Défilés du 1er mai : les syndicats ont de nouveaux concurrents<!-- --> | Atlantico.fr
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Marine Le Pen et le FN sont un concurrent de poids pour les syndicalistes
Marine Le Pen et le FN sont un concurrent de poids pour les syndicalistes
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Travailleurs de tous les pays...

Alors que la défiance vis-à-vis des syndicats touche un Français sur trois, les salariés pourraient bien se retrouver dans d'autres organisations. A commencer par le Front national.

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe est le fondateur du cabinet Parménide et président de Triapalio. Il est l'auteur de Faut-il quitter la France ? (Jacob-Duvernet, avril 2012). Son site : www.eric-verhaeghe.fr Il vient de créer un nouveau site : www.lecourrierdesstrateges.fr
 

Diplômé de l'Ena (promotion Copernic) et titulaire d'une maîtrise de philosophie et d'un Dea d'histoire à l'université Paris-I, il est né à Liège en 1968.

 

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Le défilé du 1er mai est plus que jamais marqué par les divisions syndicales. Entre affaires nauséabondes comme celles qui ont marqué la CGT, désillusion des militants vis-à-vis de lignes jugées parfois trop politiciennes ou partisanes, sentiment d’incompréhension de la base ou peur de perdre son emploi, le syndicalisme français est en crise. Celle-ci s’explique notamment par l’émergence de concurrents directs qui entament le monopole des syndicats représentatifs.

La concurrence du Front National

Au cœur du malaise syndical, la concurrence du Front National fait des ravages. Sur le plan "démographique" d’abord.  Avec 4 millions de suffrages exprimés aux élections prud’homales et 2 millions aux élections de la fonction publique, les syndicats rassemblent en effet à peine plus de fois, toutes organisations confondues, que le Front National aux élections politiques. Autant dire que la légitimité syndicale à représenter la classe ouvrière est fortement battue en brèche.

Sur le plan "politique" ensuite. Le Front National est fortement rejeté par la classe politique et par l’establishment français. Grâce à ce rejet, il parvient à incarner une force indépendante et libre. Les syndicats sont au contraire compromis dans des logiques de gestion et dans des stratégies compliquées de relation avec les pouvoirs publics. 

Enfin, les exclusions pratiquées dans certaines organisations syndicales contre les militants du Front National achèvent de camper celui-ci dans un rôe de concurrent difficile à gérer.

La concurrence du syndicalisme d’action

Depuis plusieurs années, des formes nouvelles de syndicalisme apparaissent. Parmi celles-ci, le CLIC –P, intersyndicale du commerce parisien, a demontré son efficacité malgré l’agressivité des fédérations et des confédérations nationales. En particulier, le CLIC-P a obtenu sans un jour de grève (mais avec des actions en justice) la fermeture des magasins parisiens après 21 heures, notamment sur les Champs-Elysées. 

Face à cette logique d’action ponctuelle, sans espérance d’un grand soir fondé sur le mouvement social (dont le 1er mai est le symbole), les logiques de confrontation ou d’action collective des confédérations traditionnelles paraissent complètement obsolètes.

La concurrence des associations et des coordinations

Le mouvement des intermittents du spectacle, en partie organisé par une coordination d’allocataires concernés par la réforme a là encore montré la supériorité d’action de ces formes nouvelles de mouvement social. Loin des fédérations plus ou moins liées au pouvoir politique, les coordinations rassemblent des activistes déterminés à en découdre. A certains égards, la logique des coordinations ressemble d’ailleurs à celle des syndicats catégoriels comme le syndicat des pilotes d’Air France.

Il est trop tôt pour savoir si le syndicalisme traditionnel est mort. En revanche, il a dû à répondre à la concurrence de ces nouvelles formes de combat.

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