Dérèglement climatique : l’humanité est à l’aube de retombées cataclysmiques, selon un projet de rapport du Giec<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Environnement
Un enfant dans une zone touchée par une sécheresse dans la banlieue sud de Tegucigalpa au Honduras.
Un enfant dans une zone touchée par une sécheresse dans la banlieue sud de Tegucigalpa au Honduras.
©ORLANDO SIERRA / AFP

Urgence pour la planète

Les experts du climat de l’ONU constatent que les impacts du dérèglement climatique vont s’accélérer, et devenir palpables bien avant 2050, selon un projet de rapport du Giec dévoilé dans les médias ce mercredi. Certains scientifiques ont déploré la fuite de ce document de travail.

Les impacts du changement climatique sont déjà dévastateurs et « le pire est à venir », selon  un rapport des experts climat de l’ONU sur 4.000 pages. Pénurie d’eau, exode, malnutrition, extinction d’espèces… La vie sur Terre telle que nous la connaissons sera inéluctablement transformée par le dérèglement climatique quand les enfants nés en 2021 auront 30 ans, voire plus tôt, alerte un projet de rapport des experts climat de l’ONU.

Ce projet de rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a été diffusé mercredi matin dans les médias, avant sa relecture et sa validation. Le rapport d’évaluation complet de 4.000 pages a pour vocation d’éclairer les décisions politiques. Même si ses principales conclusions ne changeront pas, il ne sera officiellement publié qu’en février 2022, après son approbation par consensus par les 195 Etats membres.

Quel que soit le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre, les impacts dévastateurs du réchauffement sur la nature et l’humanité qui en dépend vont s’accélérer, selon le Giec :

« La vie sur Terre peut se remettre d’un changement climatique majeur en évoluant vers de nouvelles espèces et en créant de nouveaux écosystèmes. L’humanité ne le peut pas », précise le résumé technique de 137 pages.

Parmi ses conclusions les plus importantes, figure un abaissement du seuil au-delà duquel le réchauffement peut être considéré comme acceptable. En signant l’accord de Paris en 2015, le monde s’est engagé à limiter le réchauffement à +2°C par rapport à l’ère pré-industrielle, si possible +1,5°C.

Le Giec estime que dépasser +1,5°C pourrait déjà entraîner « progressivement, des conséquences graves, pendant des siècles, et parfois irréversibles. Le pire est à venir, avec des implications sur la vie de nos enfants et nos petits-enfants bien plus que sur la nôtre ».

Alors que la hausse des températures moyennes depuis le milieu du XIXe siècle atteint 1,1°C, les effets sont déjà graves et seront de plus en plus violents, même si les émissions de CO2 sont freinées, selon ce rapport :

« Même à +1,5°C, les conditions de vie vont changer au-delà de la capacité de certains organismes à s’adapter ».

Même en limitant la hausse à 2°C, jusqu’à 80 millions de personnes supplémentaires auront faim d’ici à 2050 et 130 millions pourraient tomber dans la pauvreté extrême d’ici dix ans.

En 2050, des centaines de millions d’habitants de villes côtières seront menacés par des vagues-submersion plus fréquentes, provoquées par la hausse du niveau de la mer. À +1,5°C, dans les villes, 350 millions d’habitants supplémentaires seront exposés aux pénuries d’eau. Et avec ce demi-degré supplémentaire, 420 millions de personnes de plus seront menacées par des canicules extrêmes, selon les conclusions du Giec.

En dépit de ses conclusions alarmantes, le rapport offre néanmoins une note d’espoir. L’humanité peut encore orienter sa destinée vers un avenir meilleur en prenant aujourd’hui des mesures fortes pour freiner l’emballement de la deuxième moitié du siècle.

Des scientifiques ont néanmoins condamné la fuite de ce brouillon de rapport du Giec par l’AFP

En France, plusieurs d'entre eux se sont émus de la fuite d’extraits de ce brouillon. Le rapport ne doit être publié qu’en février 2022. François Gemenne, auteur principal du Giec, a tenu à réagir sur les réseaux sociaux :

« Attention au « rapport du GIEC » qui a été divulgué par l'AFP ce matin et qui suscite de nombreux commentaires : il s'agit d'une version très préliminaire et partielle. (…) Le texte sur lequel nous travaillons encore en ce moment même est très différent de cette version, à la fois parce que cette version n'intègre pas les 40.000 commentaires reçus sur ce texte, et aussi parce que cette version n'intègre pas des sections qui sont encore en cours d'écriture ! ».

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !