So French, so good ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
So French, so good ?
©

Gastronomie

La semaine passée se tenait à Tokyo le Foodex : l’un des grands rendez-vous de l’agro-alimentaire mondial. A cette occasion, la France a lancé sa campagne "So French, so good" destinée à promouvoir la gastronomie et l’art de vivre à la française qui viennent d’être inscrits par l’Unesco au patrimoine de l’humanité. Dur dur à l'heure de la mondialisation.

Nathalie Hutter-Lardeau

Nathalie Hutter-Lardeau

Nathalie Hutter-Lardeau est nutritionniste diplômée d'Etat, et auteur de nombreux ouvrages sur le sujet. 

Parmi ses livres figurent notamment La True Food aux Editions du Moment,  dans lequel elle explique comment déguster ses produits préférés en toute lucidité, 101 restos, 0 kilo, coécrit avec Nathalie Helal et Catherine Roig (Hachette, mars 2013), Mince Alors ! (Odile Jacob, Juin 2011), Des mots sur les maux du cancer  (Mango, 2009) avec le Professeur David Khayat et Wendy Bouchard, et  Le vrai régime anti-cancer  (Odile Jacob, 2010) avec le Professeur David Khayat et France Carp.

Elle a fondé en 2000 l'agence conseil en nutrition Evidence Santé, qui travaille avec l'Agence nationale de sécurité alimentaire sur la sécurité alimentaire, et le plan national nutrition santé, ainsi qu'avec plusieurs entreprises du secteur agro-alimentaire.

Voir la bio »

Ah, la gastronomie ! Chaque Français a son idée sur le sujet. Chacun se l’approprie à sa façon. Il existe autant de définitions que de régions et de gourmets. Tables modestes ou grands chefs toqués : une chose est sure, la gastronomie française s'exporte.

Le modèle alimentaire français

Exporter notre idée de la gastronomie et notre façon de manger, c’est prétendre à la vertu du modèle. Le fameux modèle alimentaire français : entrée - un ou plusieurs plats - fromage - dessert. Exporter notre gastronomie, c’est exporter nos produits, et donc veiller à ce qu’ils soient bien ce qu’ils prétendent être, à la hauteur de leur réputation. Exporter notre gastronomie, c’est aussi exporter notre façon de cuisiner, de manger et d’ordonner un repas.

La gastronomie a d’abord été réservée à une certaine élite. Elle a commencé par se démocratiser et à devenir abordable pour tous les Français à partir du 20e siècle. D’où la permanence de sa dualité : est gastronomique la table étoilée tout comme la tradition familiale qui peine d’ailleurs un peu à se transmettre un siècle plus tard. Mais à l’heure de la mondialisation, notre modèle gastronomique aurait-il du plomb dans l’aile ?

Une gastronomie française trop calorique ?

En France, la gastronomie, c’est ce qui est bon. Pure gourmandise. Un point, c’est tout. Au Japon et dans nombre d’autres pays où nous prétendons exporter notre modèle, on s’aperçoit que les critères sont plus larges : au Japon, quand on vous présente un plat, le premier commentaire, c’est qu’il est so healthy, très bon pour la santé, ensuite, on vous fait observer à quel point il est bien présenté. Ici, la culture de la beauté veut que ce qui est beau en apparence fasse du bien à l’intérieur. Une autre conception de la gastronomie !

D’autres cultures du monde contemporain ont, mieux que nous, intégré dans leur gastronomie l’absence de contradiction entre le bon goût et ce qui est bon pour la santé. Or, si nos grandes toques ont à l’extrême le sens du bon et du beau, leur souci de notre santé se limite jusqu’à présent à la taille des portions devenues congrues, mais pas toujours pour les bonnes raisons. Leurs menus dégustation, même s’ils nous donnent l’impression de picorer, sont de véritables bombes caloriques et de redoutables pièges à cholestérol. Leur seul alibi semble que la gastronomie demeure l’exception, accessible à un nombre restreint d'adeptes et pas tous les jours.

Notre culture du plaisir et de la tradition gastronomique a toutefois intérêt à s’ouvrir à d’autres critères pour mieux convaincre et s’exporter. Pour convaincre en-dehors de nos frontières, le bon doit s’allier au beau, mais aussi au sain. Etre bon pour les papilles et les yeux bien-sûr, mais être bon également pour notre bien-être et notre santé.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !