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Guillaume Cairou – Club des entrepreneurs : "Les cadres nous disent massivement leur mal-être dans l'entreprise"
©Didaxis

L'interview Atlantico Business

Selon un sondage du Club des Entrepreneurs, les cadres ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail au sein de l’entreprise : ils sont 69% à se dire "stressé au travail" et 51% à estimer que leur entreprise "ne respecte pas l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle". Enfin, l'ambiance s’est dégradée au cours des six derniers mois pour 78% d’entre eux. Pour Guillaume Cairou, Président du Club des Entrepreneurs et PDG du groupe Didaxis, ces mauvais résultats doivent être interprétés comme une alerte dont les solutions pourraient se trouver chez nos voisins européens.

Atlantico Business :  Stress, bruit, ambiance dégradée... Comment expliquer que les résultats de ce sondage soient aussi mauvais ?

Les résultats de cette étude sont stupéfiants parce qu'ils sont aussi mauvais que nets. Les cadres nous disent massivement leur mal-être dans l'entreprise. Ces résultats sont à mettre en parallèle avec leur volonté grandissante d'être davantage associés à la vie de l'entreprise. Ce stress va d'ailleurs de paire avec leur envie de créer, d'être leur propre patron. Mais, vous savez, pour la plupart des cadres interrogés le stress naît du fait qu'ils sont noyés sous les messages électroniques et les adresses de sites à visiter, aux coups de téléphone incessants et aux réunions improvisées. Ces cadres n'arrivent pas au fond à résister au sentiment d'urgence dicté par l'Internet et par les entreprises pour résister aux effets de la crise. C'est comme si toutes ces mutations faisaient naître une crise des cadres dans l'entreprise. Il est intéressant de mettre en perspective ces résultats les uns par rapport aux autres, parce qu'un cadre stressé, c'est aussi et surtout un cadre que le bruit de son espace de travail dérange en l'empêchant de boucler un dossier ou qui passe son temps dans des réunions qu'il juge inutiles, majoritairement parce qu'elles ne sont pas suffisamment préparées à l'avance et structurées.


Les pouvoirs publics doivent-ils encadrer cela ?


Je suis vigoureusement contre toute forme de "surlégislation" qui est une tendance de ces dernières années qui a beaucoup nuit à la fois à notre compétitivité et au climat social. J'ai d'ailleurs soutenu la démarche de simplification prônée par le président de la République. Le mille feuilles de normes en vigueur en France est insupportable. Quand on entend les cadres se plaindre d'être stressés, chacun de nous se demande naturellement quelle est la part de la réalité. Or, cette enquête démontre que le stress poussé à ce niveau est une anomalie chez les cadres qui sont habitués à être mis sous tension. Ces cadres se déclarent stressés parce que cette tension, ils la jugent excessive et destructrice. Elle nuit à leurs résultats au quotidien. Le stress des cadres ne résulte pas seulement de facteurs traditionnels comme la menace du chômage ou la pression concurrentielle qui pèsent sur tous les salariés.


Cela signifie-t-il que l’entreprise d'aujourd’hui doit revoir son mode de fonctionnement ?


Les cadres interrogés se disent victimes d'une pression permanente (surcharge d'activité, course à la performance, environnement de travail inadapté ou trop bruyant...). Si l'individualisation des politiques salariales convient à une majorité de cadres, les critères d'évaluation retenus sont majoritairement jugés flous et peu transparents par les cadres interrogés qui s'estiment globalement mal managés. Les cadres aimeraient davantage de liberté dans l'aménagement de leurs contraintes agenda et les moyens à mettre en œuvre pour arriver aux résultats fixés par leurs objectifs annuels. L'étranger inspire beaucoup les envies des cadres français. Salles de jeux, espaces de sport, jardins partagés, mise à disposition de paniers bio, "isoloirs", conciergerie privée, halte garderie... Dans ce domaine, les entreprises françaises ont pourtant fait un grand pas en avant pour tenter de déstresser leurs cadres.

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