Terrorisme : 18% des Français prêts à pratiquer la torture

Dans un contexte de terrorisme, les Français sont de plus en plus favorables à la torture, comme le montre un sondage Ipsos, réalisé en avril dernier, pour le compte de l'ONG Acat (Action des chrétiens pour l'abolition de la torture).

Et les résultats sont éloquents :

-       36% des sondés acceptent le recours à la torture dans des circonstances exceptionnelles, contre 25% en 2000.

-       54% de Français acceptent qu’une personne suspectée d’avoir posé une bombe prête à exploser soit soumise à des décharges électriques.

-       45% des personnes interrogées considèrent que la torture est efficace pour prévenir des actes de terrorisme et obtenir des informations fiables.

-       18% des sondés déclarent qu’ils pourraient envisager de recourir eux-mêmes à la torture.

"Les résultats sont effrayants" s'alarme Jean-Etienne de Linares, délégué général de l'ONG, auprès du Figaro. "L'hypothèse du recours à la torture est devenue pour beaucoup une question sérieuse, et cela seul est le signe d'un recul dont il y a lieu de s'inquiéter."

L'efficacité de la torture a d'ailleurs été souvent remise en cause par de nombreuses études. "Les agents secrets le savent : les détenus parlent mais ne donnent pas de renseignements fiables" poursuit Jean-Etienne de Linares. "Sans compter que c'est contre-productif. En torturant, vous créez des martyrs, vous inspirez la vengeance, rien d'autre."

En décembre 2014, Marine Le Pen avait justifié, sur BFMTV, l'emploi de la torture. "Il peut y avoir des cas, permettez-moi de vous dire, quand une bombe -tictac tictac tictac - doit exploser dans une heure ou deux et accessoirement peut faire 200 ou 300 victimes civiles, où il est utile de faire parler la personne (…) Avec les moyens qu'on peut." Sur Twitter, elle était finalement revenue sur ses propos.

Interprétation malveillante. Face au terrorisme, pas d'angélisme. "Les moyens qu'on peut" : les moyens de la loi, évidemment pas la torture.

— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 10 décembre 2014

Sondage réalisé via Internet par l'Ifop en avril 2016 auprès d'un échantillon de 1500 personnes, selon la méthode des quotas.