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Pourquoi Google a décidé de fermer son fonds européen de capital-risque après six investissements seulement en 18 mois
©DR

Tech en Europe

Après seulement dix-huit mois et six investissements, Google ferme son fonds européen de capital-risque. En théorie, il ne s'agit que d'une réorganisation et l'entreprise continue d'investir en Europe. En réalité, moins que des craintes liées à l'écosystème européen, il s'agirait de problèmes internes à l'entreprise.

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry

Pascal-Emmanuel Gobry est journaliste pour Atlantico.

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Google a décidé de fermer son fonds de capital-risque européen, rapporte le site spécialisé Tech.eu. Google Ventures est le fonds de capital-risque associé à la firme de la Silicon Valley, et avait lancé un fonds européen de 100 millions de dollars avec fanfare il y a dix-huit mois. Aujourd'hui le fonds a seulement fait six investissements. 

Google relativise le changement : le fonds continuera de faire des investissements en Europe, mais il est réincorporé dans le cadre d'une réorganisation stratégique où Google Ventures fera tous ses investissements à échelle mondiale à partir d'un même fonds. Le fonds se renomme également GV pour se distinguer de Google, devenant une filiale d'Alphabet, la holding qui contrôle Google, et non plus Google même. 

Néanmoins, la déception est difficile à masquer. Au départ, la création du fonds avait été vue comme une décision politique : Google est souvent en difficulté politique en Europe, notamment sur des questions de vie privée et d'optimisation fiscale, mais également une perception que le géant américain se désintéresse de l'Europe et n'y investit pas assez. La création du fonds avait été vue par un coup politique par David Cameron qui ramenait de l'investissement de la Silicon Valley dans son pays. GV monde a fait plus de 300 investissements depuis sa création en 2009, et Google Ventures Europe n'a fait que six investissements.

La décision serait moins liée à l'écosystème tech européen--encore que, selon de nombreux observateurs, Google voit souvent l'Europe avec dédain--qu'à des considérations internes à Google. En effet, rapporte Murad Ahmed du Financial Times, les associés européens pensaient qu'ils n'avaient pas assez d'autonomie. Dans le monde concurrentiel du capital-risque, la capacité à décider vite d'investir est un important avantage concurrentiel, mais tous les investissements doivent être approuvés personnellement par Bill Maris, le dirigeant de GV. Et, selon les associés européens, Bill Maris avait des difficultés à approuver les deals européens. Celui-ci n'aurait passé que trois jours en Europe depuis la création de Google Ventures Europe, et n'aurait jamais rencontré un des entrepreneurs dont il rejetait les dossiers. Egalement en cause un mystérieux algorithme top secret que GV utiliserait pour filtrer les deals ; selon les européens, celui-ci ne prendrait pas en compte les spécificités de l'écosystème européen et donc rejetterait trop de dossiers européens. 

Néanmoins, l'écosystème tech européen dans son ensemble continue sa croissance, avec de plus en plus de "licornes", ces startups valorisées à au moins 1 million de dollars. Si GV manque la vague, tant pis pour eux...

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