Retraites: secouée par ses divisions, la droite cherche l’unité

Réaffirmer la position des Républicains. Éviter l’implosion. Maintenir les ambitions. C’était l’objectif de la réunion de groupe exceptionnelle du groupe LR qui a eu lieu lundi soir à l’Assemblée, juste après les concessions octroyées par Élisabeth Borne à la droite pour une meilleure prise en compte des carrières longues.

Et du message d’Olivier Marleix envoyé à tous les députés LR. «Je vous rappelle que nous votons CONTRE la motion de rejet de la Nupes, CONTRE la motion référendaire du RN», avait pris soin d’indiquer le président de groupe à ses troupes pour éviter toute mauvaise surprise dans l’Hémicycle. «Si nous voulons être crédibles dans le rapport de force avec le gouvernement, il est indispensable que nous soyons unis dans ces votes», affirmait-il encore, convaincu de pouvoir y parvenir.

Qui aurait imaginé il y a encore quelques mois qu’une réforme des retraites ferait autant débat au sein de la droite? «Si nous obtenons des avancées, une majorité des LR votera ce texte», affirmait dimanche Olivier Marleix dans Le Figaro. «Le compte n’y est pas», ont aussitôt rétorqué des députés LR en cherchant à imposer leurs conditions au gouvernement comme à leur parti.

De quoi agacer une partie du groupe, qui juge leurs camarades bien trop gourmands dans leurs revendications, au risque de faire capoter la réforme des retraites. «Aurélien Pradié n’a cessé de réclamer en réunion de groupe la prise en compte des 43 annuités pour les personnes ayant commencé avant 21 ans. Maintenant, Élisabeth Borne accepte, et il dit non?», s’étrangle un député LR. «On a l’impression que rien ne le satisfait, mais à trop tirer sur l’élastique…», met en garde un autre élu.

«Maintenant, Éric Ciotti doit rappeler Pradié à l’ordre en lui disant stop.» Un avis partagé par nombre de parlementaires LR. Les sénateurs auront l’occasion de le redire ce mardi à Éric Ciotti, qu’ils accueillent en réunion de groupe. Ils ne sont pas les seuls à demander des explications au président de LR: que souhaite Aurélien Pradié ? «Il s’imagine déjà président de la République…», a glissé Éric Ciotti face à Élisabeth Borne, la semaine dernière.