Drame de Lampedusa : l'UE pointée du doigt sur la question de l'immigration<!-- --> | Atlantico.fr
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Les secours tentent encore de trouver des survivants
Les secours tentent encore de trouver des survivants
©REUTERS/Italian Coast Guard/Handout via Reuters

Deuil national

Le naufrage d'un bateau près de Lampedusa a sans doute coûté la vie à quelque 300 migrants de la Corne de l'Afrique. Une catastrophe qui ravive le débat sur la politique européenne d'immigration.

Le bilan n'est pas définitif, mais il est déjà très lourd. Il pourrait cependant encore s'alourdir. Ce jeudi, une embarcation de migrants a fait naufrage près de l'île de Lampedusa en Italie. Le bateau transportait entre 400 et 500 migrants et s'est échoué à environ 500 mètres des côtes. L'épave de l'embarcation a pu être localisée : il s'agit d'un bateau de pêche qui aurait subi une avarie. Au dernier bilan, ce drame a fait  130 morts et quelques 200 migrants sont encore portés disparus, comme l'a indiqué Ansa, l'agence de presse du pays. Cette catastrophe ravive le débat sur la politique européenne d'immigration. En effet, selon l'Office international des migrations cité par Le Monde, vingt-cinq mille décès de migrants qui tentaient d'entrer en Europe ont lieu en l'espace de vingt ans. Ce chiffre est de 17 000 (dont 6 000 au large de la Sicile) selon l'ONG  United Intercultural Action. Dure réalité des chiffres.

Mais le constat le plus terrible est que ces drames pourraient en partie être évités. En effet, si les politiques migratoires européennes s'accordaient quelque peu, il y aurait sans doute moins de problèmes. A l'heure actuelle, les pays du nord de l'Union Européenne ont toujours refusé de partager la charge migratoire des pays du sud, comme l'Italie et la Grèce. Ce qui est malheureux c'est que la tragédie de Lampedusa ne devrait pas changer la donne malgré les appels à davantage de solidarité. En effet, toujours selon Le Monde, "actuellement, quelque 1 500 personnes tenteraient d'accoster chaque semaine dans le sud de l'Italie". Un problème d'autant plus important que Malte, Chypre, la Grèce et la Croatie sont également confrontées à l'arrivée massive de clandestins.

Le quotidien assure pourtant que "le traité d'Amsterdam, en 1997, prévoyait le transfert à l'Union des pouvoirs en matière d'asile et d'immigration". Mais le journal note que "dans les faits, les Etats rechignent à coordonner leurs approches et à aller vers une politique réellement commune dans des domaines-clés". Le problème est que les Etats du Nord sont confrontés à la montée du populisme. Dès lors, pour ne pas encourager les partis extrémistes, ces Etats verrouillent leurs frontières.  

"L'immigration est vue comme une menace, un problème, alors que l'on devrait voir les bénéfices qu'elle peut apporter", assure pourtant Michele Cercone, le porte-parole de la commissaire en charge de ce dossier, Cecilia Malmström. Pour François Crépeau, le rapporteur spécial de l'ONU pour la protection des migrants, interrogé par Le Monde, il s'agit purement et simplement d'une "paranoïa". En agissant comme ils le font, les pays européens ne font que "donner plus de pouvoir aux passeurs et aux trafiquants d'êtres humains", affirme-t-il. Pourtant, l'Union européenne s'est dotée d'outils communs permettant de réguler au mieux les afflux migratoires. Parmi ces outils, il y a Frontex, l'Agence européenne pour la gestion de la coopération aux frontières extérieures", créée en 2004.

Cette agence est censée analyser les routes migratoires et en tirer les conclusions opérationnelles en organisant des opérations aux frontières sur terre et sur mer. Pour cela, elle dispose d'un budget de 85 millions d'euros. "Au cours des deux dernières années, Frontex a sauvé 16 000 vies en Méditerranée", a souligné Michelle Cercone ce vendredi suite à la catastrophe. Mais à l'évidence, cela demeure insuffisant.

Lu sur Le Monde

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