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Trump / Macron : le match des sondages par (gros) temps de Coronavirus
©AFP

Forte tête

D'ordinaire plus enclins à soutenir leur leader en temps de crise, les Français n'accorde que 47% d'opinions favorables à leur président. Aux États-Unis et malgré un début de gestion de crise calamiteux, Donald Trump semble échapper à la "sanction" de l'opinion.

Christophe Bouillaud

Christophe Bouillaud

Christophe Bouillaud est professeur de sciences politiques à l’Institut d’études politiques de Grenoble depuis 1999. Il est spécialiste à la fois de la vie politique italienne, et de la vie politique européenne, en particulier sous l’angle des partis.

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Gérald Olivier

Gérald Olivier

Gérald Olivier est journaliste et  partage sa vie entre la France et les États-Unis. Titulaire d’un Master of Arts en Histoire américaine de l’Université de Californie, il a été le correspondant du groupe Valmonde sur la côte ouest dans les années 1990, avant de rentrer en France pour occuper le poste de rédacteur en chef au mensuel Le Spectacle du Monde. Il est aujourd'hui consultant en communications et médias et se consacre à son blog « France-Amérique »

Il est aussi chercheur associé à  l'IPSE, Institut Prospective et Sécurité en Europe.

Il est l'auteur de "Mitt Romney ou le renouveau du mythe américain", paru chez Picollec on Octobre 2012 et "Cover Up, l'Amérique, le Clan Biden et l'Etat profond" aux éditions Konfident.

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Atlantico : Comment expliquer la faible confiance accordée à E.Macron par les Français, d'ordinaire plus enclins à soutenir leur leader en temps de crise ? Aux États-Unis et malgré un début de gestion de crise calamiteux, Donald Trump semble échapper à la "sanction" de l'opinion 

Christophe Bouillaud : En effet, selon un sondage Kantar effectué fin mars pour le Figaro, la confiance des Français envers E. Macron reste très partagée : 47% des enquêtés lui font confiance et 47% ne lui font pas confiance, mais notre Président part de loin : début mars, seulement 28% des sondés selon le même institut, lui faisaient confiance et 69% ne lui faisaient pas confiance. Indéniablement, selon cet indicateur, il existe bel et bien un effet « Rally ‘round the flag » en faveur de l’exécutif. Cet effet de popularité montante de l’exécutif en cas de conflit ou de crise internationale est très classique.  Le mouvement de l’opinion s’observe donc dans le cas présent : la rhétorique présidentielle, du « Nous sommes en guerre », semble bien avoir eu un écho dans l’opinion publique. 

Le niveau pourrait sans doute être plus élevé si, en même temps, le déroulement des événements depuis début mars, ne soulignait pas aussi les manquements, hésitations, mensonges, de l’exécutif. La question des masques, de leur pénurie pour tous les soignants et ensuite pour toutes les personnes en contact avec le public, puis celle de leur caractère vital ou non pour lutter contre l’épidémie au sein du grand public, constitue sans doute l’exemple le plus criant de ce qui peut expliquer la relative faible confiance accordée à l’exécutif. La question de l’organisation du premier tour des municipales le dimanche 15 mars reviendra sans doute aussi hanter le pouvoir dans les semaines et les mois qui viennent. On pourrait presque dire au contraire, d’un point de vue rationnel, que l’opinion publique s’avère dans le cas présent très laxiste vis-à-vis du pouvoir. En s’informant un peu en profondeur, en lisant la presse dite généraliste, tout un chacun devrait au contraire être littéralement terrorisé d’avoir de tels incompétents et irresponsables aux affaires. En même temps, peut-être est-ce un réflexe de santé mentale de la part de nos concitoyens de ne pas penser que « les fous ont pris le contrôle de l’asile ». Il vaut peut-être mieux croire  ou faire semblant de croire qu’ils savent ce qu’ils font… 

De fait, contrairement à une crise internationale (« Guerre du Golfe » en 1991) ou bien à des attaques terroriste (« Bataclan » en 2015), dans une crise sanitaire, l’exécutif est rapidement renvoyé à ses propres responsabilités, car un virus n’est pas un ennemi au sens humain du terme, il n’a pas d’intentionnalité – sauf à tomber dans l’irrationnel pur d’une vengeance de la Nature ou dans le complotisme d’un virus créé par quelque instance humaine . Comme il n’y a pas d’ennemi, le seul ennemi, ce sont nos propres erreurs, dont bien sûr celles de l’exécutif. 

