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Grèce : élections législatives
anticipées en avril
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Sauvetage

Cette décision fait suite au vote du Parlement grec en faveur du programme d'austérité demandé par l'UE et le FMI.

[Mis à jour lundi 13 février à 13h45]

Face au vent de colère qui soulève la Grèce depuis dimanche, le porte-parole du gouvernement, Pantelis Kapsis, a annoncé la tenue d'élections législatives anticipées, certainement au mois d'avril. 

La Commission européenne a de son côté salué une "avancée cruciale", après l'adoption par la Grèce du nouveau plan économique d'austérité. Cela devrait permettre au pays de se voir octroyer le prêt de 130 milliards d'euros et l'effacement d'une partie de la dette du pays. Berlin a salué la "bonne volonté" de la Grèce, alors que l'Allemagne est de plus en plus critiquée dans le pays.

En France, les réactions des politiques se sont succédé lundi concernant la situation de la Grèce, secouée par des manifestations contre l'enchaînement des plans d'austérité :

Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande, a expliqué sur Europe 1 qu' "aggraver la situation en contractant une économie déjà en récession, ce n'est surtout pas ce qu'il faut faire. C'est pour cela que François Hollande propose de renégocier le traité européen pour plus de croissance et d'emplois."

Pour Dominique de Villepin, candidat RS à l'élection présidentielle, sur France Info : "Je crois que l'Europe, à travers la France et l'Allemagne, n'a pas trouvé le point d'équilibre qui permet à une politique d'être à la fois efficace et en même temps supportable par les populations. Il faudra que l'Allemagne, que la France acceptent de faire leur mea culpa. Nous, nous imposons une potion de cheval sans résultat. Il faut trouver un point d'équilibre entre la croissance et la rigueur."

Ségolène Royal, présidente PS de Poitou-Charentes, sur France Inter, a pointé du doigt l'élite politique et financière : "La dégénérescence de la démocratie aujourd'hui explique une grande partie des crises que nous subissons non seulement en France, en Europe... Regardez ce qui se passe en Grèce. Cette dramatique façon dont le peuple grec a été écarté de toutes les décisions. La façon dont il subit aujourd'hui les décisions de l'élite politique et financière. La révolte qui est la sienne. C'est le signe que l'Europe n'a pas suffisamment tenu compte de l'opinion populaire, et c'est vrai dans chacun de nos pays."


Ségolène Royalpar franceinter

[Mis à jour lundi 13 février à 6h]

Cette fois, c'est fait. Le Parlement grec a adopté lundi matin, avec une majorité de 199 voix sur 300 députés, le plan d'austérité, en échange duquel le pays doit recevoir une aide de 130 milliards d'euros de la part de l'Union européenne, de la Banque centrale européenne et du Fonds monétaire international. 

Les mesures d'austérité que doit prendre le gouvernement grec sont drastiques et prévoient 3,3 milliards d'euros d'économie : le salaire minimum sera baissé de 22% (jusqu'à -32% pour les moins de 25 ans) soit autour de586 euros par mois. Les retraites complémentaires subiront des coupes de 15%, et 15 000 emplois seront supprimés dans le secteur public.  

La contestation contre ce plan s'est intensifiée à l'approche de son vote, et 80 000 personnes ont manifesté dimanche dans le pays. Athènes notamment, a été le théâtre de violences entre manifestants et forces de l'ordre, s'affrontant par cocktails Molotov et tirs de gaz lacrymogènes interposés, particulièrement aux abords du Parlement. De nombreux bâtiments, des banques, des commerces, ont été incendiés. Ainsi de "symboles" de la mondialisation comme un Starbucks Coffee ou d'une eurobanque. Au total, il y aurait 35 blessés parmi les manifestants et 30 parmi la police. 

[Mis à jour dimanche à 17h]

Des milliers de manifestants affluaient dimanche après-midi dans le centre d'Athènes sur la place de Syntagma pour dire non, à l'appel des syndicats et de l'opposition, au nouveau plan d'austérité dont l'UE et le FMI ont exigé le vote par le parlement. En début de soirée, 40 000 personnes étaient rassemblées devant le Parlement.

"Oust" proclamait devant le parlement une banderole sur laquelle était représenté un hélicoptère, évoquant la fuite du président argentin par les airs sous la pression de la rue lors de la cessation de paiement du pays en décembre 2001, un symbole récurrent dans les manifestations anti-austérité.

Quelque 3 000 policiers ont été déployés, et les fordes de l'ordre ont utilisé des gaz lacrymogènes contre les manifestants, dont certains ont lancé des cocktails Molotov.

Les organisateurs du rendez-vous entendent protester contre l'adoption prévue au parlement, lors d'un vote après minuit heure locale, d'un nouveau plan de redressement durcissant les mesures d'austérité déjà adoptées depuis deux ans. Il combine rigueur et dérégulation du marché du travail.

Le Premier ministre, Lucas Papademos, dont le gouvernement de coalition socialiste-droite dispose en principe d'une confortable majorité parlementaire, a averti samedi que la Grèce, au bord de la faillite, jouerait sur ce vote sa survie financière et son maintien dans l'euro, pour empêcher le "chaos".

Lu sur le Monde

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