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Et la vie politique bascula lentement mais certainement vers une nouvelle ère
©Reuters

Une France à trois têtes

Nicolas Sarkozy prend la première place de cette nouvelle ère grâce à ce premier tour des départementales 2015.

Anita Hausser

Anita Hausser

Anita Hausser, journaliste, est éditorialiste à Atlantico, et offre à ses lecteurs un décryptage des coulisses de la politique française et internationale. Elle a notamment publié Sarkozy, itinéraire d'une ambition (Editions l'Archipel, 2003). Elle a également réalisé les documentaires Femme députée, un homme comme les autres ? (2014) et Bruno Le Maire, l'Affranchi (2015). 

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Nicolas Sarkozy qui voit les conditions d'un basculement réunies, Manuel Valls qui se félicite d'avoir empêché le Front National d'être en tête de ce premier tour, et Marine Le Pen qui se félicite "d'un vote massif" mais rate la première marche du podium, ce premier tour des départementales 2015 marque le début d'une nouvelle ère politique, celle du tripartisme en France. S'agit-il d'un épiphénomène, ou s'installera-t-il durablement ? Tout va dépendre du rapport de force que l'UMP entre l'UMP et le Front National, autrement dit l'UMP arrivera-t-elle à bloquer l'ascension du FN ? Pour l'heure, en ce lendemain de premier tour, tout le monde a des motifs de " se féliciter", mais qui va gagner à terme ? 

Nicolas Sarkozy, parce qu'il a pris la tête de la campagne de l'UMP et que la victoire de l'alliance UMP-UDI arrivée en tête de ce scrutin,  lui permet de prendre une longueur d'avance sur ses rivaux pour les primaires ?

Marine Le Pen, parce que le Front National partait de "zéro implantation départementale" et obtient près de 26% des voix, (améliorant de deux points son score aux européennes), et réalise une entrée spectaculaire dans certaines assemblées départementales dont l'Aisne, la Seine-et-Marne, le Vaucluse, le Var ? Mais Marine Le Pen découvre aussi à cette occasion qu'une trajectoire politique, fut-elle ascendante, n'est pas linéaire? Elle ne peut plus se targuer d'être à la tête du premier parti de France, et a trouvé des adversaires coriaces sur sa route.

Manuel Valls en fait partie. Le Premier Ministre veut croire que, grâce à son "engagement personnel", le Front National n’est pas devenu "la première formation politique de France". Il pense surtout que son implication dans la campagne a remobilisé l'électorat socialiste et permis au  PS de ne pas subir la déroute redoutée. Manuel Valls a un autre motif de satisfaction (qu'il n'a pas explicité) : en se mettant en avant dans cette campagne,  il protège François Hollande . Si le Premier Ministre a surtout voulu voir que le " total des voix de gauche atteint ce soir l’équivalent de celles de la droite", il a  délibérément ignoré le score du bloc Rouge-Vert réalisé par l'alliance Front de Gauche Ecologistes, qui s'oppose à la politique du gouvernement, le privant  souvent de majorité à l'Assemblée. On étudiera attentivement les reports de voix dans les cantons où la victoire des candidats du PS dépend de celles de l'Extrême-Gauche. Mais, au second tour on sera surtout attentif au comportement des électeurs UMP, là où  seule la Gauche reste en lice face au Front National.

Nicolas Sarkozy, convaincu que sa campagne brocardant le" FNPS" a été payante,  n'a pas attendu la réunion du Bureau Politique pour édicter la règle du second tour : fidèle à la stratégie du ni-ni qui avait semé la zizanie à l'UMP lors de la partielle du Doubs, Nicolas Sarkozy, a rappelé la règle : ne voter "ni pour l'extrême droite avec qui nous n'avons rien en commun, ni pour les candidats socialistes dont nous combattons la politique". Une stratégie que les Centristes de l'UDI contestent .

Alain Juppé qui était partisan d'un Front Républicain s'est, dans un premier temps, contenté de noter que " l'union de la droite et du centre est le meilleur barrage au Front National", mais ce lundi matin, il rappelle :" Chacun connaît ma position qui n’a pas varié : pour moi, la priorité est de faire barrage au FN et de poursuivre le travail de pédagogie que nous avons commencé pour convaincre les électeurs de bonne foi des incohérences et des dangers de son programme.")

Encore plus lapidaire, François Fillon  a déclaré dans un communiqué que "pour ce second tour, la mobilisation doit s’amplifier" et que "l'UMP doit maintenant convaincre une grande majorité de Français de se rassembler derrière ses candidats pour que leurs départements soient gérés sérieusement. Ainsi sera franchie une nouvelle étape de l’alternance à laquelle aspire plus que jamais nos concitoyens."

"L’alternance est en marche et rien ne l’arrêtera !" a déclaré de son coté Nicolas Sarkozy. Il sait de quoi il parle. Les cantonales de 2011 qui suivaient des municipales difficiles et des régionales perdues pour l'UMP en 2010, avaient été l'avant dernier test électoral (précédant les sénatoriales de septembre 2011 qui avaient vu le Sénat basculer à gauche), avant la présidentielle victorieuse de François Hollande. L'histoire va-t-elle se répéter ? Avec quels acteurs ?  

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