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L'effet pom-pom girl de "How I Met Your Mother" démontré par la science.
L'effet pom-pom girl de "How I Met Your Mother" démontré par la science.
©Mike Blake / Reuters

La preuve par les sciences

Selon les résultats d'une étude américaine publiée dans le "Journal des Sciences psychologiques", nos asymétries et disproportions sont beaucoup moins visibles quand nous nous trouvons au milieu d'un groupe d'amis.

L'effet "cheerleader" prouvé par la science. Introduit par le légendaire Barney Stinson (interprété par Patrick Neil Harris) dans l'épisode 7 de la quatrième saison de la série How I Met Your Mother, ce phénomène qui veut que l'on soit plus attirant en groupe que seul, a été prouvé scientifiquement. En effet, selon les résultats d'une étude américaine publiée dans le Journal des Sciences psychologiques, nos asymétries et disproportions sont beaucoup moins apparentes quand nous sommes au milieu d'un groupe de gens.

Pour en arriver à cette conclusion,  Drew Walker et Edward Vul de l'Université de Californie, San Diego, ont demandé à 130 volontaires de noter l'attractivité de personnes représentées sur des photos. Dans tous les cas, qu'il s'agissent d'hommes ou de femmes, les individus en groupe récoltaient de meilleures notes que les autres (+ 2 à +3%).

"Quand les gens posent seuls, il est probable que leurs imperfections ressortent", explique Edward Vul. En groupe en revanche, "les différents traits du visage deviennent complémentaires. Par exemple, une femme avec de petits yeux parait plus belle si elle a, auprès d'elle, une femme avec des grands yeux." Soit la preuve scientifique de l'existence de l'effet "cheerleader"!  

Ce terme a été introduit dans le dictionnaire urbain en 2008, où son explication est la suivante: "Réunie, l'équipe de pom pom girl est attirante… (toutefois) quand on y regarde de plus près (chaque personne) est plutôt laide. Exemple : les Spice Girls ou un groupe de femmes qui danse en cercle dans un bar, généralement avec une pile de sacs au milieu".

Pour Drew Walker, le "cheerleader effect" s'explique car " le système visuel représente des objets en tant qu'un ensemble, les objets individuels sont biaisé dans une moyenne et les visages moyens sont perçus de façon plus attirante que des visages isolés". Interrogé par Atlantico, le psychosociologue Jean-Baptiste Hibon, conférencier et spécialiste des rapports de forces, va dans le même sens. "L'addition des personnalités nivèle des caractéristiques qui ne se voient pas en groupe alors qu'elles ressortiraient probablement de manière individuelle", explique-t-il. Par ailleurs, "l'effet de groupe rend l'individu plus fort. Quand elles sont en groupe, les femmes affirment leur identité féminine au-delà d'une identité individuelle". Et le "groupe est tellement centré sur lui-même et sûr de lui qu'il se fiche de l'exterieur, ce qui lui confère une impression de puissance", et donne donc cette "sexy attitude" qui fascine tant le spectateur.

Etonnement, le nombre de personnes présentes dans le groupe n'a aucun impact sur l'effet pom-pom girl. Que vous soyez deux ou dix, que vous soyez collègues ou amis, cela fonctionne de la même façon. "Ca marche pour toutes les catégories de groupe, que l'on connaisse bien l'autre ou pas, on utilise le groupe pour palier un manque de confiance", explique Jean-Baptiste Hibon.

Aussi, comme le suggérait également régulièrement la série How I Met Your Mother, un acolyte-ou "wingman" comme disait Barney en parlant de son ami Ted-peut être une bonne stratégie de drague, avancent Drew Walker et Edward Vul.

"Etre en groupe est plus efficace pour séduire car cela rassure, cela casse la peur. D'un point de vue sociétal, cela permet aux individus d'exprimer des revendications. Le 11 janvier dernier, après les attentats de Paris, toute la France ou presque est descendue dans la rue pour crier "Je suis Charlie", "Même pas peur". Pas sûr que nous aurions fait de même seuls…", renchérit Jean-Baptiste Hibon.

Enfin, il également scientifiquement prouvé que les interractions sociales sont importantes pour le bien-être des individus et que le temps passé en groupe a un impact très important sur leur qualité de vie. Aussi, peut-être semblons-nous plus beaux en groupe parce que nous sommes plus heureux, avance The Business Insider.

Certes, "l'individu est heureux quand il est entouré. D'où la beauté qu'il dégage", admet Jean-Baptiste Hibon. "Toutefois, le phénomène de groupe peut aussi être inquiétant car il empêche parfois l'épanouissement personnel dont chaque humain a besoin pour être heureux", nuance-t-il. "On a beau entendre sans arrêt que, "dans  l'époque individualiste dans laquelle nous vivons, l'homme ne se développe que par lui-même", le phénomène  de groupe existe. Et il peut parfois représenter un risque. Il y a donc équilibre groupal à trouver", déclare le psychosociologue.

Autre risque lié au groupe et à son effet "cheerleaders" : certaines personnes ont tendance à ne s'entourer que d'amis laids afin de mettre en valeur leurs propres atouts ou palier leurs insécurités physiques. "Dans un groupe, il arrive qu'un individu se serve des autres, il y a un risque d'égocentrisme. Là se pose la question de la véritable amitié. Une vraie amitié ne fonctionne pas par rapport à soi mais par rapport à l'autre", conclut Jean-Baptiste Hibon.  

Ci-dessous l'e fameux "Cheerleader effect'" expliqué par Barney Stinson lui-même.

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