Entretien d'embauche : petits conseils pour répondre aux questions pièges<!-- --> | Atlantico.fr
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Le rôle du recruteur est de s'assurer qu'il va pouvoir faire une proposition de contrat à un futur collaborateur motivé, capable de s'intégrer dans une organisation et de répondre aux exigences du poste.
Le rôle du recruteur est de s'assurer qu'il va pouvoir faire une proposition de contrat à un futur collaborateur motivé, capable de s'intégrer dans une organisation et de répondre aux exigences du poste.
©Flickr/Victor1558

Exigences

Les questions qui pourraient paraitre "piège" sont là pour tester le candidat par rapport aux missions proposées, à son aptitude à s'adapter à une équipe et une entreprise.

Caroline Diard

Caroline Diard

Caroline Diard est professeur associé au département Droit des Affaires et Ressources Humaines à la Toulouse Business School.

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Atlantico : Quelles sont les principales questions pièges posées en entretien d’embauche ?

Caroline Diard : Je ne suis pas persuadée qu'il soit d'emblée pertinent d'évoquer des questions "pièges". Il a longtemps été d'usage effectivement de mobiliser des questions censées déstabiliser les candidats pour tester leurs capacités d'adaptation et de gestion du stress. 

Actuellement, la demande et l'offre sont inversées...Il y a pénurie de talents dans tous les domaines et les recruteurs doivent certes sélectionner mais aussi attirer mais surtout séduire les candidats.

Les questions qui consistent à pousser les candidats dans leurs retranchements ne sont pas opportunes. Le rôle du recruteur est de s'assurer qu'il va pouvoir faire une proposition de contrat à un futur collaborateur motivé, capable de s'intégrer dans une organisation et de répondre aux exigences du poste.

Il s'agit non pas de "pièger" le candidat mais d'être certain qu'il n'y aura pas d'erreur de "casting", à savoir que le candidat correspond au profil du poste, aux exigences de l'entreprise mais aussi aux contraintes de l'équipe. Il faut évaluer au-delà du savoir, un savoir-faire et savoir-être.

Pourquoi les recruteurs posent-ils ce genre de questions ?

Les questions qui pourraient paraitre "piège" sont donc uniquement là pour tester le candidat par rapport aux missions proposées, à son aptitude à s'adapter à une équipe et une entreprise. Ces questions concernent : des mises en situation (questionner le candidat sur une mission qu'il pourrait proposer en relation avec le poste), les questions de projection (comment envisagez vous notre projet Y dans 2 ans ? L'évolution de nos concurrents ? Quel poste aimeriez-vous occuper d'ici 5 ans ?); des questions pour comprendre les éventuelles "ruptures" dans un parcours qui paraîtrait atypique ou peu cohérent (changements d'entreprise, périodes non travaillées, reconversion).

Comment les salariés peuvent-ils se préparer en amont pour y répondre ?

Il faut envisager un entretien comme un exercice imposé, à maîtriser, un jeu de rôle. Les candidats peuvent s'entraîner à décrire leur parcours, expliquer les points de rupture, justifier leurs choix, montrer qu'ils ont réfléchi à leur parcours et surtout qu'ils ont compris les exigences du poste. Le premier entretien est toujours déstabilisant mais après avoir effectué plusieurs entretiens, les candidats auront appris : les questions types, l'attitude à adopter, la mise en condition préalable.

Lors de l’entretien, quelles sont les stratégies que peut adopter un salarié pour ne pas se laisser surprendre ?

Il est indispensable avant l'entretien d'avoir compris les demandes liées au poste et de connaître l'environnement de l'entreprise. Il est très aisé d'avoir des informations sur le site web de l'entreprise mais aussi des informations sur des site qui évaluent les employeurs. 

 Dans quelle mesure les prétentions salariales reviennent-elles souvent sur la table lors d’un entretien d’embauche ? 

Il est impératif d'évoquer la rémunération dès l'entretien pour éviter tout malentendu ou frustration ensuite. Des promesses fausses, non tenues dans un process de recrutement, concourent à une forme de rupture du contrat psychologique (contrat tacite, informel, qui correspond aux attentes et promesses réciproques entre collaborateur et employeur). La rémunération sera négociée avant la proposition formelle (promesse d'embauche, proposition de contrat de travail) afin d'éviter toute mauvaise surprise.

Il n’est pas facile de trouver la bonne manière de répondre à la question : « Quelles sont vos prétentions salariales ? » Quelles sont les stratégies à adopter pour y répondre ?

En matière de négociation, le premier qui annonce un prix a perdu ! Il est donc très risqué d'annoncer un salaire pour un candidat...

L'idéal est d'avoir en amont consulté les grilles conventionnelles (disponibles sur légifrance pour toutes les branches d'activité); les études de salaires éditées par l'APEC, le guide des salaires des éditions législatives). Il est important de se présenter devant le recruteur avec une bonne vision de la fourchette prévisible pour le poste proposé. Le candidat peut aussi s'appuyer sur d'autres entreprises avec lesquelles il a échangé en entretien et avec lesquelles le salaire a été évoqué.

A noter que la plupart des annonces précisent désormais le salaire ou au moins une fourchette. Cette précision dès l'offre d'emploi publiée est en fait une exigence des candidats qui indiquent majoritairement ne pas répondre aux annonces sans salaire !

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