Pour lutter vraiment contre le séparatisme, clarifions notre constitution<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Pour lutter vraiment contre le séparatisme, clarifions notre constitution
©

Constitutionnellement

Face à l’expansion de l’islam en France, dans ses pratiques les plus intégristes et régressives, les principes laïcs légués par la loi Ferry de 1882, la loi de séparation de 1905 et ceux inscrits dans notre constitution tels qu’interprétés par les juridictions sont bousculés.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

Voir la bio »

Pour résumer le discours aujourd’hui dominant, la laïcité à la française imposerait une stricte neutralité de l’Etat qui ne devrait favoriser ou défavoriser aucun culte. Elle les tiendrait tous en égalité et protègerait la liberté de conscience. Forts de cette interprétation, les partisans d’un apaisement face aux musulmans fondamentalistes considèrent que l’Etat n’a pas à entraver la pratique des cultes ou l’affichage des convictions religieuses dans l’espace public. C’est sur ce fondement que la présence de femmes voilées accompagnant les sorties scolaires ou la non interdiction des signes religieux à l’université ou à l’hôpital ont été entérinées par les juges et le législateur. La neutralité de l’Etat s’apparente à une sorte de non-interventionnisme.

D’évidence, ces solutions ne permettent plus d’endiguer un fondamentalisme attentatoire à la liberté de conscience et d’expression et désormais à la sécurité même des non-musulmans. Car, chaque jour nous en donne la preuve, l’islam n’est pas une religion comme les autres. Il a maintenu au long de ses quatorze siècles de prêches et de prosélytisme une agressivité conquérante et une intolérance qui ont connu parfois des rémissions et des périodes de latence mais n’ont jamais cessé de conditionner la manière dont leur foi était vécue par ses fidèles. Et, plus la société s’ouvre et se développe économiquement plus, au grand dam de matérialistes optimistes, l’islam se raidit et s’ancre dans le communautarisme. Il ne distingue pas le politique et le religieux et, dès qu’il le peut, n’admet pas n’être considéré comme une religion parmi d’autres. De ce fait, la non-intervention d’aujourd’hui face à l’islam ressemble de plus en plus à celle des années 1930 face aux fascismes.

Il est donc grand temps, pour conjurer cette menace, de considérer les principes laïques dans le cadre plus vaste des droits fondamentaux que garantit notre constitution.

Que dit-t-elle en son article premier ? « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances (…) ». 

On notera qu’avant même le principe de laïcité vient celui d’indivisibilité. Or, quand dans l’espace public, une religion oeuvre à séparer et distinguer de manière ostentatoire les citoyens qui y adhèrent de ceux qui n’y croient pas, on peut aisément considérer qu’elle porte atteinte à l’indivisibilité. Ainsi le voile des femmes est comme le signe portatif d’une ségrégation auto-promue. Il divise et segmente le corps social par l’apparence même de ses membres. 

On a compris depuis longtemps que la liberté des uns commence là où s’arrête celle des autres. Il est donc contraire, par exemple, à la liberté des enseignants du supérieur ou du personnel hospitalier de leur imposer d’accepter des accoutrements qui impliquent que les hommes sont des agresseurs sexuels potentiels et qu’il faut leur dissimuler le corps ou la chevelure des femmes, quand bien même seraient elles leurs étudiantes ou leurs patientes.

Par ses manifestations mêmes, l’islam ne connaît pas l’espace public sécularisé et la garantie de la liberté de conscience. Là où résonne cinq fois par jour l’appel du muezzin la laïcité n’a pas sa place. Une croyance ne peut être respectée si elle ne respecte pas les autres et bien sûr la liberté de ne pas croire. Les non-musulmans du Liban, d’Egypte, d’Irak, du Pakistan et d’ailleurs, comme aux temps jadis ceux d’Espagne, ont chèrement payé l’intolérance en terre proclamée d’islam.

Dans l’affaire des caricatures qui outragent nombre de musulmans on discerne le non-respect par les sectateurs du coran du droit qu’ont les autres de rejeter ses préceptes et de s’en moquer. Ils voudraient voir introduit à leur profit un délit de blasphème que les autres religions ne réclament pas. Mais la croyance en l’inanité d’Allah, de Yahvé ou du Christ doit être respectée autant que la croyance en leur transcendance et leur véracité.

Une religion qui ne peut admettre qu’on la critique ou la tourne en dérision, ne peut être elle-même tolérée que si elle se réforme et accepte de respecter des principes constitutionnels formulés avant toutes autres considérations : la liberté de conscience, l’indivisibilité de la république, sa laïcité, sa constitution démocratique. 

L’islam, tel que le conçoivent aujourd’hui un nombre croissant de musulmans, portés par leur dynamisme démographique et la repentance chronique de certains non-musulmans prompts à tous les compromis, n’est pas compatible avec l’indivisibilité, la laïcité et la démocratie républicaines. Une religion qui n’admet toujours pas l’apostasie est intolérante à la laïcité et à la liberté. Une religion qui n’accorde pas les mêmes droits à ceux qui y adhèrent et ceux qui n’y adhèrent pas ne peut fondamentalement pas accepter la règle démocratique.

Dans ces conditions, il faut avoir le courage de refonder et clarifier les textes essentiels qui nous gouvernent. La constitution et les lois doivent affirmer haut et fort que les signes ostentatoires religieux, les revendications communautaires, le refus de la critique et de la caricature ou celui de l’apostasie sont incompatibles avec notre république. Notre loi fondamentale doit être complétée en ce sens et les conventions internationales qui nous empêchent de faire prévaloir l’ordre républicain doivent être dénoncées. Concrètement et rapidement, puisqu’il ne s’agit pas d’un tissu mais d’un symbole et d’une affirmation communautaire, le voile doit disparaître de l’espace public car il le mite et le morcèle. Et les prétentions à la nourriture halal dans les cantines comme les refus de participer à des activités sportives ou culturelles doivent devenir de mauvais souvenirs. La prochaine élection présidentielle de 2022 doit être l’occasion de cette réforme constitutionnelle, une forme de referendum sur le sujet tout comme il faudra aussi poser aux Français la question de l’immigration qui nourrit le séparatisme musulman.

La France est confrontée à un péril mortel. Les Français, depuis 1940, ont oublié à quoi il pouvait ressembler. Ils l’ont désormais sous les yeux.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !