimpaient dans un bus pour rentrer à leur domicile. Rapidement, l'homme réalise que le véhicule dévie de son chemin habituel et que les six occupants, tous des hommes, verrouillent les portes. Ils reprochent à sa compagne de sortir à une heure aussi tardive. L'homme sera battu, la jeune femme sera violée successivement par les passagers et le conducteur puis pénétrée avec une barre de fer qui atteindra ses organes. Le couple est retrouvé inconscient dans la rue et 15 jours après, la jeune femme succombe à ses blessures.

Ce fait divers horrible va avoir une répercussion internationale, d'autant plus que les affaires de viols collectifs sont récurrentes en Inde. Six personnes sont arrêtées dont un mineur qui sera condamné à 3 ans de prison en 2013. Les 5 autres sont dans le couloir de la mort, une première fois condamnés à la peine capitale mais ont fait appel depuis.

Le chauffeur du bus, considéré comme le leader, s'est pendu en prison. Son frère, Mukesh Singh, a été longuement interrogé par la BBC. Bien qu'il nie toute implication directe, ses propos font froid dans le dos puisqu'il considère que la victime était responsable de son sort. "Une femme décente ne traîne pas dehors après 9h du soir" tranche-t-il. "Une fille est bien plus responsable pour son viol que le garçon."

Selon lui, "les hommes et les femmes ne sont pas égaux. Les femmes sont faites pour le ménage et les travaux domestiques, pas pour traîner dehors à faire des mauvaises choses et porter des mauvais vêtements". Pire, lorsqu’une femme se fait violer, "elle ne devrait pas se défendre. Elle devrait se taire et se laisser faire" affirme-t-il, soulignant que la victime aurait été relâchée rapidement si ça avait été le cas.

Alors qu'il a fait appel de sa condamnation à mort, il explique que cette peine ne va qu'aggraver la situation des victimes. "Avant, les hommes violaient les femmes et se disaient ‘laissons-la, elle ne dira rien à personne’. Maintenant, lorsqu’ils violeront une femme, en particulier les criminels, ils la tueront" lance-t-il.

Sans aucun remords, il assure même qu'il n'hésitera à tuer "sa fille ou sa sœur" s'il la considérait comme indécente. "Si elle se déshonorait en s’autorisant de tels comportements, alors je la ramènerais dans ma ferme où je lui jetterais de l’essence avant de mettre le feu pour la brûler vive devant toute ma famille."

Lu sur la BBC

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