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Feu nourri, grenades, explosion : le patron du Raid raconte l'opération de Saint-Denis
©Reuters

Au cœur du chaos

5 membres de l'unité d'intervention ont été blessés lors de cet assaut où 5000 munitions ont été tirées.

Un récit édifiant. Jean-Michel Fauvergue, 56 ans, patron de l'unité d'élite du Raid, a raconté aux quotidiens Le Parisien et au Figaro, les coulisses de l’assaut lancé mercredi dans un immeuble de Saint-Denis. Il détaille le déroulement de la matinée. Au Parisien, il a souligné que l'équipe d'intervention en savait peu sur la nature de l’opération qu’ils s’apprêtaient à mener puisqu’ils ont été "seulement prévenus de l’imminence d’une opération à risque en matière antiterroriste".

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A 4h16, plus de vingt hommes du Raid se positionnent sur le palier du troisième étage d'un immeuble de la rue Corbillon, dans le centre-ville de Saint-Denis. Ils font exploser la porte blindée "à l'explosif pour profiter de l'effet de sidération". Mais l'opération échoue.

"La porte blindée s'ouvre mal. On a du mal à rentrer et donc l'effet de surprise n'existe pas et très rapidement nos gars sont pris dans des échanges de tirs nourris. On riposte", raconte au Figaro Jean-Michel Fauvergue. "Nous étions soumis à un feu nourri, avec de vrais professionnels face à nous. Ils tiraient par rafales, ou en coup par coup, à tour de rôle, pour que le feu ne s'arrête pas."

Durant l'assaut, cinq policiers sont blessés : "Soudain, nous avons vu arriver des grenades offensives, jetées à nos pieds. Celles-ci ont causé plusieurs blessures aux bras et aux jambes des opérateurs du Raid". Au bout d'une trentaine de minutes, trois personnes sortent sur le palier et se rendent. Une légère accalmie s'opère alors. Durant quelques minutes, aucun tir n'est échangé. Après un long moment sans tir, l'équipe décide "d'envoyer un chien pour qu'il fasse une reconnaissance des lieux", raconte Jean-Michel Fauvergue. Une femelle malinoise de 7 ans, Diesel, est tuée sur le coup. Les échanges de tirs reprennent.

Puis, soudain, une "forte", "grande" explosion. "Les vitres de l'appartement ont volé en éclats, soufflées de l'intérieur vers l'extérieur", déclare le patron du RaidNous avons vu un corps humain, une tête de femme, passer par la fenêtre et atterrir sur le trottoir, côté rue". Un kamikaze venait de se faire exploser. Ce fut d'une telle violence qu'un mur porteur a bougé." "Nous sommes au milieu de la mission, il est environ 9 heures. Les tirs de kalachnikov se poursuivent. Puis nous n'entendons plus qu'une kalachnikov car la deuxième s'est tue".

Les hommes du Raid arrivent à progresser un peu dans l'appartement, grâce à des moyens technologiques poussés. Un drone, par exemple, filme l'intérieur des pièces depuis l'extérieur de l'immeuble. Des robots sont déployés, bien que rapidement bloqués par des gravats.

Le Raid descend alors dans l'appartement du deuxième étage."C'est là que nous sommes tombés sur un corps", reprend Jean-Michel Fauvergue dans Le Parisien avant de préciser dans le Figaro que "le cadavre est abîmé car il a sans doute pris des grenades et il a reçu une poutre lorsqu'il est tombé. Il n'est pas identifiable"."Malgré les recherches minutieuses, nous n'avons pas pu déterminer immédiatement s'il y avait deux ou trois terroristes décédés. Deux individus qui se terraient dans les gravats ont été arrêtés. Vers 11h30, l'opération du Raid était terminée", conclut Jean-Michel Fauvergue dans Le Parisien.

Lu sur Le Parisien

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