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Twitter : pourquoi les comptes des politiques sont bombardés de faux abonnés
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Supercheries

Le site Tuxboard a analysé les comptes Twitter de 15 personnalités politiques et constaté qu'ils étaient tous inondés de faux comptes, surpassant de loin les vrais. Une "anormalité" qui n'en est pas tout à fait une...

Twitter est devenu, comme Facebook, un outil de communication de plus en plus indispensable aux personnalités politiques. 2014 aura marqué une nouvelle étape dans l'adoption de cette pratique, avec la relance des comptes de Manuel Valls et François Hollande, tandis que Nicolas Sarkozy "live-tweete" désormais les discours de ses meetings sur le réseau. Pourtant, derrière la bataille de chiffres pour savoir qui a le plus de "followers" (suiveurs), se cache une autre bataille : celle des faux comptes.

Il existe en effet de nombreux services pour acheter de faux followers histoire de grossir ses statistiques, et ce pour un coût modique : "Envoyé Spécial" est, par exemple, revenu sur ce phénomène le 23 octobre dernier. La même technique existe pour Facebook et l'achat de "faux" fans.

Le site Tuxboard, ce mardi, a publié une infographie comparative de 15 comptes de personnalités politiques de tous bords, de NKM à Nicolas Sarkozy en passant par Arnaud Montebourg. Et le constat est le même pour tous : ils sont bombardés de faux comptes, généralement inactifs et pratiquant ce qu'on appelle le "mass following" (suivre beaucoup de comptes sans être suivi en retour).

Les études sur cette épineuse question, notamment en termes d'image, ne sont pas nouvelles : déjà, lors de la bataille pour l'élection présidentielle 2012 aux Etats-Unis entre Barack Obama et Mitt Romney, le candidat républicain avait été accusé de gonfler artificiellement son compte pour rattraper son retard sur le Président finalement réélu.

Des personnalités politiques françaises ont déjà été confrontés à ce type de polémiques, notamment Nadine Morano et Roxane Decorte (UMP) ou encore Faouzi Lamdaoui (PS), comme l'expliquait alors le Lab d'Europe 1.

Mais la problématique n'est, donc, pas nouvelle – et surtout pas propre aux politiques : tous les comptes Twitter peuvent être concernés par des invasions artificielles de faux comptes, à partir du moment où ces comptes commencent à prendre de l'importance, et sans même que quiconque ait réellement acheté de "faux" followers.

Ainsi, des outils comme SocialBakers ou encore Fakers "Status People" permettent de noter que des comptes suivis, au maximum, par quelques milliers de followers, verront leur nombre de "fakes" généralement faible (en deçà de 10%). Pour les plus gros comptes, toutefois, ce pourcentage tend à augmenter sans discontinuer : même Barack Obama, par exemple, compte parmi ses 49 millions de followers approximativement 40 millions de "faux". Et notre compte, de son côté, compte 22% de fakes (dans la moyenne des comptes avec ce nombre de followers) sans, pour autant, la moindre manœuvre de notre part.

De même, l'ancienneté des comptes semble être un autre facteur explicatif de ces fakes : ainsi, Nathalie Kosciusko-Morizet, en tête de ce "palmarès" avec 87% de faux comptes, est toutefois l'une des premières personnalités politiques à avoir utilisé ce réseau avec assiduité. De l'autre côté, Manuel Valls – qui ne possède "que" 44,5% de faux comptes – est le dernier à s'être emparé de cet outil.

Ainsi, pour analyser le caractère "naturel" des statistiques d'un compte Twitter, ces outils doivent être complétés avec d'autres, comme TwitterCounter – qui permet de retracer sur une période allant jusqu'à six mois l'évolution statistique d'un compte. Tout juste, avec les chiffres compilés par Tuxboard, peut-on noter que François Hollande et Nicolas Sarkozy sont relativement "peu" touchés par cette invasion de faux comptes par rapport aux 13 autres profils analysés.

Twitter, toutefois, rappelle que les comptes à l'inactivité prolongée peuvent disparaître – officiellement, sans mise à jour pendant six mois.

Vu sur Tuxboard

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