Ce complotisme, ces colères et ces passions qui plombent le monde arabo-musulman<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
Les manifestations pro-palestiniennes sont de plus en plus marquées par des débordements, notamment à Londres.
Les manifestations pro-palestiniennes sont de plus en plus marquées par des débordements, notamment à Londres.
©HENRY NICHOLLS / AFP

Rapport de force

Quelles que soient les faiblesses démocratiques et militaires d’Israël, le conflit déclenché par le Hamas illustre une nouvelle fois la difficulté du monde arabo-musulman à appréhender la réalité des rapports de force et des responsabilités respectives.

Farhad Khosrokhavar

Farhad Khosrokhavar

Farhad Khosrokhavar est directeur d'études à l'EHESS et chercheur au Centre d'analyse et d'intervention sociologiques (Cadis, EHESS-CNRS). Il a publié de nombreux ouvrages dont La Radicalisation (Maison des sciences de l'homme, 2014), Avoir vingt ans au pays des ayatollahs, avec Amir Nikpey (Robert Laffont, 2009), Quand Al-Qaïda parle : témoignages derrière les barreaux (Grasset, 2006), et L'Islam dans les prisons (Balland, 2004).

Voir la bio »
Sabrina Medjebeur

Sabrina Medjebeur

Sabrina Medjebeur est essayiste et sociologue. 

Voir la bio »

Atlantico : Les manifestations pro-palestiniennes sont de plus en plus marquées par des débordements, notamment à Londres et en Allemagne. Cela ne traduit-il pas l’incapacité à reconnaître et à affronter l’islamisme, l’antisémitisme et les valeurs anti-occidentales au sein des communautés musulmanes ? Les musulmans ne devraient-ils pas comprendre la différence entre le fait d’être fiers de leur culture, le fait de défendre malgré eux leurs oppresseurs, et la raison pour laquelle leur patrie d’origine est toujours en proie à des troubles ?

Farhad Khosrokhavar : Le problème se pose effectivement en ces termes mais la situation reste complexe. Parmi les personnes qui participent à ces mouvements de protestation et à ces manifestations figurent des gens d’extrême gauche qui n’ont aucun lien avec la religion. Cette frange de militants est motivée par l’anti-impérialisme et dans le cadre d’une dénonciation d’un pouvoir néo-colonial, selon la vision des manifestants au sujet des relations entre les Palestiniens et les Israéliens d’un côté et entre les Israéliens et les Etats occidentaux. Il y a un sentiment dans le monde arabo-musulman d’un deux poids deux mesures. La souffrance des Ukrainiens a suscité un élan de solidarité et de défense en Occident. Mais les Palestiniens qui souffrent ont l’impression d’être abandonnés et considèrent qu’ils vivent dans une prison à ciel ouvert. Ce ressenti transparaît dans les mouvements de soutien à la Palestine, notamment en France. La France et l’Allemagne étaient les deux seuls pays qui avaient préventivement interdit les manifestations pro-palestiniennes, juste après les attaques du Hamas en Israël. Cette interdiction de manifester est perçue comme faisant partie de ce deux poids deux mesures et de ce traitement défavorable qui serait infligé aux musulmans, aux soutiens de la cause palestinienne. Ce ressenti est en partie vrai et en partie distordu. Ce problème a une dimension islamique mais dépasse largement l’islam car il y a une communauté de vue sur un certain nombre de plans entre la gauche, l’extrême gauche et les manifestants pro-palestiniens. Quelqu’un comme Jean-Luc Mélenchon par exemple a une conception qui n’est pas très éloignée de l’anti-impérialisme d’un certain nombre de manifestants qui participent à ces rassemblements en faveur de la Palestine.

La question dépasse largement la religion en réalité. Beaucoup de ceux qui participent à ces manifestations n’ont pas de pratiques religieuses assidues.

