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Euro 2012 : Pourquoi la France va battre l’Ukraine
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La pression monte

France - Ukraine, loin d'un match de routine, pourrait être LA confrontation à ne pas louper pour les Bleus. S'ils ont un certain nombre d'avantages sur les Ukrainiens, ils ont aussi un besoin vital de marquer des points.

Philippe David

Philippe David

Philippe David est cadre dirigeant, travaillant à l'international.

Il a écrit trois livres politiques : "Il va falloir tout reconstruire", ouvrage qui expliquait le pourquoi du 21 avril,  "Journal intime d'une année de rupture", sorti en 2009 aux éditions de l'Ixcéa, qui retrace les deux premières années de présidence Sarkozy et  "De la rupture aux impostures", Editions du Banc d'Arguin (9 avril 2012). 

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En cette période de baccalauréat, si on comparait la phase de poules de l’Euro à une dissertation, on pourrait dire que le match face à l’Angleterre de lundi (1-1) était l’introduction tandis que celui de ce soir face à l’Ukraine sera le développement et que la Suède sera la conclusion mardi prochain. En voyant les choses de manière plus gourmande, on pourrait parler d’entrée pour le match contre l’Angleterre et de plat de résistance pour le match de ce soir tandis que les suédois seraient, on l’espère, un succulent dessert.

En fait le match de ce soir sera un peu des deux : Le développement après une assez bonne introduction et le plat de résistance après une entrée mi-figue mi-raisin, c'est-à-dire bonne dans la manière mais décevante pour le résultat. Ce qui est sur, c’est que comme dans une dissertation, le développement sera la partie essentielle et que, comme dans un bon repas, le plat de résistance est le plus important.

Ce match est en effet, sur le papier, le plus difficile pour l’équipe de France. Parce qu’elle va jouer à l’extérieur avec tout ce que cela comporte (ambiance, arbitrage) et parce que, du fait des résultats du premier match, un match nul serait une meilleure opération pour l’Ukraine que pour la France. Inutile de dire que les phases finales où l’équipe de France a joué le pays organisateur en phase de poule ne sont pas très encourageantes avec trois éliminations (Argentine 1978, Suède 1992 et Afrique du Sud 2010) pour une qualification (Pays-Bas 2000) et trois défaites pour un match nul (la défaite face aux Pays-Bas en 2000 étant à relativiser car les français étaient déjà qualifiés et avaient mis l’équipe B).

Alors quid de ce soir ? Deux scenarii sont possibles côté ukrainien : attendre les Français qui ont plus besoin de points qu’eux et tenter de placer un contre avec, comme flèche empoisonnée, Andreï Chevtchenko (auteur d’un doublé contre la Suède malgré ses 35 ans) ou jouer leur jeu, un jeu technique basé sur l’attaque et la vitesse dans un combat qui pourrait alors être superbe. 

Si on part de la personnalité du sélectionneur, Oleg Blokhine, et du leader de l’équipe, Chevchenko, la défensive n’a pas sa place du côté de l’équipe d’Ukraine. Les deux ballons d’or ukrainiens de l’histoire (même si Blokhine a gagné le sien avec la nationalité soviétique) ont toujours été des joueurs offensifs, rapides, techniques et adeptes du beau jeu. De plus, même si « Supercheva », comme on le surnomme de l’autre côté des Alpes, a longtemps joué en Italie, patrie de la tactique et du « catenaccio », la très physique défense ukrainienne n’est pas le point fort de l’équipe et pourrait plier face aux accélérations des petits gabarits français.

Le second point qui laisse envisager le fait que l’Ukraine ne jouera pas pour ne pas perdre est qu’elle va jouer, comme d’habitude, en 4-4-2 tandis que la France va jouer, comme d’habitude elle aussi, en 4-5-1. Dans ce contexte, et en imaginant que les français vont jouer haut comme face à l’Angleterre, il sera difficile pour les Ukrainiens de mener pendant 90 minutes une bagarre de milieux où ils seront en infériorité  numérique en attendant un éventuel contre mené par des attaquants de 33 et 35 ans (âges de Voronine et Chevtchenko).

Pour ces deux raisons, l’Ukraine devrait jouer son vrai jeu, ce qui devrait ouvrir des espaces aux français et nous réserver un beau spectacle.


Saint-Etienne/Dynamo Kiev 1976

Pour les gens de ma génération, les duels franco-ukrainiens se résument avant tout à un match : l’inoubliable quart de finale qui avait opposé Saint-Etienne au Dinamo de Kiev en 1976. Battus 2-0 au match aller, les Ukrainiens avaient eu le ballon pour tuer tout enjeu au match retour à Geoffroy Guichard mais un joueur ukrainien auteur d’une superbe percée de plus de cinquante mètres voulut faire le dribble de trop et Saint-Etienne se relança sur le contre avant d’arracher la prolongation cinq minutes plus tard sur un coup franc de Jean-Michel Larqué. Ce joueur ukrainien s’appelait Oleg Blokhine, le même qui est aujourd'hui aux manettes de la sélection jaune et bleue. Ce soir là, les champions d'URSS avaient voulu gérer le résultat du match aller mais, n'étant pas naturellement des joueurs défensifs, un contre, un coup de pied arrêté et un but sorti des tripes de Patrick Revelli et Dominique Rocheteau avaient eu raison d'eux. Ce match est certainement encore dans la mémoire du mythique ailier gauche qui aura certainement à coeur de ne par renouveler la même erreur qui leur coûta la qualification avec une défaite 3-0.

Si ce soir le spectacle pouvait être aussi beau que ce soir de printemps avec le même résultat à la clef, nous serons 65 millions à applaudir des deux mains.

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