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Si Manuel Valls et Ségolène Royal avaient un enfant idéologique, de quelle gauche nouvelle pourraient-ils accoucher ?
©Reuters/Charles Platiau

Politique fiction

Historiquement, le Parti socialiste a toujours habité des sensibilités différentes, des courants de pensées multiples. Aujourd'hui, on retrouve des différences idéologiques allant par exemple d'une "aile droite" représentée notamment par Manuel Valls au "Désir d'avenir" de Ségolène Royal.

André Bercoff

André Bercoff est journaliste et écrivain. Il est notamment connu pour ses ouvrages publiés sous les pseudonymes Philippe de Commines et Caton.

Il est l'auteur de La chasse au Sarko (Rocher, 2011), Qui choisir (First editions, 2012), de Moi, Président (First editions, 2013) et dernièrement Bernard Tapie, Marine Le Pen, la France et moi : Chronique d'une implosion (First editions, 2014).

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Si l’on écarte la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui, cela donnerait un nourrisson intéressant parce qu’il ne rêverait que d’une chose : être le prochain président de la République. Pas question d’attendre 2022 : eu égard à l’admirable popularité de l’actuel chef de l’Etat, tout devient possible dès la prochaine échéance et l’enfant a des revanches à prendre, au moins du côté maternel. Sa génitrice, chantre de la bravitude, du désir d’avenir et de la démocratie participative, guérisseuse d’écrouelles qui enchanta les populations il y a quelques années, perdit la présidentielle en 2007, la primaire en 2011 et considère à juste titre que c’est au tour de son héritier de prendre le pouvoir. Quant à son père, le fier hidalgo sans peur et sans reproche, il brûle de montrer à quel point la France serait grande de couronner enfin un fils d’immigré. 

Gauche nouvelle ? Que nenni. Il s’agirait en l’occurrence d’un retour vers le futur.Royal et Valls sont pragmatiques, sociaux-libéraux, ambitieux et réalistes. Ce que Mitterrand avait tenté de faire – sans le dire – en 1983,  ce que Hollande essaye de réaliser aujourd’hui – deux pas en arrière, deux pas en avant, je retourne ma veste et on avance – l’héritier présomptif de la madone du Poitou et du guérillero d’Evry osera enfin le formuler haut et fort, parce qu’il sait qu’il n’a plus le choix. Donc, encore une fois, pas de gauche nouvelle puisque le XXIème siècle, on le sait depuis longtemps, sera  soumis à l’économie sociale  de marché, ou ne sera pas. N’oublions pas que Valls avait déjà voulu débaptiser le Parti Socialiste et que Royal avait pris langue avec Bayrou entre les deux tours de l’élection de 2007. Le tournant de Bad Godesberg que l’Allemagne prit il y a cinquante ans, le couple le négociera sans coup férir aujourd’hui. Et qu’importe le retard, pourvu qu’on ait l’ivresse des sommets. 

Le seul hiatus, c’est que tous les deux, avec leur personnalité hors les murs et avec leurs dents qui rayent le parquet, savent qu’ils devront, à cinq heures du soir, éliminer l’autre pour parvenir à leur fin. Le combat présidentiel ne peut cesser que faute de combattants. Voilà pourquoi, hélas, pour ces deux esprits courageux, ambitieux et brillants, l’interruption volontaire de grossesse reste une épée de Damoclès sur un parcours déjà, en tout état de cause, méritant.

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