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Un marathon en moins de deux heures : jusqu’où pourra-t-on repousser le corps humain en matière d’exploits sportifs ?
©HERBERT NEUBAUER / APA / AFP

Surhumain

Ce samedi matin, le Kényan Eliud Kipchoge a couru le marathon sous les deux heures, en 1 heure 59 minutes et 40 secondes. Il voulait montrer "qu’aucun humain n’a de limite".

Jean-Cyrille  Lecoq

Jean-Cyrille Lecoq

Jean-Cyrille Lecoq est psychologue du sport, coach et préparateur mental. 

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Atlantico : Ce samedi matin, le Kényan Eliud Kipchoge a couru le marathon sous les deux heures, en 1 heure 59 minutes et 40 secondes. Il voulait montrer "qu’aucun humain n’a de limite". Alors que les records tombent en permanence dans le sport, comment expliquer une telle croissance des performances ?

Jean Cyrille Lecoq : "Vers  l'infini et au delà !" Cette citation de Buzz l'éclair illustre bien la dynamique dans laquelle le milieu sportif évolue, mais surtout l'esprit humain. 

L'année 2019 est, je pense, un tournant dans l'évolution des mentalités. En effet, la célébration des 50 ans du premier pas sur la Lune a permis de montrer que l'Homme aime les défis et surtout aime se confronter à l'inconnu pour trouver des solutions. Ceci est valable tant dans le milieu sportif que écologique.

A cela vient s'ajouter le défi reussi de Francky Zapata de voler au dessus de la Manche sur les traces de Louis Blériot.

Maintenant Eliud Kipchoge et d'autres à venir !

Quelle est la part de la préparation et de l'amélioration du corps humain dans cette réussite ?

De nombreux spécialistes s'accordent à penser que la génétique intervient pour seulement 5 à 10 % d'une performance sportive, le reste comme le montre maintenant l'épigénétique vient de l'influence de l'environnement et des conditions de l'entrainement de l'athlète.

C'est d'ailleurs sur ce dernier point que les choses peuvent encore évoluer. Par exemple, la performance de Kipchoge s'appuie sur le fait de choisir le jour, le lieu, les conditions météorologiques : Vienne, parcourt ombragé, protégé du vent etc. On a aussi une amélioration des matériaux pour les chaussures qui assurent une restitution d'énergie.

Les améliorations sont à la fois matérielles, physiques et mentales. Il est possible sur le plan physique d'affiner des programmes pour préparer l'organisme à réaliser un tel record. Il s'agira d'entrainement sur mesure et dans des environnements proche de ce que va rencontrer l'athlète. On parle alors de simulation.

Pour le plan mental, il s'agit d'allier un niveau de confiance et de motivation trés élévé pour se préparer mais aussi et surtout le faire le jour J.

Lorsque l'on regarde l'arrivée de Kipchoge et ses premiers mots, ce sont des remerciements pour le soutien du public. On a alors à faire à une motivation extrinséque émotionnelle : je me dépasse grâce à l'appui du public et je leur rend cela en me dépassant. Il s'agit d'une vraie communion permettant le dépassement de soi mais surtout montrant que cette alliance peut repousser l'impossible ou ce qui est décrété comme impossible.

Une voie d'amélioration pour le marathon sera comme l'a montré encore Kipchoge de franchir encore plus facilement le mur des 30 km. Dans ce cas, on a vu une légére augmentation du chrono vers les 31 km, ce qui laisse à penser que dans le futur il sera encore possible de réduire ce moment sensible pour avoir une course encore plus rapide.

Pourrait-on définir une limite impossible à dépasser dans une performance comme le marathon ?

La limite en fait vient du conformisme général. Car cette année 2019 met en lumière la force de créativité de l'homme et que souvent c'est la combinaison de la pluridisciplinarité et transdiciplinarité qui permettent de dépasser cette limite. Prenons 3 exemples pour illustrer cela, concernant la NASA et la course à l'espace, c'est à la fois les qualités de pilotage de Neil Amstrong qui ont rendu possible l'alunisage dans une zone non prévue, mais concernant l'entrainement c'est le génie de Buzz Aldrin qui adorait la plongée qui a eu l'intuition et la volonté de proposer des entrainement aquatiques pour préparer les astronautes aux conditions de l'espace. On peut donc imaginer la même chose dans le monde sportif. Nous avons les mêmes choses avec Francky Zapata et Steve Jobs qui ont eu l'intuition, la volonté d'utiliser des techniques existantes mais de les utiliser différement. Zapata a eu l'idée de mettre un propulseur aux pieds et non dans le dos. 

Il m'apparait donc important aujourdhui d'ëtre conscient que nous nous créons nos propres barrières comme l'a dit Churchill : " Un pessimiste voit la difficulté dans chaque opportunité, un optimiste voit l'opportunité dans chaque difficulté ! "

Mettons nous alors dans une dynamique d'optimisme et repoussons encore les limites !

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