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Jean-Eudes Du Mesnil - CGPME : "Les patrons attendent quelque chose d’un peu plus sérieux de la part du gouvernement"
©Reuters

L'interview Atlantico Business

Après le Medef, c’est à la CGPME d’annoncer qu’elle met sa participation à la conférence sociale dans la balance. Le syndicat des artisans et des petites entreprises dénonce de cohérence dans la politique économique et sociale du gouvernement. Pour le secrétaire général de la CGPME, Jean-Eudes Du Mesnil, les chefs d’entreprise attendent de vraies réponses de la part du gouvernement.

Atlantico Business : Avec cet appel, auquel vous participez, que souhaitez-vous dire au gouvernement ?

Jean-Eudes Du Mesnil : Ce qui nous gêne, c’est l’absence de cohérence dans la politique économique et sociale. C’est un mouvement d’exaspération pour montrer qu’il y a des mesures qui ne vont pas dans le bon sens. Je pense notamment à la pénibilité ou au temps partiel. On fait un pas en avant avec le CICE, pour baisser le coût du travail, et patatra : de l’autre coté, on va mettre en place une limitation pour le temps partiel qui nous empêchera d’embaucher moins de 24 heures par semaine. Le résultat des courses, c’est que les chefs d’entreprise ne comprennent plus rien. L’investissement ne repart pas. C’est très mauvais pour l’ensemble de notre pays. Mais cet appel, c’est aussi pour dire que l’on n’est pas seulement dans la protestation et la complainte. A la CGPME, on considère que les carottes ne sont pas cuites et que l’on peut sortir l’économie de la situation où elle est et revenir à une meilleure situation en termes d’emploi. Il y a des choses positives comme le pacte de responsabilité qui ont été annoncées mais malheureusement, ça ne va pas assez vite. De plus, on nous parle de diminution de charges, puis d’Assise de la fiscalité, mais pour l’instant, les chefs d’entreprise vivent une augmentation de la fiscalité qui pèse sur eux que ce soit à titre professionnel ou personnel. On a besoin de dates précises et qu’on sache exactement dans quels délais on va diminuer les prélèvements et les contraintes sur les entreprises.

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En guise de réponse, Arnaud Montebourg a fustigé votre mauvaise foi et indique attendre des engagements de votre part. Que pensez-vous de ces propos ?

Le ministre parle du pacte de responsabilité et des contreparties de ce pacte. A la CGPME, nous disons depuis le départ que ce pacte vise des conditions de croissance et de l’emploi et que la première des contreparties serait que l’économie reparte. Ceci étant, il  y a d’autres paroles qui sont apparus aussi complètement hors de propos et décalés par  quelqu’un qui n’a pas également l’air de connaître la situation des entreprises. Il s’agit de Michel Sapin qui répondait à une question sur le code du travail. Dans une émission on lui demande "Est-ce que le code du travail n’est pas trop important et trop épais ?" Réponse du ministre : "Si c’est trop gros, on a qu’à écrire plus petit". Franchement, pour un chef d’entreprise devant un code du travail qui fait 3200 pages, on attend quelque chose d’un peu plus sérieux de la part du gouvernement. La sagesse populaire dit que la croissance ne se décrète pas. Je crois que l’emploi ne se décrète pas non plus. La croissance repart si on a la confiance. Ce n’est pas en mettant des impôts supplémentaires sur le dos des entreprises que la croissance repartira, bien au contraire.

Pierre Gattaz se dit prêt à boycotter la Conférence sociale. Le Medef n’est-il pas en train de mener la danse à votre place ?

Rappelons qu’en fin de semaine, c’est la CGPME en premier qui a posé la question à ses membres afin  de savoir si la conférence sociale avait un intérêt. Oui, il faut qu’on se pose la question. Ce mardi soir, nous aurons une réunion entre les présidents de la CGPME, du Medef et de l’UPA pour savoir si oui ou non le patronat va à la conférence. La CGPME se réserve le droit d’y participer, rien n’est décidé. Si l’on y va, c’est pour parler des points de blocages : comment ajuster la situation pour que la croissance et l’emploi repartent. Il faut bien comprendre que si avant la conférence le gouvernement, nous dit à propos de nos revendications "circulez il n’y a rien à voir", cela limite l’intérêt pour nous de participer à ce genre de rendez-vous. Enfin, pour ce qui est de savoir qui mène la danse, je crois que ces sujets-là ne se posent pas en ces termes. La question, c’est celle des entreprises. On n’a jamais eu autant de défaillances d’entreprises, l’investissement ne repart pas : c’est ça la réalité. Alors que ce soit l’initiative, la proposition des uns ou des autres, ce n’est pas le sujet. C’est l’ensemble des organisations qui représentent les entreprises qui tirent le signal d’alarme. C’est ce qu’il  faut retenir, le reste a beaucoup moins d’importance.

Propos recueillis par Julien Gagliardi

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