Il n'y a pas que le livret A : ces autres placements qui permettent de sécuriser son épargne<!-- --> | Atlantico.fr
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D'autres placements que le livret A existent.
D'autres placements que le livret A existent.
©DR

Nouvelle baisse des taux

Le 15 juillet, le nouveau taux du livret A sera dévoilé et il risque de ne pas être bon (il n'est pas impossible que le plancher historique des 1% soit percé). Petite revue des placements plus intéressants.

Nathalie  Cariou

Nathalie Cariou

Nathalie Cariou est consultante en intelligence financière. Elle accompagne les particuliers et les professionnels dans leur relation à l’argent et sur le chemin de leur indépendance, financière ou professionnelle. Elle est l’auteur de deux livres : Prenez la responsabilité de vos finances et Oser devenir riche, aux Editions Jouvence, et depuis 2009, elle dirige la société qu’elle a créée : les Clefs de la Réussite.
Conceptrice d’un programme en ligne pour apprendre la liberté financière
et organisatrice des Rendez-vous de l’indépendance financière , elle intervient régulièrement en conférences et dans les média en tant que coach financier. Vous pouvez retrouver ses tribunes sur l’argent et la liberté financière sur son site : www.clefsdelareussite.fr

 

 

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Atlantico  : Christian Noyer, gouverneur de la banque de France, a été on ne peut plus clair au sujet de l'épargne et du livret A. Pour lui, il est inacceptable que l'épargne réglementée représente un obstacle à l'évolution de l'économie et à la fin de l'inflation. Le livret A reste-t-il un placement pertinent ou faut-il au contraire s'attendre à une baisse ?

Nathalie Cariou : Issu d’un calcul essentiellement basé sur le taux d’inflation, le taux du livret A devrait, depuis 6 mois déjà, être passé sous la barre des 1%.Ça n’a pas été le cas, pour des raisons essentiellement politiques. Peut-être qu’il n’était pas nécessaire en période de « sinistrose généralisée » de déprimer encore un peu plus les ménages avec une rémunération du livret A trop faible … quand le dit livret représente toujours 260,7 milliards d’euros collectés. Mais maintenir « indéfiniment » le taux du livret A  à 1% pourrait finir par handicaper l’économie : au travers des banques qui rémunèrent plus les épargnants que le marché ; pour les organismes HLM pour qui le loyer de l’argent est plus élevé que nécessaire. Dans ces conditions, une baisse du livret A, européennement incorrect, dès le 1er août prochain, est assez prévisible.

Avec 1% de rémunération, le livret A avait déjà perdu de son intérêt, même au sein des produits bancaires réglementés, au profit du PEL notamment (2% de rémunération). Pas beaucoup plus de contrainte, autant de sécurité … et une rémunération deux fois supérieure ! Il y a fort à parier que la fin de l’année 2015 désignera davantage encore le PEL comme la star des produits financiers réglementés !

Concrètement, pour sécuriser son épargne, quels sont les placements intelligents si le livret A stagne ou baisse ? Pourquoi ?

Pour qui veut sécuriser son épargne, le salut passe nécessairement par des produits garantis : les livrets réglementés – garantis par l’Etat – ou les assurances vie avec fonds en €uros – garantis sur les fonds des compagnies d’assurance.

Mais toute garantie induit nécessairement un prix à payer … et se traduit en matière de placements par un taux d’intérêt moindre.1 % pour le livret A ; 2% pour le PEL … jusqu’à 2,5 ou 3% pour des produits d’assurance vie majoritairement investis en fonds euros. Les amoureux de la sécurité absolue (ou presque) pourront donc investir à fond sur leur PEL (plafonné à 61 200 euros) et sur une assurance vie sécurisée par un fond en euros. S’ils veulent avoir plus, ils se tourneront alors vers des produits « sans garantie ». Pour autant, l’absence de garantie ne signifie pas nécessairement que le produit est risqué. Simplement que rien n’est gravé dans le marbre ! Et le taux de rémunération n’est pas fixé à l’avance. Peut-être gagnerez-vous moins que prévu … ou davantage ! Les parts de SCPI (sociétés civiles à prépondérance immobilières) par exemple ne sont garanties ni en capital ni en rémunération. En théorie, l’épargnant pourrait tout perdre. En pratique, s’agissant de produits basés sur l’immobilier, et à moins d’un tremblement de terre de grande ampleur réduisant à zéro tous les immeubles détenus par la SCPI, c’est un placement sur lequel le risque est minimum : peu ou prou, votre rémunération sera de 5 à 7% par an. 5 fois le taux du livret A, pour un peu plus de risque !

Et si le contribuable Français privilégie le gain ? Comment faire fructifier son épargne et avec quels placements ? Sont-ils nécessairement plus risqués ?

5% de rémunération (avant impôt !) c’est bien, mais cela reste du domaine du placement … On est encore loin des rendements à deux chiffres et de stratégies de croissance financière.Pour faire fructifier son épargne, trois solutions s’offrent à vous :

La bourse où, par les temps qui courent, vous investirez dans des actions (les classes d’actif dans lesquelles investir varient en effet considérablement en fonction de la conjoncture économique)
L’immobilier locatif, à condition d’adopter une stratégie d’investissement directe et active (location meublée de courte durée plutôt que location nue entre autre)
Des investissements dits alternatifs, nettement moins encadrés, non garantis, moins connus... et parfois, il faut le dire, trop attractifs pour être honnêtes. Mais également parfois susceptibles d’offrir des rémunérations de 8 à 12%  presque sans rien faire.

Faut-il considérer la bourse, l’immobilier actif et les placements alternatifs comme risqués ? Ils n’offrent aucune garantie, c’est certain et ne présentent pas la même stabilité que les fonds €uros ou les revenus réglementés. Autrement dit, leur rémunération peut varier d’une année sur l’autre et celui (ou celle) qui veut récupérer ses fonds à date impérative devra s’en tenir éloigné(e) ! Mais le risque que présentent ces placements tient essentiellement selon moi au peu d’information - ou de formation – de l’épargnant qui se lance dans la bourse « en suivant les conseils de son voisin », sans chercher à comprendre ou à maîtriser son sujet.L’ignorance et la crédulité créent bien plus de dégâts en matière boursière que les fluctuations du CAC 40 !

Existe-t-il des alternatives à ces deux types de placements qui permettent de conjuguer la sécurité et les gains ?

Les meilleurs antidotes au risque s’appellent information, formation, bon sens et méthodeEn prenant le temps de se former et de s’informer, en utilisant son bon sens, en adoptant une méthode – et en s’y tenant ! (la méthode du coût moyen rapporté par exemple pour les actions boursières), tout investissement « risqué » peut devenir un placement sans risqueNon que les circonstances soient différentes, mais parce que l’épargnant aura considérablement augmenté son seuil de connaissance et de maîtrise. Comme le marin aguerri pour qui un voyage au long court présente le même degré de risque que la régate de quelques miles pour le navigateur du dimanche !
Attention néanmoins aux « placements miracles » où l’on gagne 10 à 20% par mois sans rien faire ! Aussi fort que puisse parler l’envie d’une « bonne affaire », votre bon sens devrait vous en éloigner très vite : gagner de l’argent « sans risque » parce que l’on sait ce que l’on fait, aucun problème. Gagner de l’argent « sans rien faire » et à des taux de rémunération jamais rencontrés par ailleurs, en aucun cas… Mauvaise nouvelle : les placements miracles n’existent pas ! Les investissements servant 10% de rémunération en moyenne chaque année, si !
Le premier d’entre eux s’appelle la bourse.

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