Le monospace, une spécificité française : pourquoi même en déclin, il séduit encore<!-- --> | Atlantico.fr
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Les lignes du nouveau Renault Espace sont radicalement différentes des anciens modèles.
Les lignes du nouveau Renault Espace sont radicalement différentes des anciens modèles.
©Renault

Mondial de l'Automobile

30 ans après la première version imaginée par Matra, Renault a dévoilé son nouvel Espace au Mondial de l’Auto. Les lignes du véhicules se veulent plus sportives, moins proches du traditionnel monospace. Et pour cause, avec des ventes en déclin, le segment souffre de la concurrence des SUV. Ces derniers utilisent pourtant les mêmes ingrédients que leur congénères.

Jean-Pierre Corniou

Jean-Pierre Corniou

Jean-Pierre Corniou est directeur général adjoint du cabinet de conseil Sia Partners. Il est l'auteur de "Liberté, égalité, mobilié" aux éditions Marie B et "1,2 milliards d’automobiles, 7 milliards de terriens, la cohabitation est-elle possible ?" (2012).

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Le nouvel Espace de Renault a été dévoilé en fin de semaine dernière à l'occasion du Mondial de Paris. Le constructeur "ne veut pas" qu'on l'appelle monospace. Pourquoi ce choix ?

L’histoire automobile est marquée par de grands mouvements de transformation du marché, poussés par l’innovation technique, mais surtout par les ruptures dans le design. Le segment des monospaces a eu son heure de gloire en révolutionnant le marché des véhicules familiaux. Il souffre aujourd’hui de l’engouement pour les SUV (Sport Utility Vehicule), vrais ou faux 4x4.

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Les monospaces ne séduisent donc plus les Français, pourquoi ?

Depuis plusieurs années, ils perdent du terrain. En 2013 ils n’ont représenté que 11% du marché contre 19% pour les SUV et crossover. Plusieurs échecs ont marqué le retournement de tendance. Renault a coproduit avec Matra un coupé monospace, Avantime. Ambitieux et décalé, il a même fait l'objet d'une campagne de publicité mettant en scène Jean-Paul Gaultier. Il y aussi eu le lancement de la Modus, un nouveau modèle plus petit que Scenic. Ces deux initiatives ont été des échecs, pour des motifs différents, mais au fond, c’est surement parce que l’engouement pour les monospaces étaient détrônés par l’irruption des SUV. Ces véhicules déclinent les qualités d’habitabilité, de confort et de visibilité dans un format plus compact, modulaire et plus polyvalent. C’est le Nissan Qashqai qui a incarné ce nouveau segment en trouvant rapidement une clientèle séduite parce qu’elle propose le même type de service dans un véhicule jugé plus contemporain et plus urbain.

S'ils ne sont plus séduits, pourquoi en achètent-t-il quand même ?

Même en déclin, le monospace reste une spécificité française avec 11% du marché contre 6% pour le reste de l’Europe en 2013. Les monospaces gardent leurs qualités intrinsèques même s’ils perdent de leur pouvoir de séduction. L’Espace a toujours été un véhicule lumineux, confortable, aux aménagements  astucieux, adapté aux familles et permettant au conducteur, par sa position haute, d’avoir une meilleure visibilité sur la route.

Le nouveau Renault Espace peut-il quand même booster les ventes ?

En dépit de ces vents défavorables pour les monospaces, Renault présente au Mondial un successeur à l’Espace, qui en conserve le nom, mais en repensant radicalement le style pour copier les canons de style des SUV, avec sa plate-forme haute. Ce nouvel Espace est donc génétiquement éloigné de ses ancêtres. Son style plus agressif est dans l’air du temps et nul doute que la qualité perçue fera l’objet d’un soin particulier. S’il est un domaine où Renault peut être légitime en haut de gamme, c’est bien celui-ci et les chances de succès sont réelles.

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