Et si le secret du bonheur était beaucoup plus simple que vous le croyez<!-- --> | Atlantico.fr
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Dormir dans des draps frais. C'est la réponse qui arrive en tête d'un sondage sur ce qui rend heureux.
Dormir dans des draps frais. C'est la réponse qui arrive en tête d'un sondage sur ce qui rend heureux.
©Flickr

Petits riens

Dormir dans des draps frais. C'est la réponse qui arrive en tête d'un sondage sur ce qui rend heureux. S'il en faut peu pour être heureux, il semblerait que ces petits riens se fassent rare.

Ilona Boniwell

Ilona Boniwell est spécialisée en psychologie positive. Elle enseigne à l'Ecole Centrale Paris ainsi qu'à HEC. Elle est notamment l'auteur de Introduction à la Psychologie positive (Payot, 2012) ou encore The Oxford Handbook of Happiness (Paperback, 2014)

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Atlantico : Selon un classement réalisé par la British United Provident Association sur ce qui nous fait nous sentir bien, dormir dans des draps frais arrive en 1ère position. Qu'est-ce que cela dit de la notion de bien-être dans notre société ?

Ilona Boniwell : Cette étude prend la notion de bonheur au sens de "plaisir". C'est ce que l'on appelle le bonheur hédonique. Parallèlement à ce bonheur hédonique, on trouve un bonheur eudonique, c'est-à-dire un  bonheur associé à la notion de défis, à la façon dont on se dépasse. Ce classement fait référence à des petits plaisirs simples qui ne coûtent rien. C'est une forme de bonheur quotidien très importante. Néanmoins, en quinzième position du classement, on trouve le développement personnel qui relève davantage du bonheur eudonique. 

On se rend compte que le vrai bonheur ne coûte pas grand-chose. Si on veut se sentir bien de façon  hédonique, on apprécie simplement le moment, on fait un geste pour quelqu'un. Il faut prendre du temps pour soi. Cela ne veut pas nécessairement dire que l'on est davantage porté sur l'hédonique. La question du classement était en quelque sorte biaisée car elle portait sur ce qui fait plaisir aux gens. A contrario, le stress, l'angoisse, le manque de temps, la peur de l'insécurité, la dépression pour certaines personnes peuvent les empêcher de se sentir bien.

La notion de bonheur a-t-elle évolué à travers le temps ? 

Aujourd'hui le bonheur est devenu beaucoup plus complexe. Le bonheur c'est une multitude de choses. Le bonheur hédonique est beaucoup axé sur les émotions mais le bonheur eudonique est cognitif. 

La question de l'eudonique est de savoir si l'on parvient à atteindre des objectifs, c'est la question du sens, notamment du sens dans son travail. La question du sens dans le travail a été soulevée il y a 10 ans de cela par la recherche mais dans les consciences publiques, cette notion n'est pas encore tout à fait installée. Pour les consciences françaises, c'est d'ailleurs assez nouveaux.

De nouveaux travaux ont également été réalisés sur l'attention notamment par l'économiste Paul Dolan. Il explique pourquoi on est heureux au début de son mariage et les raisons pour lesquelles on se lasse au bout de deux ans. Au début, on est heureux parce que l'on consacre beaucoup d'attention à son partenaire. Puis on s'habitue et on ne se concentre plus sur les mêmes choses. Et quand on ne se concentre plus sur une chose cette dernière ne peut plus faire notre bonheur.  

Dans le niveau de bonheur eudonique, il y également un rôle joué par notre niveau d'implication. Le fait de s'impliquer procure également du bonheur. Et pour avoir plus de bonheur eudonique, il fait augmenter les challenges et non pas les diminuer.

Toujours selon le même classement, les personnes de plus de 50 ans sont plus nombreuses à ressentir des moments de bien-être au quotidien. Le bonheur a-t-il un âge ?

Je dirais que oui car cet élément se retrouve dans toutes les études. Les moments de vie où nous sommes les plus heureux sont l'enfance et après 45 ans. Cela car on apprécie davantage les petites choses et on en attend moins de notre vie. A 50 ans on comprend qu'un travail ne changera pas grand-chose, qu'il faut apprécier les petites choses, le soleil, sa famille. On prend conscience que si l'on ne prend pas le temps maintenant, un jour ce ne sera plus possible.

On ressent davantage les émotions positives et avec une certaine sérénité. Mais certaines personne sont et restent plus eudoniques et  préfèrent donc les activités eudoniques comme les travaux scientifiques difficiles à comprendre. Les eudoniques sont plus ouverts à différentes activités mais ils peuvent parfois avoir tendance à oublier d'apprécier les choses.

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