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Ces gens qui font cloner leurs animaux domestiques
©MICHEL GANGNE / AFP

Nouvelle pratique

Depuis la "naissance" de la brebis Dolly en 1996, premier mammifère cloné de l'histoire à partir d'un noyau de cellule somatique, certains propriétaires d'animaux de compagnie souhaitent garder un souvenir impérissable de leur compagnon à quatre pattes

Laurent Alexandre

Laurent Alexandre

Chirurgien de formation, également diplômé de Science Po, d'Hec et de l'Ena, Laurent Alexandre a fondé dans les années 1990 le site d’information Doctissimo. Il le revend en 2008 et développe DNA Vision, entreprise spécialisée dans le séquençage ADN. Auteur de La mort de la mort paru en 2011, Laurent Alexandre est un expert des bouleversements que va connaître l'humanité grâce aux progrès de la biotechnologie. 

Vous pouvez suivre Laurent Alexandre sur son compe Twitter : @dr_l_alexandre

 
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Atlantico : En 1996, à sa naissance Dolly a fait la Une des médias du monde entier en devenant le premier animal cloné au monde. Plus de 25 ans après cette découverte scientifique majeure, le clonage est utilisé pour des animaux de compagnie. Comment cela est-il possible ?

Laurent Alexandre : Le clonage des animaux domestiques est un petit marché. Il est fait de façon non industriel notamment pour les chiens, mais on a peu d’informations étant donné le peu de publications de ces mêmes entreprises. Il s’agit d’un marché à petit échelle et il reste marginal pour des questions de coût et l’intérêt de la chose est limité. 

La technique utilisée est la même que pour Dolly, mais elle s’est améliorée car on a moins d’échec dans la réalisation du clonage. Pour réaliser cela, on sélectionne un utérus de chien pour être mère porteuse, comme pour une GPA pour les couples stériles et gay, et on utilise la technique de clonage avec des variantes de la manière dont on fabrique l’oeuf. 

Cela a-t-il réellement de l’intérêt de cloner son chien ? 

Les personnes faisant appel à ce type de service sont souvent sans enfants et ont un attachement maternel avec leur animal. Il s’agit d’individus plutôt âgés pour lesquels l’animal représente tout et ils ont l’illusion qu’ils retrouveront l’animal d’origine en le faisant cloner. Malheureusement, en faisant cela, ils récupéreront seulement une image de l’animal et non un double. 

Le clonage donne un animal relativement identique à celui que l’on a perdu, mais il n’a pas la même histoire donc le même attachement et la relation privilégiée avec ses maîtres. Si l’on faisait un clone d’un enfant, en dehors du fait qu’il serait plus jeune que l’enfant que l’on a cloné, il aurait les mêmes caractéristiques génétiques, mais pas le même vécu, pas les mêmes souvenirs ou les mêmes attachement aux parents. L’intérêt est donc limité.

Y a-t-il des problèmes que pourraient avoir les animaux clonés ? 

Il peut y avoir des problèmes de vieillissement avec les animaux clonés et de naissance prématurée. Sur le plan épigénomique, il y a parfois des modifications non souhaitées de l’embryon. Chez l’homme cela n’est pas acceptable car l’on pourrait avoir des enfants avec des maladies précoces liées au processus de clonage. En revanche, chez l’animal, ce n’est pas interdit.

Cela coûte-t-il cher ? 

La technique est chère, soit plusieurs milliers d’euros minimum, c’est donc un marché qui concerne les pays riches d’Asie et les États-Unis. En Europe c’est assez mal vu et aujourd’hui, l’Union est conservatrice sur le plan génétique qu’il s’agisse des chiens ou des individus. Nous ne sommes pas sur un marché d’expérimentation génétique. 

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