Élections européennes 2024 : intentions de vote en baisse pour la majorité présidentielle par rapport à 2019<!-- --> | Atlantico.fr
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Le camp présidentiel affiche un score de 18% d’intentions de vote pour les européennes, selon l'Ipsos.
Le camp présidentiel affiche un score de 18% d’intentions de vote pour les européennes, selon l'Ipsos.
©EMMANUEL DUNAND / AFP

Analyse

À moins de 100 jours du scrutin européen, la troisième vague du sondage Ipsos sur les intentions de vote des français a été publiée ce lundi 11 mars.

Le Monde a publié, ce lundi 11 mars, les résultats de la troisième vague de sondage Ipsos sur les intentions de vote des français aux élections européennes, réalisée pour Le Monde, le Cevipof, la Fondation Jean Jaurès et l’Institut Montaigne.

Comme le révèle l'analyse de Gilles Finchelstein, le directeur général de la Fondation Jean Jaurès, les résultats du panel électoral pour la majorité présidentielle se résument en trois données principales : un score de 18% d’intentions de vote, un écart de 13 points avec le Rassemblement national et un recul de 5 points par rapport à 2019.

À partir de ces résultats, plusieurs analyses plus approfondies peuvent être faites. D’un point de vue démographique, il peut être constaté que l’électorat macroniste a « vieilli » avec seulement 4% d’intention de vote chez les 18-24 ans contre 29% chez les plus de 70ans. Sur 100 électeurs de la majorité, les deux tiers ont aujourd’hui plus de 60 ans.

D’un point de vue sociologique, on remarque que le vote pour la majorité présidentielle chez les salariés s’est marginalisé : 14% chez les salariés du privé, 12% chez les salariés du public. Chez les cadres supérieurs, la liste de Valérie Hayer devance le RN seulement de 2 points.

Enfin, d’un point de vue politique, il peut être souligné que la droitisation du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron a induit la perte d’électeurs de gauche. Ainsi, 20% des électeurs ayant voté pour Emmanuel Macron au premier tour des présidentielles 2022 se tourneraient plutôt vers une liste de gauche, principalement celle de Raphaël Glucksmann (PS/Place Publique). Malgré cette droitisation, la liste de Valérie Hayer peine à rassemblement pleinement sur sa droite : sur une échelle gauche-droite de 0 à 10, les électeurs se positionnant à 7 ou 8 sont plus nombreux à voter pour la liste de Jordan Bardella, le président du RN.

Si l’on compare les résultats de cette nouvelle vague de sondage à l'année 2019, il apparaît comme une « rétractation du macronisme sur son cœur ». Entre mars 2019 et mars 2024, on constate un recul de 16 point chez les 18-24ans, de 10 points chez les salariés du privé. La majorité présidentielle n’arrive en tête que dans des catégories très minoritaires de la population : celles dont le niveau de scolarité se situe à bac+5 ou dont le revenu mensuel net du foyer est supérieur à 5000 euros. Les électeurs du camp présidentiel se démarquent du reste de la population sur différents points. Par exemple, 70% d’entre eux sont satisfaits de la vie qu’ils mènent (soit 27 points de plus que la moyenne), ils sont aussi très favorables à la construction européenne et 76% d’entre eux considèrent que l’Union européenne sera, à l’avenir, plus puissante. Selon Gilles Finchelstein, d’un parti central « attrape-tout », Renaissance semble être devenu un parti bourgeois, âgé, de centre droit.

D’ici les élections européennes du mois de juin, si un bouleversement semble peu probable, des évolutions sont en revanche possibles. Il reste une campagne à mener, avec ses incertitudes et ses imprévus. En 2019, dans les deux derniers mois de la campagne, certains partis avaient progressé de 5 points (Europe Écologie-Les Verts) et d’autres avaient reculé de 4 points (Les républicains). Avec une faible participation estimée à 42%, de nombreux électeurs ne sont pas entrés dans la campagne et restent à mobiliser. Pour rappel, la mobilisation avait progressé de 9 points en 2019 dans les deux derniers mois de la campagne.

Le Monde

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