Par ailleurs, selon ce même sondage, les gens qui sont les moins enclins à exprimer leur confiance envers l’exécutif sont ceux qui sont les plus éloignés politiquement de ce pouvoir. En effet, tous ces opposants des deux bouts de l’échiquier politique ne se sentent nullement comptables des décisions passées, proches ou lointaines, qui ont abouti à ce qu’il faut bien appeler tout de même un désastre. Les personnes se sentant proches du Rassemblement national (RN)  ou d’autres partis à la droite de la droite  y verront la conséquence pour le coup logique et sans appel de la mondialisation de la production et des mouvements incontrôlés de population. Celles proches de la gauche de la gauche (France Insoumise ou autres forces plus à gauche) y verront la confirmation de leurs thèses sur la démission de l’Etat social et sanitaire face à ses obligations d’assurer l’égalité des citoyens, et du caractère au final homicide de l’austérité à tout va des dernières années. Inversement, les partisans de LREM, du PS ou du LR, se sentiront plus impliqués dans les décisions du présent ou du passé proche, et préféreront se rattacher à l’espoir qu’au final cette crise sanitaire pourra être gérée au mieux par le Président. 

Gérald Olivier : En France, Emmanuel Macron a été piégé par les contradictions des premiers messages émanant du gouvernement et par le manque de moyens à la disposition du grand public. Le maintien du premier tour des élections municipales, cinq jours après le début du confinement a été une erreur majeure et couteuse. Plusieurs cas de contagions ont été liés à ce scrutin. Les Français y ont vu que la politique prenait le pas sur la santé publique et cela a sapé leur confiance dans l’exécutif.  Ensuite la France a été prise au dépourvu : pas de masques, pas de gel hydroalcoolique, pas de ventilateurs pour les patients gravement atteints, pas de lits d’hôpitaux aujourd’hui plus de blouses pour les soignants… Beaucoup de Français ont pris conscience de l’état de laisser aller voire de délabrement des structures de l’Etat et ils ont sanctionné symboliquement le président. Pour un Etat qui prétend avoir le meilleur système de santé au monde, le manque de fournitures de base illustre l’ampleur du mensonge vendu depuis des décennies aux Français. 

Concernant les Etats-Unis, je ne suis pas d’accord avec votre qualificatif de « calamiteuse », au sujet de la  gestion de crise. Il y a eu des adaptations liées à l’évolution de la crise. Si vous prenez les choses chronologiquement   Il y a eu deux alertes aux Etats-Unis. D’abord l’annonce à la mi janvier d’une épidémie inconnue en Chine et la mise en confinement de la ville de Wuhan le 23 janvier. Dans la foulée le président Trump a suspendu le trafic aérien avec la Chine. On ne savait pas alors que le virus était déjà sorti de Chine. C’est une mesure qui a été très critiquée sur le coup, dénoncée comme « raciste » même, mais aujourd’hui plus personne ne la conteste. Ensuite il y a eu deux foyers, sur la côte ouêst, dans l’Etat de Washington et en Californie, des « clusters » comme on dit, c’est-à-dire des foyers d’infections localisés. A l’époque Trump a pris contact avec les gouverneurs de ces Etats et il a mis à leur disposition tout ce dont ils avaient besoin. ET il a déclré l’Etat d’urgence fédéral pour débloquer des fonds (50 milliards de dollars à l’époque). Mais on ignorait alors la capacité de propagation du virus et l’on ne soupçonnait pas alors l’étendu de sa présence. 

Quand celle-ci est devenue plus évidente, le président Trump a hésité sur la marche à suivre. Finalement il a refusé de mettre le pays à l’arrêt, c’est-à-dire sous confinement. Et il semblerait que les Américains lui en sachent gré, malgré le coût sanitaire et humain. De plus, il donne une conférence de presse tous les jours sur l'évolution de la pandémie et cette occupation du terrain a bien sûr un effet positif sur sa cote de popularité.

Maintenant les Américains sont des patriotes et en cas de coup dur ils se serrent les coudes et ils se rassemblent. Ce virus est un coup très dur et il a un effet bénéfique sur la côte de popularité du président, qui affecterait n’importe quel président en des circonstances similaires.

La gestion de la crise sanitaire semble créer des dissensions partout en France, comme après la note du 3 avril de l'ARS du Grand-Est au CHU de Nancy prévoyant des suppressions de postes de soignants et de lits, et c'est tout un modèle macronien qui semble remis en cause. Pourrait-on imaginer le même scénario au États-Unis ? 

Christophe Bouillaud : Il faut dire que cette note qui annonce benoîtement en pleine crise sanitaire centennale des suppressions de lits supplémentaires d’hospitalisation me parait pour le coup surréaliste. Les personnels du CHU de Nancy ont eu raison de réagir. Ils ont été polis. Je ne l’aurai pas été autant à leur place. Ils ont du sang-froid. C’est admirable. Cette note semble montrer que toute une partie de la hiérarchie administrative de cet ARS n’a vraiment rien compris au changement de situation en cours. Face à la pandémie, la logique des besoins, bien réels, des patients et des soignants doit désormais l’emporter, ou alors, littéralement, les gens meurent ! Ne pas comprendre que cette logique des besoins va désormais s’imposer face à toutes les arguties budgétaires des dernières années est faire preuve d’une idiotie sans limites. 

