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Affaire Kerviel : un témoin surprise appuie la théorie
du complot
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A décharge

Le "témoin mystère", Philippe Houbé, qui était annoncé depuis plusieurs semaines par Jérôme Kerviel et son avocat, a finalement été entendu ce jeudi.

[Mis à jour 18h]

Un témoignage qui changera tout ? C'est en tout cas ce que Jérôme Kerviel espère. Le "témoin mystère" tant attendu s'est finalement révélé être Philippe Houbé, chargé de compte à la société de courtage Newedge (ex-Fimat), filiale de la Société Générale.

L'homme de 55 ans, censé étayer la théorie du complot ourdi par la Société Générale contre Jérôme Kerviel, s'est présenté ce jeu au procès en appel de l'ancien trader par souci de "justice".

Il s'en est alors pris aux dirigeants de la banque : "C'est un cas de conscience... J'ai connu l'injustice, je sais ce que c'est, je la supporte assez difficilement", a-t-il déclaré à la barre.

Il a poursuivi en expliquant que la manière dont la Société Générale a présenté l'affaire Kerviel "insulte la profession, le bon sens et la justice".

Dans cette affaire, "les représentants de la direction n'ont pas assumé leurs responsabilités", a-t-il jugé. Ils ont selon lui "sali" l'entreprise et son personnel "pour garder leurs postes et les avantages qui vont avec". Pour lui, il est "impossible" que sa hiérarchie n'ait rien vu des prises de positions massives de Jérôme Kerviel, comme l'affirme la banque.

La banque, mais aussi Maxime Kahn, le chef trader de la Société Générale qui avait liquidé les positions prises par Kerviel en janvier 2008, ont bien évidemment nié toutes les allégations de Houbé.

Son témoignage jeudi 14 juin pourrait faire pencher la balance en faveur de Jérôme Kerviel à l'issue du procès en appel de l'ex-trader. Philippe Houbé, qui était en 2008 responsable du back-office de la Fimat, filiale de la Société Générale, assure détenir des documents bancaires infalsifiables prouvant non seulement que la Société Générale avait connaissance des positions prises par Kerviel, mais aussi qu'elle aurait alourdi les pertes du trader.

Dans Challenges, Philippe Houbé explique qu'il ne s'est pas manifesté plus tôt car "des soucis personnels m’ont empêché d’approfondir mes recherches dès que le verdict a été connu. Ensuite, j’ai vu arriver les dates du procès en appel, et j’ai commencé à creuser le sujet parce que cette condamnation est une totale injustice et que je ne pouvais pas laisser passer une chose aussi invraisemblable".

"Après avoir mené mes recherches, je ne pouvais garder cela pour moi. Je vais me présenter au tribunal la conscience tranquille, avec le sentiment du devoir accompli. Ensuite, advienne que pourra", ajoute-t-il. "Et vous savez, si nous étions nombreux à dire ce qui est une simple évidence documentée pour nous, peut-être qu’à l’issue de ce procès il y aurait un double effet : rétablir la justice et moraliser le système bancaire par la même occasion".

Dans une autre interview à Libération cette fois-ci, il affirme que la Société générale a "chargé au maximum" le compte du trader, lui imputant un milliard de pertes qui n'étaient pas les siennes"Selon moi, la banque connaissait l'ampleur des engagements de Kerviel dès l'année 2007", précise le témoin.

En toile de fond, on comprend aussi que Phlippe Houbé n'a pas apprécié que la Société Générale reporte la responsabilité sur son service, qui n'aurait pas vu les agissements de Kerviel.

Lu sur Challenges

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