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Mitt Romney,
le chevalier blanc
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Il est noir, noir, ou...?

Avec ses chemises immaculées et son mode de vie irréprochable, le candidat républicain cultive sa "blancheur" et apparaît comme l'exact opposé du premier président noir des Etats-Unis.

Alors que les politologues s'arrachent les cheveux pour déterminer si, oui ou non, la fortune personnelle ou la religion de Mitt Romney peut constituer un handicap majeur dans la course à l'investiture républicaine, un aspect essentiel de sa campagne a été passé à la trappe : la couleur de sa peau. Pour le blogueur du New York Times, Lee Siegel, Mitt Romney est le candidat à la présidentielle "le plus blanc" de ces dernières décennies.

Dans sa tribune, Lee Siegel ne parle pas en réalité de la pigmentation de sa peau. Pour lui, Mitt Romney est surtout blanc dans sa façon de faire comprendre à un certain type d'électeurs qu'il est l'exact opposé du premier président noir des Etats-Unis, Barack Obama. Mitt Romney incarne l'Amérique blanche du passé. Celle de la "Petite maison dans la prairie", des femmes au foyer cuisinant des pancakes et des époux aimants, fiers de travailler dans le secteur privé.

D'une certaine façon, "la religion de Mitt Romney pourrait devenir un avantage déterminant", estime Lee Siegel. Certes, les évangéliques cauchemardent déjà à la seule idée d'avoir un président mormon. Mais le fait est que l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours constitue aux Etats-Unis le plus puissant bastion de l'Amérique d'avant la lutte pour les droits civiques. L'église mormone accepte les prêtres noirs depuis 1978, mais aux yeux de ses adeptes cette religion reste une foi fondée par des blancs pour des blancs et ancrée dans la vision d'une Amérique destinée à réaliser la volonté d'un Dieu blanc sur terre.

Si tous les rivaux de Mitt Romney sont blancs de peau, chacun est, à sa façon, légèrement mâtiné : Newt Gingrich parait un peu trop souple envers l'immigration hispanique et il est loin d'être la parfaite famille traditionnelle. Lors de l’interview, son ex-épouse a même déclaré qu'il lui aurait proposé un "mariage libre". Malgré une position anti-avortement radicale, Rick Santorum n'en demeure pas moins un catholique d'origine italienne. Enfin, l'isolationnisme paranoïaque de Ron Paul ravive le souvenir de la droite radicale des années 1960 que même les évangéliques les radicaux préféreraient oublier.

Pendant ce temps, "Mitt Romney cultive sa blancheur avec ses chemises immaculées et ses bonnes manières" résume Lee Siegel.

"Je suis certain que Mitt Romney n'est pas raciste, mais je suis aussi convaincu qu'il est le candidat idéal pour tous les Américains qui ne supportent pas l'idée d'avoir un président noir. A leurs yeux, Mitt Romney, quoique adepte d'une religion à part, est le candidat de la tradition - celui qui les sauvera d'un président à la couleur de peau décidément intolérable."

Lu sur The New York Times

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