Tensions
Tremblement de terre au Maroc : des relations franco-marocaines envenimées par la presse
Le Maroc fait actuellement face à l’une des pires catastrophes humanitaires de son histoire. Dans la nuit du vendredi 8 au samedi 9 septembre, un séisme de magnitude 7 a provoqué de considérables dégâts humains et matériels.
Au regard des relations historiques unissant nos deux pays, les Français se sont montrés choqués et désireux de participer à l’élan de solidarité qui s’organise autour du secours et de l’aide aux victimes du séisme. Pourtant, s’est fait jour une forme de défiance entretenue par les médias, singulièrement de gauche et du service public. Ainsi, Libé ou France Info ont publié des articles et des dessins de presse qui ont fortement courroucé une opinion publique locale déjà agacée et pu un peu plus envenimer les rapports entre les appareils diplomatiques français et marocains ces derniers jours. Il a notamment été avancé que le Maroc aurait rejeté l’aide française pour des raisons géostratégiques, le tout assorti de caricatures d’un registre paternaliste ou post-colonial qui ne manquent pas d’étonner venant de gauche. La Une de Libé présentait ainsi une femme éplorée avec le titre « Aidez-nous, nous mourons en silence ».
Cette interprétation a été réfutée ce matin par les voix de Catherine Colonna et Gérald Darmanin. La ministre des Affaires étrangères a ainsi indiqué que la France déploierait 5 millions d’euros d’aide immédiatement pour les ONG françaises et internationales sur les lieux, expliquant que la France se tenait à disposition du Maroc dès que notre aide serait utile au micro de BFM TV : « C’est une mauvaise querelle. Le Maroc est souverain. Il est seul en mesure de déterminer quels sont ses besoins et le rythme auquel il souhaite que des réponses y soient apportées. » Gérald Darmanin a d’ailleurs complété ces propos diplomatiques, ajoutant que le Maroc était « capable de répondre à ces difficultés tout seul » et affirmant qu’il ne croyait pas que le « refus de l’aide de la France soit lié à des causes politiques ». Au moment où ces lignes sont écrites, le Maroc a sollicité l’aide de l’Espagne, du Qatar, de la Grande-Bretagne et des Emirats arabes unis.
Du reste, comme l’a indiqué Sylvie Brunel au Figaro, l’argument technique de Rabat a du sens. Il correspond au propos tenu par Abdelmalek Alaoui, président de l’Institut Marocain de l’intelligence stratégique : « Le Maroc veut s'assurer que s'il y avait une aide internationale, qu'elle soit bien reçue et bien organisée pour ne pas assister à des moments de cafouillage, pour pouvoir recevoir de l'aide internationale, il faut que les routes soient déblayées. » Il est effectivement plus simple pour une journaliste d’accéder à une zone de tremblement de terre à pied que pour des équipes de secours d’acheminer du matériel et des hommes.
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