Bruno Berthon – Accenture : "Comparé à la croissance mondiale, on ne peut pas dire que le contexte français soit rassurant"<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Bruno Berthon – Accenture : "Comparé à la croissance mondiale,  on ne peut pas dire que le contexte français soit rassurant"
©Reuters

L'interview Atlantico Business

Selon une étude mondiale d’Accenture, les entreprises sont, à 76%, confiantes pour leurs perspectives en 2014. Elles donnent la priorité aux nouveaux marchés et comptent franchir leurs frontières pour retrouver de la croissance. En France, où la croissance est plus difficile à retrouver, les chefs d’entreprise restent malgré tout assez positifs.

Bruno  Berthon

Bruno Berthon

Bruno Berthon est le Directeur Exécutif de l’activité Conseil en Stratégie d’Accenture monde.

Voir la bio »

Atlantico Business : 76 % des chefs d'entreprise se déclarent optimistes concernant leurs perspectives pour 2014. Pour quelles raisons ? 

Bruno Berthon : Je crois qu’il y a deux raisons. La première, c’est l’environnement macro-économique qui est perçu, par les chefs d’entreprises, en phase d’amélioration. L’Europe sort d’une période de croissance nulle, voire négative, et les perspectives sont légèrement positives. Les États-Unis vont bien, la croissance est dynamique, et les émergents, malgré un ralentissement, affichent des perspectives de croissance importantes, comme la Chine à 7%. La deuxième raison, c’est que les entreprises se sont préparées à remettre les gaz en termes de produits, de services. Après une longue période de diète, elle envisage une amélioration concernant leur capacité à se financer. Enfin, la troisième raison, c’est la technologie et l’énergie qui sont perçues comme étant des éléments de rupture qui  peuvent apporter des nouveaux potentiels de croissance.  Enfin, ce qu’il faut noter, c’est que les entreprises sont généralement plus optimistes pour elles-mêmes que le pays dans lequel elle évolue.

Cela veut-il dire que la sortie de crise ne peut se faire que par le progrès technologique et la mondialisation ?

Je crois que la sortie de crise, pour les entreprises, ne pourra se faire que par le conquête de nouveaux marchés, de nouveaux produits et de nouveaux clients. La décennie 2000-2010 a été essentiellement une décennie de globalisation. A présent, on retrouve les indices d’une volonté de créer de la croissance dans les marchés traditionnels liés à l’impact des nouvelles technologies. Ces dernières apportent de nouveaux business model, de nouveaux services. Il y a, je pense, une interprétation possible du démarrage d’une nouvelle évolution autour du digital qui va transformer les marchés, y compris dans les pays développés.

En France, les chefs d’entreprises sont moins confiants que la moyenne mondiale : 60% contre 76%. Pourquoi ?

La France offre des perspectives de croissance positives pour 2014. Cela amène un peu plus d’optimisme chez les chefs d’entreprise, même si l’on ne peut pas dire objectivement que le contexte français soit totalement rassurant. Malgré ce léger vent d’optimisme et cette petite reprise, on est encore loin avec une reprise complète de la confiance. Cependant, les chefs d’entreprise interrogés reconnaissent  la nécessité d’investir en capital humain pour nourrir cette confiance. C’est la première fois que l’on voit un signe clair et positif d’un réinvestissement des talents dans l’entreprise. Cela confirme l’impact positif sur l’emploi que connaitra la France dès le retour de la croissance.

Où, et dans quelles secteurs, l’entreprise peut aller chercher cette croissance ?

De manière globale, les dirigeants d’entreprise se tournent de plus en plus vers les marchés d’exportation pour aller chercher cette croissance. D’un point de vue géographique, il y a un léger redressement de l’Europe. Les entreprises européennes annoncent un réinvestissement des marchés européens et ce, malgré une tendance moins favorable en zone euro. Si on regarde les entreprises américaines, elles mettent l’accent sur le marché américain et sur les marchés émergents. On reçoit d’ailleurs beaucoup de signaux de « priorisation » des nouveaux émergents par rapport aux Brics. Ces nouveaux émergents, c’est l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Indonésie… Ils affichent des taux de croissance à court terme qui sont bien plus attractifs que ce que faisaient les Brics. Côté secteur, on distingue trois grandes dominantes. Le secteur des nouvelles technologies, celui de l’énergie, directement lié à la reprise de la production industrielle, et la santé, liée à la pharmacie et aux biotechnologies.

Le sujet vous intéresse ?

Thématiques

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !