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Les 5 plus grosses casseroles de Donald Trump
©REUTERS / Scott Audette

Et pourtant il gagne

Le milliardaire est en passe de gagner les primaires républicaines et, pourquoi pas, de devenir le 45ème président des Etats-Unis. Mais son passé sulfureux risque de lui revenir comme un boomerang en pleine face. L'homme traîne derrière lui cinq casseroles qui commencent à faire du bruit.

Eric Coder

Eric Coder

Eric Coder est journaliste.

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1. L'emploi en grand nombre de travailleurs étrangers

Celui qui veut expulser 11 millions de travailleurs sans papiers, édifier un mur géant le long de la frontière mexicaine et, au nom de la lutte contre le terrorisme, annonce interdire "temporairement" l’entrée des Etats-Unis aux 1,6 milliard de musulmans du monde entier, emploie sans vergogne un grand nombre de travailleurs étrangers précaires dans ses hôtels.

Dernier exemple en date, le 3 mars un groupe d’employés de l’hôtel de Donald Trump à Las Vegas s’est rendu à New York pour protester devant la tour Trump et réclamer une amélioration de leur contrat de travail. Selon leurs représentants, les employés de l’hôtel Trump de Las Vegas sont parmi les plus mal traités : 3 dollars de moins de l’heure que les salariés des autres hôtels, pas de retraite ni d’assurance santé. Au sein de cette manifestation, la plupart des employés parlent à peine l’anglais, originaires pour la plupart du Mexique et d’Amérique centrale...

Autre exemple, révélé par le New York Times, un système d'embauche de travailleurs étrangers a été mis en place dans son club privé le Mar-a-Lago à Palm Beach en Floride. Depuis 2010, ce sont près de 300 résidents américains qui ont postulé pour des emplois de serveur, cuisinier ou femme de chambre. Au total, seuls 17 ont été embauchés alors que dans le même laps de temps le club a déposé plus de 500 demandes de visa pour des travailleurs étrangers, arrivant en grande majorité de Roumanie. Ce type de visa permet aux entreprises de remplacer des travailleurs américains par des salariés étrangers, plus souples et moins chers. Lorsqu'on lui demande pourquoi son club reherche tant de travailleurs étrangers alors que des américains sont disponibles, il rétorque : "Il ne sont peut-être pas suffisament qualifiés et il est difficile de trouver des employés qualifiés durant la haute saison". A rebours, le responsable du Pôle emploi local répond : "Nous avons des centaines de candidats qualifiés." Et comme dans le roman de Steinbeck, Donald Trump a osé un parallèle avec "les producteurs de raisin en Californie qui ont besoin de travailleurs supplémentaires pendant la récolte"...

2. L'ami de la mafia

C'est le sénateur Ted Cruz qui a remis une pièce dans la machine en déclarant que si Donald Trump refuse, contrairement à lui, de révéler le détail de ses déclarations fiscales, c’est pour masquer ses liens avec la pègre. "Il y a eu plusieurs rapports médiatiques sur les relations d'affaires qu'entretient Donald Trump avec la mafia", a expliqué le challenger républicain.

"Les connexions de Donald avec la mafia sont extraordinairement étendues. Sa vie est liée à la pègre", a déclaré sur CNN le journaliste d'investigation Wayne Barrett, auteur d'une biographie non autorisée en 1992, intitulée Trump : les deals et la chute. Dans cet ouvrage, il retrace les liens de la pègre avec l'industrie de la construction à New York et dans le New Jersey, dans les années 1980 et au début des années 1990. Mais à cette époque, les prises de contact entre les entreprises d'immobilier et la mafia étaient inévitables. Trump aurait donc fait du business avec Philip "Chicken Man" Testa, Nicodemo "Little Nicky" Scarfo, Anthony "Fat Tony" Salerno, ou encore Paul Castellano, le parrain de la famille Gambino de New York, qui lui aurait facilité la construction du Trump Plaza. Il est à noter que, singulièrement, l'édification de la Trump Tower, à Manhattan, a été coulée dans le béton : au lieu d’utiliser des poutres en acier classiques, Trump a préféré opter pour une ossature intégralement en ciment pour les 58 étages de sa tour. Un ciment fourni par les clans Genovese et Gambino...

3. Ses liens avec le Ku Klux Klan

Ce n’est pas la première fois que le nom de Trump est associé au groupe suprémaciste blanc. The Washington Posta rappelé que le père du candidat, Fred Trump, a été arrêté en 1927 lors d’une manifestation du Ku Klux Klan qui avait dégénéré en émeute dans le Queens. Il a "vraisemblablement été arrêté pour avoir refusé de suivre l’ordre de dispersion", relate le journal.

