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Big Data : comment les InsurTech vont bouleverser le monde des assurances
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La digitalisation des métiers de l'assurance pousse les grandes compagnies à investir massivement dans les start-up de l'Insurtech. Ces jeunes pousses détiennent les clés du Big Data prédictif qui s’apprête à bouleverser la profession.

Julien Gagliardi

Julien Gagliardi

Julien Gagliardi est journaliste pour Atlantico. Il couvre l’actualité des entrepreneurs et des start-up.

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Les auteurs de l’Observatoire de l’Evolution des Métiers de l’Assurance n’y vont pas avec des pincettes. "Rarement à l'intérieur des sociétés d'assurances, une préoccupation comme celle de la transformation numérique a été diffusée aussi rapidement. (…) Les initiatives se multiplient pour préparer l'entrée dans un nouveau monde", pouvait-on lire en introduction du rapport annuel de l’organisation. Rendu publique au mois de juin 2015, le document de 20 pages tance les compagnies d’assurance de l’hexagone à accélérer leur mutation vers le digital.

Les fauteurs de trouble ? Ces start-up de l’InsurTech qui digitalisent progressivement l’ensemble des métiers du secteur. De la conception de l’offre à la gestion des contrats, la transformation est profonde et irrémédiable, à l’image des cousines de la FinTech qui attaquent le marché des banques.

Pour appréhender le phénomène, il faut comprendre le cœur du système : le big data prédictif. La multiplication des données que nous produisons permet de déterminer des comportements, notamment ceux présentant des risques. Ainsi, il est plus facile pour un assureur de proposer des formules de protection et surtout de faire de la prévention. "Jusqu’ici, les assureurs définissaient votre protection par des statistiques basiques comme l’âge ou votre état de santé. Aujourd’hui, les InsurTech promettent d’être plus efficaces grâce à la collecte et l’analyse de données supplémentaires, hors du champ d’analyse actuel", détaille James Nacass, cofondateur de Big Data Trade, une marketplace d’algorithme Big Data dédié à la finance et l’assurance.

"Ces algorithmes vont par exemple regarder votre manière de naviguer sur internet, à priori, rien à voir avec l’assurance. Pourtant, ces utilisations constituent des tendances révélatrices. Par exemple, le fait que vous possédiez un compte Google vous range dans une catégorie de profil. Combiné à des millions d’autres informations vous ferez, au final, peut-être partie d’un profil qui a la meilleure chance de remboursement de votre prêt bancaire, son assurance sera donc moins coûteuse. Ce ne sont pas des statistiques mais des prédictions, d’où le terme Big Data prédictif". Résultat pour le futur assuré, une estimation plus précise du risque donc une couverture plus personnalisée.

Une perspective qui aiguise l’appétit des grandes compagnies d’assurance, soucieuses d’être plus efficaces que la concurrence et faire, au passage, quelques économies. Comme dans le milieu de la banque avec les FinTech, les grands acteurs hexagonaux investissent à coup de millions d’euros dans l’accompagnement de ces jeunes pousses. Le 5 octobre dernier, Aviva lançait le challenge "Open Innov" destiné à repérer quelques start-up prometteuses. Chez AXA, ce sont 100 millions d’euros qui sont dédiés à la création de plusieurs programmes d’incubations pendant qu’à Nice chez Allianz, on inaugurait au printemps dernier la première "promotion" de son accélérateur, les exemples sont nombreux.

"Le monde de l’assurance était très protégé de la transformation numérique. Depuis deux ans, le big data et les objets connectés changent la donne de notre métier", analyse Viriginie Fauvel, membre du comité exécutif d’Allianz France, en charge des activités Digitales et Market Management. "Nous devons avoir l’agilité et la capacité d’innovation des start-up. C’est intéressant pour nous de regarder comment elles travaillent afin de s’inspirer de leur monde fonctionnement et nouer des partenariats".

En seulement deux ans, les start-up de l’InsurTech ont sû se faire un place de choix dans l’écosystème des compagnies d’assurance, bien plus rapidement et efficacement que dans le milieu bancaire. "Ces start-up sont plus intégrées à l’écosystème et à la chaine de valeur des grands groupes car l’assurance est plus ouverte que la banque", détaille James Nacass. "Les petits assureurs ou des courtiers indépendants, on connait. Il n’y a, à contrario, pas de banquier de quartier. Ce sont donc des entreprises qui ont déjà l’habitude de travailler avec des petites structures et d’intégrer tout ce monde-là à leur chaine de valeur".

Des innovations qui, selon Virignie Fauvel, vont bouleverser la profession. "Pour une assurance automobile, il y a fort à parier que dans quelques années, on ne pose plus de questions pour établir un devis car chacun aura suffisamment d’informations. En cela, on change la façon de prévoir le risque et donc d'exercer notre métier. Aujourd’hui déjà, juste avec la plaque d’immatriculation de votre voiture et quatre questions, nous pouvons vous donner le tarif exact de votre assurance, en seulement quelques secondes".

Mais alors, à quoi ressemblera l’assureur du futur ? Deux tendances semblent se dégager. D’une part une assurance "davantage centrée sur l’individu" plus que sur l’objet, précise Virginie Fauvel. Une tendance qui s’explique dans l’émergence de l’économie collaborative comme le partage de voiture ou d’appartement. D’autre part, l’assurance dite "à l’usage". Votre assureur pourra être en mesure de vous proposer une assurance spécifique si, par exemple, il vous localise dans une station de ski. Il ne vous reste donc plus qu’à faire votre valise... et à éviter les sorties de piste.

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