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Et maintenant...les cyclones : qu’est-ce que les conditions climatiques de ce début de mois d’août laissent présager de la saison des ouragans qui s’annonce ?
©Capture d'écran

Déréglement

L'été 2018 a été particulièrement chaud et ce, pas uniquement en France. Après les feux de forêts de cet été, les météorologues s'attendent-ils à des ouragans, notamment sur les côtes caribéennes et américaines, alors que leur "saison" approche ?

Frédéric  Decker

Frédéric Decker

Météorologue - Climatologue à MeteoNews et Lameteo.org

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Atlantico : Après la période des canicules et des feux de forêts, les mois d'août et septembre correspondent à la saison des ouragans qui frappent régulièrement les côtes caribéennes et américaines. Au regard des informations disponibles et du contexte météorologique actuel, comment peut-on anticiper cette saison des ouragans 2018 ?

Frédéric Decker : La saison cyclonique dans l’Atlantique Nord a débuté fin mai, avec la tempête tropicale Alberto qui a traversé le Golfe du Mexique avant de s’échouer sur l’ouest de la Floride. Un phénomène assez précoce, mais assez faible. En juillet, seuls deux phénomènes se sont développés, atteignant temporairement le stade de cyclone tropical : Beryl, puis Chris. Seul Beryl a eu quelques effets sur Haïti et la République dominicaine avec fortes pluies et vent, mais heureusement au stade de tempête tropicale « seulement ».

La saison 2018 s’annonce plutôt calme. Le nombre de phénomènes baptisés a 75% de chances de rester proche ou sous le chiffre habituel qui est de 12, dont 6 cyclones, dont 3 cyclones majeurs.

Le retour envisagé du phénomène El Nino pourrait en effet quelque peu annihiler la production de cyclones cette année. A cela s’ajoute une température de l’eau très classique entre l’équateur  et le Golfe du Mexique, moins chaude que ces dernières années.

D’autre part, les nombreuses tempêtes de sable dans le Sahara envoient de nombreuses particules dans la haute atmosphère, au-dessus de l’Atlantique équatorial et tropical, formant une sorte d’écran qui réduit partiellement le rayonnement solaire, et qui empêche donc les eaux de surface de surchauffer.

Une saison donc classique voire faiblarde côté cyclones dans l’Atlantique Nord.

Quelles sont les phénomènes à observer en ce début de mois d'août, et quelles sont les zones qui méritent d'être surveillées pour identifier la naissance de ces ouragans ?

Il faut surveiller les puissants orages qui se développent sur l’ouest de l’Afrique équatoriale, se déplaçant ensuite vers l’océan, portés par l’alizé. Ils peuvent dégénérer en dépressions tropicales, puis tempêtes tropicales et cyclones lorsque toutes les conditions sont réunies. Ce qui ne sera pas trop le cas ces prochaines semaines. Les tempêtes sahariennes devront se calmer pour permettre à ces phénomènes de se développer.

A surveiller aussi l’état de l’alizé entre l’ouest de l’Afrique et les Caraïbes, assez faible ces derniers temps, ne favorisant par la formation et le déplacement des cyclones.

Quelles sont les conditions nécessaires, depuis la naissance de l'ouragan, à son amplification ? Ces conditions pourraient-elles être réunies pour cette saison ? 

Il faut obligatoirement une très grande étendue d’eau océanique à plus de 26 degrés sur au moins 50 mètres de profondeur. Evidemment, plus l’eau est chaude et sur une épaisseur importante, plus elle peut fournir d’énergie à l’atmosphère pour permettre le développement des cyclones.

Cette année, les conditions sont loin d’être idéales pour le moment pour le développement des phénomènes tropicaux. Bien sûr, cela peut évoluer, la saison se poursuivant jusqu’au 30 novembre. Il y aura bien quelques phénomènes ces prochains mois, mais sans doute pas plus de 9 phénomène baptisés (à partir de dépression tropicales), et pas plus de 4 ou 5 cyclones d’ici novembre.

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