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Le ministre fédéral des Finances, Christian Lindner.
Le ministre fédéral des Finances, Christian Lindner.
©THOMAS KIENZLE / AFP

Automobiles

A l’instigation du FDP, le parti libéral du ministre fédéral des Finances, Christian Lindner, l’Allemagne donne l’espoir, sinon d’arrêter, à tout le moins de freiner, la course folle vers l’anéantissement de l’industrie automobile en Europe.

Tarick Dali

Tarick Dali

Tarick Dali est conseiller en communication et porte-parole de La Droite Libre et membre du bureau politique du CNIP, Centre national des Indépendants et Paysans.

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A l’instigation du FDP, le parti libéral du ministre fédéral des Finances, Christian Lindner, l’Allemagne donne l’espoir, sinon d’arrêter, à tout le moins de freiner, la course folle vers l’anéantissement de l’industrie automobile en Europe. Car c’est bien ce qui est en jeu : interdire la production et la commercialisation de voitures à moteur en 2035 sur le territoire de l’Union européenne aboutirait à la disparition pure et simple de l’automobile. Il ne faut pas s’en étonner car c’est l’objectif poursuivi par le lobby vert qui a toujours exécré la voiture particulière et qui a, déjà, entre autres titres de gloire, détruit la filière nucléaire française. On pourrait s’interroger sur l’influence de ce lobby qui a réussi à laver les cerveaux bien au-delà de son poids électoral tout comme on voit combien la technocratie européenne, sûre de sa supériorité, tente un coup de force inédit dans l’histoire de l’humanité, en expliquant leur métier aux ingénieurs de l’automobile.

Lorsqu’en septembre 1962, le président des États-Unis, John Kennedy, avait lancé le pari qu’un Américain foulerait le sol de la lune avant 1970, pas un instant il ne s’était soucié de donner quelque piste de recherche que ce soit à la Nasa. Il n’avait d’ailleurs probablement pas imaginé que l’opération se ferait à bord d’un module lunaire qui serait détaché du vaisseau spatial et abandonné sur place à la fin de la mission. Ce fut le travail des ingénieurs de la Nasa mais aussi de tous les industriels, équipementiers et prestataires divers, qui ont contribué à cet exploit.

On peut, certes, concevoir que les instances européennes et, à leur suite, les gouvernements de l’Union, déterminent, comme jadis John Kennedy, des objectifs à atteindre. En l’occurrence, convaincus que le climat change sous l’action humaine, ils définissent des volumes maximaux de rejets d’émissions polluantes par les véhicules neufs selon leur date de commercialisation. Les industriels, et notamment ceux de l’automobile et de l’équipement mobilisent leurs équipes pour s’adapter à ces contraintes qui, last but not least, grèvent leur compétitivité face à leurs concurrents asiatiques ou américains.

Ils acquiescent donc lorsque la Commission européenne affirme que « la mobilité [doit être] décarbonée », même si cet objectif est discutable et qu’il faut déplorer avec force que tout débat sur cette question soit prohibé, ou, à tout le moins, étouffé. En revanche, quand ladite commission entend bannir les moteurs à combustion interne en 2035, l’ensemble des constructeurs et équipementiers automobiles européens, ne peuvent que s’insurger et lui répondre « chacun à sa place, laissez-nous travailler, ne nous dîtes pas comment fabriquer des voitures ! ».

Passer de neuf millions de voitures à essence ou diesel vendues dans l’Union européenne en 2021, sur un total de dix millions, à zéro en 2035, pour les remplacer par des voitures électriques qui, aujourd’hui, coûtent 50 % plus cher, est, de toute façon, impossible. Il faudrait poursuivre la politique de subventions à outrance grâce à laquelle, on est parvenu, difficilement, à 10 % de voitures neuves électriques. Aucun budget de quelqu’État des 27 que ce soit ne le supporterait et, de toute façon, les aides publiques s’amenuisent déjà d’année en année. En outre, comme l’a dit le dirigeant de Stellantis, Carlos Tavares, il faudrait réaliser 10 % de gains de productivité chaque année alors que les industriels les plus compétitifs parviennent, et c’est une excellente performance, à gagner de 2 à 3 % annuellement.

Il est d’ailleurs hautement souhaitable que cette prouesse ne soit pas réalisée car le désastre est perceptible : imaginons en effet les centaines de voitures faisant la queue pour recharger les batteries le long de la vallée du Rhône avec le mistral en face, lors des retours de vacances d’hiver. Évidemment, chauffage à fond, toutes lampes allumées parce que le temps est sombre, l’autonomie s’effondre d’autant que le mistral souffle à contresens. Il n’y aura, évidemment, jamais assez de centrales nucléaires pour alimenter tout ça. Le lobby vert le sait très bien dont le but n’est pas de dépolluer l’atmosphère mais de détruire l’automobile.

Très récemment, on l’a, enfin, avec quarante ans de retard, mis face à sa responsabilité dans le sabotage de l’énergie nucléaire. Il faut continuer lui remettre les idées à l’endroit en mettant à bas le mythe de la voiture électrique propre. Elle l’est lorsqu’elle circule en France grâce au nucléaire mais ni en Allemagne ni en Pologne. Mais elle ne l’est, en réalité, nulle part puisque sa fabrication fait appel à des terres rares qu’il faut extraire, souvent par des enfants à mains nues au Congo et que l’assemblage des batteries exige de l’énergie. La conclusion en est que le bilan carbone d’une voiture électrique est supérieur à celui d’une bonne voiture à essence jusqu’à 70 000 km. Il serait intéressant de savoir combien de Renault Zoé, la plus ancienne voiture électrique actuellement en circulation ont déjà atteint ces 70 000 km.

Si on peut se réjouir de la résistance allemande qui fait suite, il ne faut pas l’oublier, à celle de l’Italie et d’autres pays dépendant de l’industrie automobile, comme la Slovaquie, on ne peut que déplorer que l’industrie française se soit moins défendue, se mettant à la remorque des gouvernements français qui, décidément, se préoccupent de tout sauf des intérêts de la nation. La volte-face allemande nous évitera peut-être de pleurer dans cinq ans sur l’industrie automobile perdue comme nous pleurons aujourd’hui la perte de notre savoir-faire nucléaire.

On peut utilement lire sur ce point l’excellent ouvrage de François-Xavier Pietri, Voiture électrique : ils sont devenus fous ! aux Éditions de l’Observatoire. De même, vient de paraître Le climat par les chiffres de Christian Gerondeau aux Éditions de l’Artilleur. On y relève, entre autres, que par rapport à la température moyenne terrestre de 1961 à 1990, l’excédent a baissé de 0,8°C, passant de 1,3°C en 2015, lors de l’accord de Paris, à 0,5°C en 2021. Autrement dit, la température moyenne du globe a baissé de 0,8°C en six ans mais personne n’en parle bien que ce soit le chiffre officiellement publié par le Giec.

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