Cette vérité poilue sur notre sens du toucher<!-- --> | Atlantico.fr
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Des chercheurs ont montré que les cellules des follicules pileux libèrent d'importants messagers chimiques en réponse à un léger contact avec la peau.
Des chercheurs ont montré que les cellules des follicules pileux libèrent d'importants messagers chimiques en réponse à un léger contact avec la peau.
©Patrick T. Fallon / AFP

Léger contact

Le toucher peut provoquer des réactions très différentes en fonction des personnes « touchées » et en fonction de la personne qui produit le contact.

Christophe de Jaeger

Christophe de Jaeger

Le docteur Christophe de Jaeger est chargé d’enseignement à la faculté de médecine de Paris, directeur de l’Institut de médecine et physiologie de la longévité (Paris), directeur de la Chaire de la longévité (John Naisbitt University – Belgrade), et président de la Société Française de Médecine et Physiologie de la Longévité.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment de "Bien vieillir sans médicaments" aux éditions du Cherche Midi, "Nous ne sommes plus faits pour vieillir"  chez Grasset, et "Longue vie", aux éditions Telemaque

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Atlantico : Des chercheurs ont montré que les cellules des follicules pileux libèrent d'importants messagers chimiques en réponse à un léger contact avec la peau. Comment expliquer ce mécanisme ?

Christophe de Jaeger : Le travail de Claire Higgins, professeur de bioingéniering au Imperial College de Londres, éclaire les mécanismes d’action d’un sens qui peut paraître secondaire pour certains : le toucher. Le toucher peut en effet provoquer des réactions très différentes en fonction des personnes « touchées » et en fonction de la personne qui produit le contact. Ces sensations vont de l’excitation à la répulsion. Ce sont d’ailleurs des réactions qui peuvent être incontrôlables.

A la base de cette réaction, on trouve le follicule pileux dont les cellules vont être stimulées par le mouvement des cheveux ou des poils provoqués par le contact. Cette stimulation va provoquer une sécrétion de deux hormones importantes : l’histamine et la sérotonine. On sait par ailleurs que la sérotonine a une grande importance dans la régulation de l’humeur.

Comment cela agit concrètement sur notre corps et notre humeur ?

La sérotonine en particulier est un neurotransmetteur important au niveau cérébral, car régulant l’humeur. Il existe une classe de médicaments que l’on appelle les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) et qui sont des anti dépresseurs couramment prescrits en pratique quotidienne par les médecins. La stimulation des follicules pileux en stimulant le relargage de sérotonine dans le cerveau va favoriser une amélioration de l’humeur. À condition, bien sûr, que la stimulation cutanée soit interprétée comme un acte chaleureux et non pas comme une agression.

A partir de ce constat, le niveau de pilosité a-t-il une influence ?

En fait, non. Ce n’est pas notre degré de pilosité qui définit notre sensibilité à l’autre. Ceci pour deux raisons : d’une part, peu de pilosité ne signifie pas absence de follicule pileux, mais simplement une atrophie des poils. Ils existent toujours, mais ils sont très fins et presque invisibles. D’autre part, il existe aussi au niveau de la peau des récepteurs sensitifs indépendants des follicules et qui peuvent être stimulés en dehors des follicules pileux. On peut donc ressentir toutes sortes de sensations agréables ou désagréables tout en étant à pilosité réduite, voire inexistante en apparence.

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