L'interview Atlantico Business
Bruno Humbert - La Ruche : "L’entrepreneuriat social n’est pas une notion bobo"
La Ruche, une structure de soutien aux projets des entrepreneurs sociaux a signé jeudi un partenariat avec Orange. Objectif, faire profiter de la puissance et des compétences que peut offrir l'entreprise de télécoms à l'entrepreneuriat social. Orange déboursera environ 700.000 euros pour financer la pépinière, une bonne nouvelle pour Bruno Humbert, le président de la structure, qui souhaite étendre le concept en province.
Atlantico Business : Pourquoi La Ruche a cette dominante entrepreneuriale, sociale, solidaire ?
Bruno Humbert : La Ruche a été créée autour de l’entrepreneuriat social. C’est-à-dire qu’elle a été créée pour héberger des entrepreneurs sociaux, porteurs de projets à dimension sociale. A la fois pour regrouper des espaces agréables que des toute petits bureaux, parce qu’on considère pouvoir s’entraider à la fois à travers le Networking pour maintenir le contact, mais aussi pour pouvoir se transférer, se prêter des compétences. Dès le départ la Ruche était dédiée à l’innovation sociale, et pas par filières. Il n’y a aucun métier particulier, ils sont tous représentés. Pour rentrer dans la Ruche, il faut accepter de laisser une partie de son cerveau disponible pour communiquer, pour que la communauté ait elle aussi un temps de cerveaux disponibles afin d’être aidée pour ses projets.
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Quelles perspectives en termes de business cette notion ouvre dans les années à venir ?
La réalité, c’est qu’il y a des entrepreneurs sociaux partout en France. Ce qui est très intéressant, dans la notion de territoires, c’est que souvent les entrepreneurs sociaux résolvent des problématiques locales. Nous sommes obligés de nous rapprocher d’eux pour leur proposer des structures qui vont les loger, les héberger, les aider à travailler entre eux, se faire connaitre et développer leur réseau. Les entrepreneurs sociaux sont rarement, en tout cas en France, des gens qui ont une volonté de changer le monde, mais davantage de changer leur quotidien et leur entourage. Il faut vraiment se rapprocher des grandes villes françaises pour aller à leur rencontre. Ce n’est pas une notion bobo, même si elle est très connue à Paris. En province ils parlent plus facilement d’économie sociale et solidaire, définition germaine ou sœur. Mais tous ces acteurs existent partout dans le territoire et parfois même beaucoup plus que dans la capitale. Pour l’instant, on discute avec 4 grandes villes. De toute façon dans les cinq années qui viennent notre volonté c’est de couvrir les 10 plus grosses villes françaises. On va commencer sur deux villes qui vont être les premières qui vont nous apporter les conditions les plus favorables à notre développement. D’ici fin avril on aura défini les deux, et on commencera les travaux.
Quel paysage vous imaginez dans les dix ans qui arrivent de ce tissu des entreprises sociales et solidaires ?
Je pense que dans six ans ça va ressembler à un acteur qui ne sera peut-être pas aussi important que la CGPME, mais en tout cas un acteur suffisamment crédible pour intéresserer grandes entreprises à venir les aider. C’est vraiment une alternative au secteur associatif qu’on connait en France qui était un espèce de …( ??? 8 :45) … les entrepreneurs sociaux ont besoin d’argent pour amorcer leur projet, puis ils sont autonomes et règlent leurs problèmes. Ce secteur-là va devenir de plus en plus important, va attirer plus de monde, les politiques vont s’y intéresser de plus en plus et les entreprises aussi. C’est formidable d’ailleurs qu’Orange soit un des premiers à s’y intéresser, d’ors et déjà nous sommes en train de discuter avec d’autres grandes entreprises pour participer à ce déploiement. On va devenir un acteur crédible et qui sera une alternative, et cette fois « probable ».
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