Sabrina Medjebeur : Les gouvernements occidentaux ont parfaitement conscience de l’islamisme exponentiel dont les revendications identitaro-religieuses sont accélérationnistes. Malgré les dispositifs législatifs existant en Autriche par exemple avec l’interdiction des Frères musulmans dans le cadre de la loi antiterroriste adoptée au Parlement le 8 juillet 2021 ou bien en France avec la loi dite de lutte contre le séparatisme adoptée le 24 août 2021, les états occidentaux peinent à juguler non plus, l’entrisme, mais l’offensive islamiste sur son sol. Car il s’agit avant d’une idéologie à combattre et à sanctionner car elle est la rencontre entre un corpus d’idées articulées et de convictions que des individus adoptent et affirment. Et cette idéologie diluée partout en Occident se fonde sur une doctrine, une rhétorique, une casuistique, une géopolitique, une eschatologie, une vision du monde et une stratégie califale. Il faut se souvenir des propos de Joseph de Maistre : «  Une bataille est perdue parce que l’on croit l’avoir perdue ». Il est grand temps que l’autisme intellectuel des états occidentaux se mue en lucidité car l’objectif de cette guerre de civilisation aux frontières invisibles contre les « États impies » que nous sommes selon eux, est la fondation d’un califat islamique où l’ordre social et politique seront régis par la charia (même si c’est déjà le cas dans bon nombre de quartiers en Europe). Il y a, à mon sens, une différence fondamentale à opérer au sein de la communauté musulmane entre les dévots et les islamistes. Concernant les premiers, il s’agit  d’une  morale de l’intime, une pratique privée, une conviction qui concerne le salut de l’âme. Pour les seconds, il s’agit d’un normatif orienté vers un projet de société qui s’impose par la terreur intellectuelle et la barbarie. Mais quel qu’ils soient et où qu’ils soient, leur anthropologie s’articule toujours de la Oumma ( communauté de croyants) diluée dans le monde entier, pays dictatoriaux comme démocratiques, tous unis autour de la martyrologie des « Croisés et des Juifs » qui ont écrasé un peuple musulman sur Terre.

Le monde arabo-musulman ne devrait-il pas cesser de vivre dans ses fantasmes et renouer avec le réel au regard des massacres du Hamas et vis-à-vis de la politique israélienne à Gaza (avant le conflit face au Hamas) ?

Sabrina Medjebeur : Le monde arabo-musulman vit en effet dans le fantasme de « l’oppression israélienne » au détriment de « la cause palestinienne ». Cette cause initiée par Gamal Abdel Nasser, ancien président égyptien, dans un contexte politique décolonialiste, est devenue aujourd’hui une proie des islamistes et des djihadistes. Hormis quelques intellectuels courageux comme Kamel Daoud qui, dans sa chronique au Point qualifie la cause palestinienne de « Messianisme antijuif » de cause « talibanisée », de « judéophobie strictement haineuse » ou bien l’imam Hassan Chalgoumi présent à toutes les manifestations contre le terrorisme du Hamas, il y a chez un grand nombre de muslmans, une forme de « oui mais » comme le déplore le philosophe spécialiste de l’islam Abdennour Bidar y exprimant un relativisme dangereux s’inscrivant dans une inquiétante concurrence victimaire. D’ailleurs, cette solidarité envers les palestiniens qui s’exprime à travers le monde n’a pas trouvée d’écho lorsque les palestiniens ont manifesté par milliers le 1er août 2023 contre la corruption du Hamas. Ce deux poids, deux mesures, est très significatif de l’aveuglement idéologique au détriment de la réalité humaniste. 

Comment permettre à ce que les visions du monde arabo-musulman renouent avec le réel ? La confrontation avec le monde occidental peut-elle s’atténuer ?

Farhad Khosrokhavar : Ce climat et la vision du monde arabo-musulman participent et risquent de conduire à une logique d’affrontement. L’action du Hamas le 7 octobre contre les Israéliens, principalement des civils, est inqualifiable et doit être condamnée. Mais l’attitude et la position de Joe Biden, son soutien inconditionnel à Israël, ont pu susciter la colère et l’inquiétude au sein du monde arabo-musulman. L’absence de critiques de la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens a suscité l’ire des pays de la région. Au sein du monde arabo-musulman, certains considèrent la politique israélienne comme néo-coloniale.

Au cœur de la société israélienne, des critiques ont été émises notamment sur le rôle du pouvoir politique et de la responsabilité vis-à-vis du Hamas. Certains considèrent que Netanyahou a laissé le champ libre au Hamas ces dernières années afin de nuire à l’autorité palestinienne de Mahmoud Abbas. Cela était censé rejeter à l’arrière-plan l’Etat palestinien.

L’argent du Qatar interroge énormément également au sein du monde arabo-musulman.

Le Hamas est devenu un ennemi mortel suite aux attaques du 7 octobre. Ce mouvement est aussi lié à la politique israélienne vis-à-vis des Palestiniens. Ce point de vue est partagé par des historiens et des journalistes israéliens.

Il y a un vrai problème lié à la perception mutuelle, notamment sur le fantasme des musulmans vis-à-vis du monde extérieur et à cause des théories complotistes et de conspiration. Il y aussi un aveuglement israélien vis-à-vis de la question palestinienne. Michel Wieviorka disait que la question palestinienne était une question politique. Or, Israël dans les 30 dernières années a tout fait pour que la dimension politique soit ôtée à cette question et que cela se transforme en une gestion des relations dans un rapport entre l’Etat hébreu et les Palestiniens, Mahmoud Abbas, le Hamas… Nous voyons très bien comment cette question demeure irrésolue.