Cela s’explique malheureusement par le fait que toutes nos institutions publiques (école, santé, police, justice, armée, etc.) ont été considérées et gérées uniquement depuis des décennies par la petite lorgnette budgétaire de leur coût excessif, par une application stupide de ce que ces gestionnaires publics croient être la bonne gestion privée. La professionnalité des gens de terrain a été méprisée et ignorée au nom de la supposée bonne gestion budgétaire et du resserrage permanent de boulons. Cette paranoïa budgétaire du « tout coûte toujours trop » et  du « il faut faire mieux avec moins » a constitué une facilité de pensée mortifère à terme, qui a tué toute stratégie autre que cette dernière, ou qui a fait d’autres stratégies supposées différentes (comme « l’école de la confiance ») un paravent plus ou moins habile de cette dernière. Les « bureaux » se sont autorisés partout à mépriser la base dès que celle-ci se plaignait qu’elle n’y arrivait plus. Dans le secteur de la santé, nous sommes désormais servis : à force de raisonner ainsi, nous voilà tous à craindre pour notre vie et pour celle de nos proches. 

Ainsi cette crise sanitaire résulte largement de l’incapacité de nos brillants managers généralistes à entrer dans la réalité d’une pratique professionnelle et à comprendre vraiment les contraintes de toute pratique vraiment professionnelle. Nous allons, comme pays, comme collectivité, avoir beaucoup de mal à sortir de cette ornière, parce qu’une grande partie de nos managers publics, et aussi privés d’ailleurs, ne savent plus rien faire d’autre que de « resserrer les boulons », que de faire bêtement des économies, que de mépriser leurs subordonnés au nom de leur « savoir », sans penser jamais à la qualité réelle, tangible, du produit ou du service, parce qu’ils refusent d’écouter la base, formée à leurs yeux de ces « Gaulois réfractaires ». Le « macronisme » représente la quintessence de cet esprit généraliste qui sait tout et qui ne sait rien à la fois…  mais comment se débarrasser de tous ces managers inutiles, mais comment les reconvertir, mais comment leur apprendre à être moins bêtes ? Est-ce même possible ?   Doit-on, pour assurer le bien public,  les mettre tous en retraite à 40 ans avec obligation de ne plus toucher à rien d’ici leur mort ? 

Gérald Olivier : En France, c’est bien plus que le modèle macronien qui est remis en cause, c’est d’une part, toute le « mondialisation heureuse », ce monde ou tout et tous (les biens comme les personnes) circulent dans un grand bonheur consumériste pour le plus grand bénéfice de tous, ce modèle a un sacré coup dans l’aile. Et c’est d’autre part l’illusion de l’Etat providence, cette protection du berceau au tombeau, cette confiance aveugle dans la capacité de l’Etat à prendre soin de ses citoyens. D’une certaine façon cette crise dévoile l’illusion du contrat social moderne, mais il est prévisible qu’à l’issue de la crise, les Français demandent encore plus de protection, pas moins…

Aux Etats-Unis la question se pose différemment du fait que la crise ne concerne pas seulement le gouvernement fédéral , mais les gouvernements des 50 Etats. D’ailleurs à l’ heure actuelle, la décision du confinement est laissée à la discrétion des Etats. Les gouverneurs décident. Pas Trump. 

Par ailleurs l’assurance santé est optionnelle. On l’oublie, ou on choisit délibérément de ne pas le souligner,  mais parmi les gens qui ne disposent pas d’assurance santé aux Etats-Unis il n’y a pas que les « pauvres » ou les personnes âgées. Au contraire ! Les pauvres sont couverts par une assurance fédérale qui existe depuis les années 1960 et qui s’appelle Medicaid. En dessous d’un certain plancher de revenu les citoyens américains bénéficient d’une couverture santé totale, payée par le gouvernement fédéral.  Les plus de 65 ans sont couverts par un système fédéral qui s’appelle « Medicare ».  Or le coronavirus touche principalement les personnes âgées, donc il n ‘y a pas de problème d’assurance et de couverture santé… Par contre il existe des Américains qui choisissent de ne pas avoir d’assurance santé, parce qu’ils s’estiment sains et que cela coute très cher. Ce sont principalement les jeunes célibataires sans enfants, les gens qui sortent de l’université et n’ont pas encore de responsabilité familiale. Du coup ces gens ont en général des comportements plus « responsables », se sachant sans couverture médiale, ils essaient de rester en bonne santé. Et eux-mêmes ne sont pas les principales cibles du virus, au contraire. Chez les jeunes ce virus peut passer inapercu. Et dans l’attitude du président Trump il y a toujours le soucis de prendre soin des malades, mais de ne pas condamner les personnes saines à l’inactivité… L’économie américaine n’a pas les garde-fous de l’économie française, et le coût économique du virus risque d’être beaucoup plus élevé que le  coup sanitaire. 

Néanmoins il est probable que la crise du coronavirus relancera la question d’une assurance santé universelle et que celle-ci sera importante dans la campagne présidentielle à venir. 

S'il ne bénéficie pas d'un soutien majoritaire pendant celle-ci, l'après crise peut-il être encore plus cinglant pour un président ?

Christophe Bouillaud : Avant même de penser à l’après crise, il se peut que la suite de la crise sanitaire, économique et sociale ne soit pas de tout repos pour l’exécutif. 

D’une part, pour l’heure, tout le monde fait encore le pari optimiste que notre système de santé va quand même tenir le choc, mais si ce n’est pas le cas ? Personne ne sait quels seraient les effets politiques d’une hausse énorme de la mortalité. Je ne doute pourtant pas que tous les soignants vont faire le maximum pour sauver des vies, mais il va leur falloir tenir dans la durée. Est-ce humainement possible ? Comme toute personne raisonnable, je ne peux que les soutenir et inviter à les soutenir, mais après ? 

D’autre part, la sortie du confinement est remplie d’incertitudes. Comme dans toute guerre, l’exécutif a paré au plus pressé avec le confinement, mais maintenant ? Quand et comment reprendra-t-on une activité à peu près normale ? L’annonce cette semaine d’un bac en contrôle continu semble laisser présager une réouverture des écoles, collèges et lycées très tard en mai ou en juin, mais que vont penser les familles de cette éventualité ? La demande de ne pas partir en vacances de printemps a été, semble-t-il, largement acceptée, mais en sera-t-il de même pour les ponts du mois de mai ? Et pour les grandes  vacances ? Pour un pays, où l’activité touristique n’est pas négligeable, à quoi doit-on s’attendre comment réaction face à la perspective d’un été confiné ou plein de contraintes ? 

Enfin, du strict point de vue politique, la question du second tour des municipales prévues en principe fin juin va se poser. S’il faut finalement l’annuler pour des raisons sanitaires, cela voudrait dire que fin juin, la situation n’est donc pas normalisée. Cela soulignera par contrecoup à quel point la décision de maintenir le premier tour le 15 mars a été très mal venue. Certes, aucun parti ne pourra prétendre avoir fait le maximum  pour empêcher la tenue de ce premier tour. Il restera que c’est le pouvoir exécutif qui l’a maintenu. 

Plus la crise sanitaire, économique et sociale durera, plus tout un chacun en ressentira les conséquences négatives, et plus l’exécutif ne manquera pas d’être rendu responsable des difficultés de chacun. 

Après, une fois le confinement levé, et les manifestations de rue rendues de nouveau possible, il faudra bien que l’exécutif comprenne que tous les opposants voudront en découdre et qu’un minimum de diplomatie sera nécessaire. Je ne suis pas sûr que l’exécutif puisse continuer sa stratégie du tout répressif qu’il a mis en œuvre depuis 2017. La montée aux extrêmes serait alors inévitable.

Gérald Olivier : L’après crise sera capital aux Etats-Unis. Car nous sommes en année électorale et cette crise va se prolonger à divers degré jusqu’à l’élection présidentielle de novembre. 

Le président Trump a bâti sa présidence sur sa capacité à relancer l’économie américaine. Il y était parvenu. Mais tout son édifice s’est écroulé en quelques semaines du fait de ce virus. La bourse s’est effondrée. Le chômage va exploser. Les exportations sont stoppées. La consommation est en berne… Tous les indicateurs économiques pointent ver s le bas…Techniquement il n’y a pas de crise économique, les fondamentaux restent solides, mais le confinement tue l’économie. Il y a des milliers d’Américains qui vont perdre leur entreprise faute d’activité et de trésorerie. Il faudra que la réserve fédérale aide les banques pour qu’elles accordent des crédits. Cela va coûter très cher.  Si l’économie redémarre avant l’élection, Donald Trump sera en position favorable. Si la crise se prolonge, sans solution ce pourrait être véritablement dramatique. 

Par contre la vision « trumpienne » du monde sortira renforcée de cette crise. Cette vision où l’Amérique doit ne pouvoir compter que sur elle-même est sort grandie de ce virus. Dépendre de la Chine, pour ses matériels de soins, comme pour ses médicaments s’avère avoir été une grave erreur stratégique et humaine. Même la France fait aujourd’hui ce constat. Trump dénonçait depuis quatre ans cette dépendance. Macron la célébrait comme l’avènement d’un monde nouveau. La crise sanitaire liée au Covid19 donne raison au premier et tort au second. 

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