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L'immense défi des conservateurs travaillant au musée national d'Auschwitz-Birkenau
©BARTOSZ SIEDLIK / AFP

Vestiges de l'Histoire

Les conservateurs du mémorial d'Auschwitz-Birkenau font tout ce qui est en leur pouvoir afin de préserver les vestiges et la mémoire de celles et ceux qui ont été assassinés.

Les conservateurs du musée d'Auschwitz-Birkenau travaillent avec minutie sur la sauvegarde de la mémoire des victimes de la barbarie nazie comme le révèlent les journalistes du Spiegel. Ces restaurateurs ont généralement appris leur métier en travaillant sur des œuvres d'art anciennes, des fresques ou des sculptures du Moyen-Age. 

Les éléments laissés par les victimes ou les auteurs de l'Holocauste sont étudiés et restaurés dans les laboratoires de conservation. Le personnel travaille notamment sur le ralentissement de la détérioration des objets. L'une des conservatrices travaille notamment sur une valise apportée à Auschwitz. Son propriétaire pensait qu'il serait possible de porter ses propres vêtements dans le camp. Chaque personne arrivant dans le camp de concentration était obligée de remettre immédiatement ses bagages. Le contenu était alors saisi par les SS.

Dans les zones de stockage et les salles d'exposition du musée, il y a environ 3.800 valises, 5.000 brosses à dents et 110.000 chaussures. Des prothèses, des lunettes et d'autres objets laissés par les prisonniers sont aussi présents. 

Environ 1,1 million de personnes, dont 1 million de Juifs, ont été tués dans le camp de concentration et d'extermination d'Auschwitz-Birkenau.

Le mémorial d'Auschwitz-Birkenau souhaite conserver son authenticité. Cette authenticité permet d'immuniser l'Holocauste contre le doute et le déni. L'authenticité sert de bouclier. L’administration du musée d’État d’Auschwitz-Birkenau demande à ses 400 employés de poursuivre l'objectif clair de "préserver l’authenticité" à travers les différentes étapes d'entretien et de préservation du site et des différents objets conservés.

Le 27 janvier marquera le 74e anniversaire de la libération des camps d'Auschwitz-Birkenau. Les deux camps s'étendent sur 191 hectares et à travers 155 bâtiments avec près de deux kilomètres de voies ferrées. L'état de nombreux bâtiments et des vestiges historiques continue de se détériorer. Les efforts nécessaires pour les entretenir ne cessent de s'intensifier. Les 14 kilomètres de barbelés ont par exemple été remplacés à plusieurs reprises. Certains panneaux en bois sont des répliques. La première chambre à gaz sur le périmètre du site a été partiellement reconstruite par les fondateurs du musée. Le panneau "Arbeit macht frei" ("le travail vous libère") à l'entrée du camp principal d'Auschwitz a également été remplacé. Après le vol de l'original en décembre 2009, le site du mémorial en a érigé un nouveau. 

L'ancien camp principal d'Auschwitz est donc à la fois un site commémoratif et un musée grâce au travail des conservateurs. Cette approche du patrimoine historique ne se limite pas à Auschwitz. Des parties du camp de Buchenwald ou de Neuengamme sont également utilisées pour des expositions.

En 2009, la Fondation Auschwitz-Birkenau a été créée et a été financée à hauteur de 120 millions d'euros par une alliance internationale de pays et d'institutions afin d'assurer la pérennité du mémorial. Le gouvernement fédéral allemand et les États allemands ont fourni la moitié de cette somme. Depuis lors, les réparations les plus urgentes sont effectuées avec l’argent de la fondation. 

Le résultat des restaurations, au camp de Birkenau notamment, aboutit à ce que les visiteurs du camp voient une version améliorée de la misérable réalité à l'époque. Aucune des casernes en bois qui se trouvent à Birkenau n’est par exemple dans son état d’origine.

Andrzej Kacorzyk, directeur adjoint du musée et responsable du centre d'éducation du site commémoratif, s'est confié à la rédaction du Spiegel

"Aujourd'hui, nous utilisons d'autres méthodes pour transmettre nos connaissances. Nous n'expliquons plus l'histoire du camp dans ses détails à Birkenau, nous guidons plutôt les visiteurs le long du chemin historique, de la porte à travers les rampes de déchargement jusqu'aux chambres à gaz."

La nouvelle approche éducative met davantage l’accent sur une expérience sensorielle.

Au cours des vingt dernières années, le nombre de visiteurs à Auschwitz a été multiplié par cinq, passant de 400 000 à 2,2 millions par an.

Spiegel

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