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Ces trois “petites” choses qui peuvent faire la différence face à la démence sénile
©JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP

Tous concernés

S'il n'existe toujours pas de traitement curatif contre la démence, il est toutefois possible de prévenir et de retarder sa progression.

Christophe de Jaeger

Christophe de Jaeger

Le docteur Christophe de Jaeger est chargé d’enseignement à la faculté de médecine de Paris, directeur de l’Institut de médecine et physiologie de la longévité (Paris), directeur de la Chaire de la longévité (John Naisbitt University – Belgrade), et président de la Société Française de Médecine et Physiologie de la Longévité.

Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, notamment de "Bien vieillir sans médicaments" aux éditions du Cherche Midi, "Nous ne sommes plus faits pour vieillir"  chez Grasset, et "Longue vie", aux éditions Telemaque

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Atlantico : Y a-t-il des manières de retarder les maladies dégénératives ?

Christophe de Jaeger : Il y a un certain nombre de comportements que l’on peut avoir au quotidien qui sont utiles au maintien ou au développement de nos capacités cérébrales. Il est évident que malheureusement, il ne s’agit pas de traiter une maladie, notamment neurodégénérative, mais de renforcer le cerveau afin qu’il soit moins fragile face à cette pathologie. Cela peut donc permettre de retarder l’émergence des symptômes d’une pathologie ou la ralentir ou encore la stabiliser si elle est déjà présente. 

Quel est le rôle des écrans ?

Regarder la télévision longtemps est un élément négatif pour le cerveau, car c’est une activité passive pendant laquelle le cerveau ne fait que recevoir une information, sans rien faire d’autre. Ce n’est pas la même chose pour tous les écrans. Quand on est sur un ordinateur et qu’on va rechercher des données, consulter des sites, trier des informations, cela a un effet bénéfique. En revanche, utiliser son téléphone pour consulter les réseaux sociaux et scroller c’est, là aussi, une activité passive ou notre cerveau va être passif. Tout ce qui favorise l’inaction du cerveau va favoriser sa dégradation. Le problème est que la consommation des écrans et notamment des réseaux sociaux chez les jeunes est très élevée et il faut redouter que leurs capacités cérébrales soient moins élevées. Cela peut-il favoriser l’apparition de maladies neurodégénératives ? On ne peut pas répondre aujourd’hui, car nous n’avons pas de recul. Mais c’est autant de temps qui ne sera pas utilisé pour développer les capacités cérébrales. Et passer du temps sur les écrans c’est aussi s’isoler, ce qui est soit est également très préjudiciable pour la stimulation de notre cerveau.

Fréquenter du monde est-il bon pour le cerveau ?

Oui. Les échanges entre individus sont de vrais facteurs de stimulation du cerveau. Entretenir une activité sociale est fondamental. Le cerveau ne demande qu’à être stimulé. Il faut s’échapper des écrans, aller vers les autres, s’intéresser à eux, leur poser des questions et s’intéresser à leurs réponses. 

Quid de l’exercice ?

Faire de l’exercice physique est souvent un conseil inattendu pour les patients, mais il peut avoir, dans certaines conditions, un effet positif. En particulier, le cardio-training, qui consiste à faire un exercice continu permettant d’augmenter la fréquence cardiaque, donc l’oxygénation et le débit cardiaque et, par-là, le débit sanguin cérébral et son oxygénation, mais pas que. Cela va favoriser l’augmentation de la synthèse des facteurs de croissance cérébraux, qui vont aider à créer de nouveaux contacts entre les celluleset augmenter la cinétique déplacement des cellules-souches cérébrales, donc une meilleure réparation. Cela implique néanmoins une action régulière : au moins une heure de cardio-training trois fois par semaine, au bon rythme. Un exercice physique régulier augmente aussi l’intelligence fluide, c’est-à-dire la capacité à résoudre certains problèmes. Le cerveau n’est pas au repos pendant que l’on fait de la course ou autre.


Continuer à apprendre est-il pertinent ?

La stimulation cognitive est évidemment très importante. Apprendre une langue, par exemple, peut être bénéfique. S’intéresser à une langue c’est s’intéresser à sa grammaire et son orthographe mais aussi à un pays, son histoire, sa géographie, sa politique. Faire des mots croisés ne va malheureusement rien faire apprendre, cela ne va faire que développer ou maintenir une aptitude spécifique mais qui ne va pas avoir de conséquences sur le reste. De la même manière qu’un agriculteur ne passerait sa charrue que dans un seul sillon laisserait le reste des terres en jachère, faire des mots croisés ne va pas pouvoir améliorer le fonctionnement du cerveau.


Peut-on cumuler ces conseils ?

Oui, tous ces éléments sont synergiques. Il ne faut pas faire que l’un ou l’autre, il faut faire une synthèse de tout cela. Chaque chose à son importance mais le tout est supérieur à la somme des parties. Il ne faut pas se limiter à un seul comportement.

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