Indus, la civilisation antique engloutie : l’énigme de l’écriture harappéenne bientôt percée<!-- --> | Atlantico.fr
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L'écriture de la civilisation de la vallée de l'Indus reste indéchiffrable.
L'écriture de la civilisation de la vallée de l'Indus reste indéchiffrable.
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Rosetta

Après près d'un siècle de tentatives infructueuses, des chercheurs seraient sur le point de déchiffrer les symboles laissés par la civilisation de la vallée de l'Indus, contemporaine de l'Egypte antique et de la Mésopotamie.

Oubliée par l’Histoire jusqu’à sa redécouverte dans les années 1920, la civilisation de l’Indus se range parmi les toutes premières civilisations, au même moment que la Mésopotamie et l’Égypte ancienne. Avec une superficie de 2,5 millions de kilomètres carrés, il s'agissait à l'époque de la civilisation la plus étendue au monde : elle regroupait cinq millions de personnes, soit 10% de la population mondiale de l'époque.

Cette civilisation, dite aussi civilisation harappéenne, qui s'étendait sur ce qui est aujourd'hui le Pakistan, l'Inde et l'Afghanistan, a subitement disparu vers 1900 av-JC, probablement victime d'un changement climatique. Puis a été oubliée, faute d'ouvrages monumentaux ayant traversé le temps comme les pyramides d'Egypte. On a simplement découvert, depuis les années 1920, plus d'un millier de sites : des maisons de briques séchées, des salles de bains, des puits, les premières toilettes au monde… Par contre, dans ses grandes villes divisées en quartiers, nuls temples, palais ou équipement militaire.

Un siècle après sa redécouverte fortuite par un archéologue indien qui cherchait les vestiges d’un ancien temple bouddhiste, les mystères sont encore nombreux : nul ne connait son système de pouvoir, ni ses moyens de subsistance. 

Mais le plus grand mystère est son système d'écriture. Et celui-là pourrait bien succomber aux coups de butor des chercheurs, selon un article publié par l'historien Andrew Robinson dans Nature.

Malgré de nombreuses tentatives, les chercheurs n’ont pas été capables, pour l’instant, de déchiffrer l'écriture qui y était utilisée et dont certains pensent qu’elle transcrivait une langue proto-dravidienne.  "Les difficultés rencontrées par les personnes qui voudraient déchiffrer l'écriture d'Harappa semblent à première vue insurmontables : elles résultent en grande partie de l'usage limité de cette écriture", explique Walter Fairservis dans Pour La Science.

"Les textes retrouvés sont constitués presque uniquement de courtes inscriptions sur des sceaux et de quelques graffiti sur les poteries. Aucune inscription connue ne comporte plus de 21 signes et le nombre moyen de signes par texte n'est que de cinq ou six", précise-t-il. Au total, plus de 400 signes différents (dont l'un est appelé "la licorne") ont été répertoriés.

S'agissait-il donc vraiment d'un système d'écriture, ou bien d'un système d’identification des transactions économiques ou de signatures ? Impossible de le savoir pour l'instant. "Une minorité de chercheurs pensent que l'écriture Indus était capable d'exprimer un langage parlé", indique Andrew Robinson. Dans une contribution scientifique de 2004, Steve Farmer, Richard Sproat et Michael Witzel — respectivement un historien, un linguiste et un indianiste — offraient une démonstration selon laquelle les symboles n'étaient pas liés à une langue orale, ce qui expliquerait la brièveté des inscriptions.

Pour aider à la recherche, l'université technique de Berlin a créé un corpus public des textes indus. La technologie numérique a permis ces dernières années d'apprendre que les signes s'écrivaient de gauche à droite. Et les analyses menées par ordinateur devaient permettre d'aller plus loin.

Ainsi, l'informaticien Rajesh Rao, de l'Université de Washington à Seattle, a cherché à trouver des patterns dans les symboles. Grâce à un programme, son équipe a calculé le degré "d'aléatoire" dans les textes et ont découvert que l'écriture Indus se rapproche de l'écriture cunéiforme sumérienne.

Mais pour aller plus loin, notamment pour savoir si l'ensemble des signes découverts étaient utilisés aux mêmes époques, les chercheurs vont avoir besoin d'en découvrir de nouveau. Et sur ce point, il y a une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que "seulement 10% des sites Indus connus ont été explorés", explique Andrew Robinson. La mauvaise, c'est que l'instabilité politique de la région rend difficile toute mission archéologique.

Si ces sites renfermaient de nouvelles inscriptions – et pourquoi pas, des textes complets – le secret de l'écriture Indus pourrait peut-être être percé.

Source Wikipédia

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