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Les scientifiques tentent de comprendre ce qui s’est vraiment passé sous les mers pendant l’année du grand calme pour les océans
©IBRAHIM CHALHOUB / AFP

Le grand silence

Durant l'année 2020, les confinements successifs ont permis au monde marin de retrouver un calme jamais observé auparavant. L'occasion parfaite pour les scientifiques d'observer les comportements de ses habitants.

François Sarano

François Sarano

François Sarano est docteur en océanographie, plongeur professionnel, chef d'expédition pendant treize ans à bord de la Calypso, directeur de recherche du programme Deep Ocean Odyssey et cofondateur de l'association Longitude 181. Il est l'auteur de nombreux livres sur les cachalots et les océans.

Son dernier livre, "Au nom des requins" (Actes Sud), évoque la disparition de certains espèces de requins encore mal connues.

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Une étude de chercheurs a analysé les fonds sous-marins et leur population grâce à une vaste captation sonore durant lannée 2020. Grâce à une forte diminution de lactivité marine humaine, ils ont pu améliorer leur connaissance sonore globale de lactivité sous-marine. Que nous cela nous a-t-il appris de limpact du bruit causé par lactivité humaine sur la faune marine ?  

Le confinement a permis à de très nombreux chercheurs d’écouter les sons marins sans interférence humaine comme le chercheur Hervé Glotin travaillant au laboratoire de Toulon qui a observé les sons anthropiques avant le confinement lorsque le trafic maritime est intense et pendant le confinement, sans le bruit des moteurs de bateaux. Son équipe a pu mesurer les effets de l’absence de bruit sur les cétacés en mer Méditerranée. Ils ont ainsi pu voir leur conséquence sur les cétacés à un moment où il n’y avait plus de bateaux pour enregistrer les sons les plus purs jamais observés. Ils les ont alors comparé à ceux que l’on capte lorsque le trafic est normal avec les bateaux qui traversent les océans. 

On s’est alors étonné de plusieurs choses. Dans le milieu marin, les sons vont quatre fois plus vite que dans l’air. La visibilité est moins bonne, les animaux marins utilisent de façon préférentielle les sons pour s’exprimer, écouter le milieu et pour mieux percevoir l’environnement. Lorsque les humains naviguent, utilisent des explosifs nécessaires à l’exploration de concessions pétrolières, ils perturbent à la fois la communication entre les animaux et leur capacité à percevoir le milieu. Leur système de perception et d’émission sonores est alors brouillé par des sons parasites. Les humains sont rentrés de force au cours du XXème siècle dans un milieu où il n’y avait pas de bruit anthropique. 

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Pendant le confinement, pas de trafic maritime, les animaux ont soufflé pendant un temps. Ils sont même revenus auprès des côtes jusque dans les ports. 

Y-a-t-il eu alors une augmentation du bruit dorigine humaine dans les océans au fil des dernières décennies ?

Non seulement le trafic maritime est devenu plus important qu’il l’était autrefois, mais aujourd’hui tout ce qui l’exploration sismique et les sonars causent une augmentation des nuisances de façon considérable. Il y a de plus en plus de nuisances sonores et lorsque les animaux sont proches des zones d’explosion, cela peut causer des lésions à l’oreille et même leur mort. 

Les cétacés sont d’ailleurs les plus impactés. Non seulement, ils communiquent par des sons, mais ils se repèrent grâce à lui. Ce qui les dérange le plus, c’est à la fois le trafic maritime, mais surtout les détonations. 

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