Israël veut libérer les otages mais souhaite également annihiler la puissance militaire du Hamas. Ces opérations risquent d’entraîner la mort de civils malgré toutes les précautions qui seront prises. L’Egypte ne souhaite pas accueillir les réfugiés palestiniens car les habitants de Gaza, une fois arrivés dans le désert du Sinaï, risquent de ne pas repartir. La souffrance des Palestiniens va créer dans le monde arabo-musulman un sentiment d’indignation extrêmement profond. La question n’est pas de savoir s’il est justifié ou non. Mais cela va bel et bien avoir des conséquences et créer une logique d’affrontement. Les prise de position des nations européennes et des Etats-Unis vis-à-vis d’Israël et du monde arabe vont raviver la vague djihadiste en Europe et tout particulièrement en France.

Cette logique de violence aveugle va être revigorée par les islamistes radicaux qui justifient leurs actes par rapport au sort qui serait réservé aux musulmans et suite au fait que l’Occident prenne fait et cause pour Israël. Même si cette vision est sommaire, simplificatrice et complotiste, tout le problème réside dans son effectivité et sa propagation au sein du monde arabo-musulman.

Je redoute que la France doive faire face à une logique d’affrontement avec tout ce que cela suppose de crispations, de rejet mutuel, d’une logique politique qui pousse vers les extrêmes au détriment d’une démocratie sereine.

Cette logique d’affrontement risque de découler du conflit entre le Hamas et Israël.

En voulant récupérer ses otages, Israël souhaite lutter contre la logique destructrice du Hamas. En Europe, nous percevons cela de manière détachée du contexte. Même en cas d’injustice, rien ne peut justifier le recours à la violence aveugle contre des civils. Mais du côté du monde arabo-musulman, l’analyse ne se fait pas dans les mêmes termes. Ces fantasmes des pays arabes sont exploités notamment par la Russie et la Chine. Lors d’une récente conférence pour la paix organisée en Egypte, Pékin et Moscou ont dénoncé Israël et l’attitude occidentale. Cela crée une polarisation au profit de ces Etats totalitaires.

Joe Biden et les puissances européennes ont tout à fait raison de dénoncer la violence dont ont été victimes les civils israéliens. Mais le fait de prendre fait et cause pour Israël va générer une logique d’affrontement avec le monde arabo-musulman. Cela ne va pas contribuer à la paix au Moyen-Orient et même en Occident.  

Sabrina Medjebeur : Je crains qu’il ne soit trop tard car comme le disait Pierre Conesa dans son ouvrage : « Guide du petit djihadiste » : «  Ça n’est pas avec de l’instruction civique que l’on fait redescendre sur Terre quelqu’un qui transcendant ». Le réel est le drame car aujourd’hui, nous avons en Europe des théâtres d’opérations idéologiques et actionnistes qui s’expliquent par la topographie, l’extension géographique, la dilution de l’autorité étatique en banlieue des grandes villes et aux frontières des territoires des pays dits « souverains », la présence d’un substrat djihadiste, d’une population réceptive sur le plan culturel et religieux ainsi que l’absence de fortes contraintes sur le trafic d’armes. La confrontation ne s’atténuera pas, je dirai même que par exemple en France, les prochaines émeutes se revendiqueront dans un même temps autour du narco-banditisme et de la lutte confessionnelle, combat contre notre laïcité.

Quelles est la part et l’influence du complotisme, de la guerre d’information et d’idéologie derrière une partie de la vision du monde arabo-musulman sur le conflit entre Israël et le Hamas ?

Farhad Khosrokhavar : Il y a bien sûr une telle vision biaisée et une influence du complotisme. Ces mécanismes se mettent en place et prospèrent au cœur des pouvoirs autocratiques ou totalitaires et contribuent ainsi à générer de l’information, qui est forcément biaisée. Cela existe aussi en Occident, sous une forme beaucoup plus atténuée en attribuant tous les maux aux pays musulmans. Le monde arabo-musulman ravive aussi l’histoire coloniale de l’Occident.

Mais cela témoigne d’une disproportion. Le complotisme au sein de la communauté musulmane est ravivé par la situation de la guerre en Ukraine. Ce complotisme est beaucoup plus fort dans les régimes totalitaires qu’au sein des démocraties.

L’Occident a aussi commis un certain nombre de fautes lourdes, notamment lors de la Seconde Guerre mondiale avec la Shoah.   

Ces logiques de deux poids deux mesures et de rivalités entre le monde arabo-musulman et l’Occident vis-à-vis du conflit entre Israël et le Hamas vont aboutir à des formes d’affrontements sur les terrains de guerre mais aussi en Occident et au sein des sociétés européennes, en France, en Allemagne.

Sabrina Medjebeur : Comme toute guerre, il y a des batailles communicationnelles qui confortent les idéologies de chaque camp et qui donc, justifient leurs représailles. Il est important et d’une prudence extrême de se conformer aux règles du droit international public et des commissions d’enquêtes internationales. C’est le cas très précis des bombardements qui ont frappés l’hôpital Al Ahli à Gaza récemment. Cette dictature du ressenti complotiste ne fait que déchaîner les passions haineuses qui trouvent, il faut le dire, des relais politiques à l’extrême-gauche en France notamment.

Selon Bassem Youssef, interviewé par Piers Morgan, l’Occident a déshumanisé les Arabes et les musulmans, ce qui conduirait à ces représailles. L’Occident peut-il montrer la voie et servir d’exemples afin de ramener la paix et des solutions viables dans la région ? Comment revenir au réel de manière apaisée, à la diplomatie et sur le chemin de la paix ?

Farhad Khosrokhavar : Une grande partie du complotisme russe se concentre actuellement sur la guerre en Ukraine et dans le cadre de la guerre de l’information. Les pays occidentaux n’ont pas de capacité d’action sur la Russie, qui est une puissance nucléaire et qui a la complicité de la Chine et d’une partie du monde musulman et africain.

Pour le conflit entre le Hamas et Israël, l’Occident peut avoir une influence modératrice afin de faire en sorte que la souffrance des Palestiniens soit réduite au minimum. L’eau, la nourriture et l’approvisionnement en médicaments sont des problèmes majeurs à Gaza. Les convois humanitaires par l’Egypte ne couvrent qu’une partie infime des besoins réels.

Mais il y a bien une question politique : celle de l’Etat palestinien. Tant que cette question ne sera pas résolue, le monde arabo-musulman restera sous tension. L’Occident, et notamment l’Europe, devrait favoriser la reprise du dialogue et de manière sérieuse entre les Israéliens et les Palestiniens. Une prise de conscience en Israël doit avoir lieu sur la question de l’Etat palestinien. Les conditions doivent être réunies pour la création de cet Etat. La destruction du Hamas par Israël est au cœur de la campagne imminente qui doit être menée. Tant que le peuple palestinien vit dans cet état-là, il est prisonnier du Hamas. Même si Israël parvient à détruire totalement le Hamas, le problème essentiel réside dans la domination politico-économique. Le Hamas domine à la manière d’une mafia au sein de la bande de Gaza. Un Etat palestinien avec une réelle capacité d’action permettrait de prendre en main le destin des Palestiniens. Cela mettrait fin à la logique d’humiliation qui est très profonde au sein du monde musulman. Cela stopperait aussi les visions erronées et le complotisme. Cette guerre favorise les Etats prédateurs comme l’Iran. Cela favorise l’extrémisme. Le monde arabo-musulman considère que dès que des solutions sont trouvées avec les Occidentaux, la conséquence est que les pays musulmans ont l’impression que l’Occident veut les détruire. Les pays totalitaires comme l’Iran ou la Russie bénéficient du contexte actuel.

Les pays occidentaux et européens, comme la France, devraient essayer de trouver une manière plus directe pour aborder la question de l’Etat palestinien. Les Israéliens sont traumatisés depuis les attaques du 7 octobre et une logique va-t-en-guerre va prévaloir à court et à moyen terme. Les Etats-Unis et l’Europe devraient pouvoir faire entendre raison à l’Etat d’Israël pour accepter cette logique de deux Etats dans cette partie du monde pour que cela mette fin à la souffrance des Palestiniens  mais aussi des Israéliens. 

Sabrina Medjebeur : L’Occident n’a jamais déshumanisé les Arabes et les musulmans. Bien au contraire, ils bénéficient des mêmes droits et libertés que les peuples qui le constituent. C’est entre autres ce qui motive cette immigration cataclysmique en Europe. Comme le signifiait à juste titre, Kamel Daoud sur ce sujet : « Lorsque les musulmans sont minoritaires dans un pays, ils sont obsédés par le droit des minorités, lorsqu’ils sont majoritaires dans un pays, les minorités n’ont aucun droit ». Par ailleurs, il ne faut pas occulter la responsabilité de bon nombre de politiques qui ont exploités les « stigmates coloniaux », « l’islamophobie », la « chasse aux musulmans », pour les auréoler d’un sentiment de persécution à des fins électoralistes cyniques. Quant à la question de la paix et de la solution viable dans cette région, il faudra du temps et les pays arabes n’en sont pas prêts. Prenez l’exemple de l’Arabie Saoudite qui a suspendu sa normalisation avec l’État d’Israël au nom des Accords d’Abraham ou bien l’Égypte qui a enfin ouvert un corridor humanitaire à Rafah, ville frontière de la bande de Gaza. Le contexte de paix pourra s’acheminer dès lors que les pays arabes soutiendront les palestiniens au nom de l’humanité et non au nom de la défense de leurs intérêts géopolitiques.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !