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Immeubles effondrés à Marseille : le fils d’un couple de victimes émet de terribles soupçons
©AFP - NICOLAS TUCAT

Drame

« Je n’ai strictement aucun doute. Quand j’ai été avisé à 6 heures du matin, j’ai dit à ma femme : mes parents sont morts. C’était malheureusement Antoinette qui avait fait comme à son habitude. Je n’ai eu aucun doute ». À 63 ans, cet ancien policier a perdu sa mère et son beau-père dans l’explosion du 17 rue de Tivoli. 

Bruno a déposé plainte pour « homicide involontaire » auprès de la PJ et pointe l’inaction des services sociaux. Selon lui, ses proches qui vivaient au rez-de-chaussée sentaient régulièrement des odeurs de gaz chez Antoinette, la voisine du premier, une femme de 88 ans souffrant de sénilité.

« Au-dessus de l’appartement de mes parents au rez-de-chaussée, il y avait cette personne âgée qui habitait là depuis 30 ans. Elle perdait ses chéquiers et laissait le gaz ouvert. Elle faisait partie de l’association des Petits frères de pauvres, il y avait un bénévole qui venait s’occuper d’elle qui était en contact avec ma mère qui s’en occupait sans autorité légale. Elle gérait tout ce qui était administratif pour Antoinette car elle perdait tout. C’était un lien d’amitié qui était devenu un lien familial. Elle s’occupait d’elle, allait lui acheter à manger parce qu’elle était devenue sénile. Comme toute personne sénile, elle perdait la tête, elle perdait tout et elle oubliait le gaz ouvert », raconte-t-il.

« On demandait que l’appartement soit mis en sécurité gaz, une personne est venue. On ne voulait pas la chasser de chez elle, on voulait justement qu’elle ne se fasse pas de mal et qu’elle ne fasse pas de mal à autrui. Ma mère et mon beau-père sont allés lui acheter sur leurs propres deniers une cuisinière électrique. Elle a été installée, pas bricolée, mais installée légalement. Le problème est qu’Antoinette refusait l’électricité. Quand elle se faisait à manger, elle débranchait la cuisinière électrique et rebranchait sa cuisinière à gaz. Forcément, puisque le tuyau avait été enlevé, elle devait le bricoler », poursuit Bruno. 

« Ma mère m’avait dit qu’il devait y avoir une réunion, quand, je ne sais pas. Avec les représentants des services sociaux pour trouver une solution. Malheureusement, cette réunion n’aura jamais lieu. Le service qui avait envoyé un représentant se reconnaîtra je l’espère, et qu’il assumera ses responsabilités », poursuit-il très ému. « « Les odeurs de gaz, moi je ne les ai pas senties, je connaissais Antoinette depuis 30 ans, les odeurs de gaz étaient récurrentes, mon beau-père montait souvent au premier, tapait et disait : Antoinette, vous avez laissé le gaz ouvert ». Je leur disais : Un jour ça finira mal… J’aurais dû me taire ! Et ça a mal fini ». 

« Ce n’est pas de la colère que j’ai mais de la haine, haine d’avoir perdu mes parents, mais aussi des gens que je considérais comme des amis dans l’immeuble, des voisins qui n’ont rien demandé et qui n’ont plus de maison. On va dire merci à qui ? À la personne qui n’a pas fait son travail. Ce n’est pas huit morts qu’elle a sur la conscience mais tout un quartier », conclut-il.

Contacté, le parquet de Marseille a confirmé que « Monsieur Sinapi a déposé plainte à l’issue de son audition. Nous ne pouvons en aucun cas confirmer les éléments transmis en l’état de l’enquête ». Pour mener les investigations, 18 enquêteurs de la police judiciaire ont été déployés sur les lieux, aux côtés de 22 collègues de la police scientifique. Le compteur gaz du 1er étage du bâtiment a été récupéré et est en cours d’exploitation pour notamment « vérifier s’il y a eu une consommation anormale dans les 24 heures précédant l’explosion ».

Le Parisien

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