Plus récemment, le 28 février dernier, Donald Trump a refusé de prendre ses distances avec l'ancien dirigeant du Ku Klux Klan, David Duke, qui lui a officiellement apporté son soutien. Celui-ci a été le chef de file de l'organisation raciste durant les années 70 mais a pris officiellement ses distances avec le mouvement à la fin de cette décennie. Il reste néanmoins un défenseur de la supériorité de la race blanche et s'en prend très régulièrement aux juifs. Interrogé sur le soutien que lui avait témoigné cette figure de l'extrémisme, Donald Trump a assuré ne rien savoir de David Duke. Il a ainsi changé de position, après avoir affirmé, sans détour, qu'il désavouait ce soutien. Pressé de condamner le KKK, Donald Trump a expliqué qu'il lui faudrait d'abord se "renseigner" sur ces groupes. "Vous ne voudriez pas que je condamne un groupe dont je ne connais rien. Il faudrait que je me renseigne", a expliqué le promoteur new-yorkais. Le multimilliardaire a ensuite de nouveau tenté de se défendre en affirmant que son oreillette était "pourrie", ce qui expliquait, selon lui, le malentendu... Et dans cette même journée, Donald Trump a également été mis en cause pour un tweet citant Mussolini. Critiqué, il a défendu son geste en expliquant qu'il ne s'intéressait pas à l'auteur mais à la phrase en elle-même : "Il vaut mieux vivre une journée comme un lion que cent ans comme un mouton." N'en jetez plus la cour est pleine.

4. La Trump University était une belle arnaque

C'est avec l'entrepreneur Michael Sexton, en 2004, qu'est né le concept d'une université dédiée à l'apprentissage du business. Avec à la clé, un programme d'enseignement offrant un large éventail de sujets, comme le marketing, les finances, la vente, l'esprit d'entreprise et l'immobilier, le tout sous le nom et la marque "Trump". Le but ? Acquérir tous les attributs du succès et devenir un véritable winner, à l'image de Donald Trump. Les étudiants commençaient par un séminaire gratuit puis très vite on leur proposait un séminaire de trois jours à 1 365 euros qui donnait droit au programme "Elite Trump" qui débutait à 18 180 euros, incluant des visites sur le terrain, relate ABC News.

En 2013, le procureur général de l'Etat de New York a engagé des poursuites contre le magnat américain et lui a réclamé 40 millions de dollars pour avoir "trompé" les élèves de "l'université". Le procureur l'accuse d'avoir utilisé sa célébrité et d'avoir fait de fausses promesses pour convaincre des new-yorkais de s'inscrire aux classes et séminaires dispensés par cette structure : "C’était une escroquerie, à commencer par le fait qu’il ne s’agissait pas d’une université", a-t-il expliqué. La Trump University, aujourd'hui rebaptisée Trump Entrepreneur Institute, organise des séminaires et des ateliers payants pour entrepreneurs mais ne décerne pas de diplômes. Selon le procureur, plus de 5 000 Américains auraient été floués entre 2005 et 2011 et auraient dépensé 40 millions de dollars pour assister à des cours qui se sont avérés être des leurres.

Les avocats de Trump rétorquent que les étudiants mécontents sont une infime minorité. Mais leur client devra témoigner lors d’un procès, en août 2016... trois mois avant l'élection présidentielle.

5. Des faillites en cascade

La Trump Tower est un passage quasi obligatoire quand on viste New York. Ses dorures en font l’un des immeubles les plus kitsch de la ville et elle est le symbole de la façon dont Donald Trump conçoit la richesse : avec ostentation. Mais si cette tour symbolise sa réussite spectaculaire, le millardaire est loin d'avoir toujours fait les bons choix. Donald Trump possède à ce jour trois casinos, qui ont déjà fait faillite quatre fois. Après une première faillite retentissante, celle du casino Trump Taj Mahal, en 1991, où il s'était endetté de 3 milliards de dollars, une deuxième a eu lieu en 2004. Puis son groupe de casinos, Trump Entertainment Resorts, s'est une nouvelle fois placé sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites en 2009. Etranglé par une dette de 1,74 milliard de dollars, le groupe, qui exploitait 3 des 11 casinos d'Atlantic City près de New York, avait été dans l'impossibilité d'honorer une échéance de 53,1 millions, en paiement d'intérêts sur des obligations. En catstrophe, Donald Trump a dû revendre sa compagnie aérienne et ses bateaux pour se remettre à flot.

Donald Trump s'est également lancé dans les objets de consommation courante : des côtes de bœuf aux matelas, en passant par les chemises et les lunettes, où il a collé son nom sur pratiquement tous ces produits. Mais avec une réussite, encore une fois, inégale. La vodka Trump, Trump Shuttle, les steaks Trump, le parfum Trump et Trump Magazine ont tous disparu. A entendre Donald Trump, les marques où s'inscrivent son patronyme représentent un patrimoine équivalent à 3 milliards de dollars. Le magazine Forbes crie à l’imposture, elles n’en vaudraient pas plus de 200 millions.

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