Charge mentale et charge tout court : les biologistes découvrent que les mères orques continuer à s’occuper de leur fils, même adultes<!-- --> | Atlantico.fr
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Les biologistes découvrent que les mères orques continuer à s’occuper de leur fils, même adultes.
Les biologistes découvrent que les mères orques continuer à s’occuper de leur fils, même adultes.
©OLIVIER MORIN / AFP

La vie des animaux

Dans une étude, des chercheurs se sont intéressés aux coûts pour les mères orques de prendre soin de leur progéniture et notamment de leur progéniture mâle.

Emeline Pettex

Emeline Pettex

Emeline Pettex est chercheuse en écologie marine à La Rochelle Université, au sein de la startup Cohabys (ADERA). Elle étudie la grande faune marine et s’intéresse aux impacts des activités humaines en mer. Ses travaux contribuent à évaluer et à réduire les effets potentiels de la construction de parcs éoliens offshore sur les mammifères marins.

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Atlantico : Dans une étude, des chercheurs se sont intéressés aux coûts pour les mères orques de prendre soin de leur progéniture et notamment de leur progéniture mâle. Quelles sont les principales observations de cette étude ?

Emeline Pettex : Dans cette population résidente, avec des contraintes alimentaires particulières, le fait d’avoir des bébés mâles peut avoir des conséquences différentes que dans une population nomade. Lorsqu’une femme orque a un fils, elle va lui apporter des soins parentaux et cela va devenir de l’investissement parental. Elle aide ce fils pour l’alimentation, mais contrairement à ce que l’on voit d’habitude, on constate dans cette étude que cela perdure dans le temps.

Nous ne faisons pas le même constat chez les femelles...

En effet, pour ces orques, il y a plus de difficultés qui se présentent lorsqu’elles ont des filles qui deviennent mères, avec une sorte de compétition qui s’installe, les femelles se reproduisant à l’intérieur du groupe. Pour les fils, c’est différent, car ils peuvent se reproduire avec une femelle d’autres groupes.

Pourquoi observe-t-on ce phénomène chez les jeunes orques mâles ? Pourquoi demeurent-ils si dépendant de leurs mères ?

C’est assez flou pour le moment sur les raisons qui poussent à ces mères à aider autant leurs fils. On peut penser que le mâle dont il est question, à cause de sa corpulence, va difficilement se mouvoir et aura donc besoin d’aide pour s’alimenter.

Mais on sait aussi que l’évolution privilégie la survie aux fonctions reproductives. Or il y a sans doute un coût pour ces femelles d’un point de vue énergétique. La reproduction sera reportée lorsque les conditions de vie sont difficiles. Une femelle qui dépense trop d’énergie pour continuer à nourrir son fils adulte pourra difficilement avoir des petits à l’avenir. Quand une femelle a un mâle, la probabilité qu’elle ait un autre bébé baisse.

 « Il s'agit de la première preuve directe d'un investissement maternel à vie chez un animal itéropare révélant une stratégie d'histoire de vie jusqu'alors inconnue » explique l’étude. Qu’est-ce que cela va changer ?

Cela pose plein de questions. Chez les mammifères, il y a un temps où les femelles sont avec leurs petits, puis il y a ensuite un temps où l’indépendance s’installe. Or on observe dans cette étude que les orques présentent des liens sociaux et affectifs particuliers.

Un bémol tout de même : la population présente dans l’étude un peu plus de 70 orques, ce qui est tout de même assez peu pour généraliser à l’ensemble de la population mondiale d’orques. Mais cela est particulièrement intéressant pour la suite des recherches. 

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