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La Cour des Comptes critique fortement le plan de relance à 100 milliards d’euros lancé après la première vague de Covid-19
©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Vives critiques

L’institution précise que ce déversement d’argent public pourrait favoriser l’inflation, déjà au plus haut

« Touffu », « complexe », « coûteux » … La Cour des comptes critique fortement le plan de relance de 100 milliards d’euros prévu pour relancer l’économie après la première vague de Covid-19. Mercredi 9 mars, devant la commission des finances du Sénat, Pierre Moscovici, président de la Cour des comptes, a épinglé le contenu hétéroclite de France Relance, tout en précisant que son efficacité restait parfois à démontrer.

« La frontière avec d’autres plans ou programmes en cours n’est pas toujours bien délimitée et se révèle même parfois confuse », a estimé l’ancien ministre de l’économie. « Cette complexité se retrouve dans la gestion du plan de relance, confiée à un nombre important d’acteurs », a-t-il ajouté, déplorant une « machinerie administrative assez lourde ». De plus, il ajoute que la rapidité d’exécution du plan, censée assurer son efficacité, « a pu avoir pour contrepartie une moindre exigence dans la sélection des projets retenus ». Ainsi, l’un des volets les plus importants du plan, « MaPrimeRénov’ », dont l’enveloppe a été doublée pour atteindre 4 milliards d’euros, aurait une efficacité qui « n’est pas assurée », selon la Cour.

Même son de cloche pour le suivi des sommes allouées, qui occasionne « une zone grise difficile à appréhender ». La Cour relève également « le coût élevé de la communication autour du plan de relance ». Le service d’information du gouvernement y a consacré 17 millions d’euros, « auxquels se sont ajoutées des actions de communication plus sectorielles menées par les ministères et les opérateurs, pour plusieurs millions d’euros ».

Enfin, alors que l’inflation est au plus haut et qu’on assiste à des tensions sur les approvisionnements, Pierre Moscovici a appelé à « une certaine vigilance dans la poursuite de la mise en œuvre du plan de relance, pour éviter qu’il ne contribue à les accentuer ». La Cour recommande ainsi de ne plus ouvrir de nouveaux crédits au titre du plan au-delà de fin 2022, « et de prévoir sa suppression le plus tôt possible après cette date ».

Fin 2021, 72 des 100 milliards d’euros avaient été engagés et 42 milliards effectivement décaissés. Ces décaissements pourraient s'étaler jusqu’en 2026, voire 2028, selon la Cour. Des critiques qui « rejoignent l’analyse que nous avions déjà faite. Au moment où la crise en Ukraine va apporter des besoins nouveaux, il est d’autant plus important de sortir de ce plan, car si l’on met tout en vrac, sans missions budgétaires distinctes, on n’aura plus aucune possibilité de contrôle efficace », indique Claude Raynal, président de la Commission.

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